M. le président. La parole est à Mme la ministre.
Mme Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur Thomas Dossus, le 9 avril dernier, je répondais sur le même sujet à votre collègue Marie-Arlette Carlotti : « Certains étudiants hébergés dans un Crous seront-ils expulsés ou mis à la rue l’été prochain à l’occasion des jeux Olympiques et Paralympiques ? Non, aucun ! »
Des logements Crous seront bien utilisés par des agents publics travaillant lors des Jeux, à savoir 3 200 des 6 000 logements Crous franciliens vacants chaque été.
Pourquoi le choix d’un regroupement dans douze résidences ? Pour faciliter la vie des étudiants, en leur évitant une cohabitation avec des agents qui auront des horaires très décalés.
Les étudiants seront-ils relogés ? Oui, évidemment. Aucun étudiant ne se retrouvera sans logement et, bien sûr, le relogement sera effectué sans surcoût.
J’avais annoncé que chaque étudiant concerné recevrait une proposition d’ici à la fin du printemps. Ce travail a commencé en avril et il se poursuit semaine après semaine : je ne puis donc que vous confirmer ma réponse.
À ce jour, nous avons un peu moins de 1 200 demandes de relogement à traiter. Le 9 avril dernier, j’indiquais le chiffre de 1 500. Dans l’intervalle, la livraison anticipée d’une nouvelle résidence à Paris a permis de soulager l’effort collectif. Les étudiants sont tous régulièrement informés, comme vous le reconnaissez vous-même en évoquant une communication du 23 mai 2024, liée à l’ouverture de ladite résidence.
J’ai moi-même assisté à un déménagement, le 29 avril dernier ; je tiens à souligner le professionnalisme des agents des Crous et j’ajoute que les étudiants que j’ai rencontrés ont tous exprimé leur satisfaction d’être ainsi aidés.
Les aides de 100 euros ont toutes été versées et les étudiants des résidences concernées ont bien été invités à choisir deux places pour les jeux Olympiques. Au total, plus de 2 900 billets ont déjà été retirés.
Monsieur le sénateur, en somme, je vous remercie de me poser une question déjà traitée. Avec un mois de recul, vous me permettez en effet de dire avec certitude que les engagements sont tenus. Les étudiants sont aidés comme il se doit et leurs déménagements sont pris en charge par les Crous.
Votre collègue Marie-Arlette Carlotti s’était montrée satisfaite de ces engagements, aujourd’hui tenus : j’espère qu’ils vous inspireront la même satisfaction.
M. le président. La parole est à M. Thomas Dossus, pour la réplique.
M. Thomas Dossus. Madame la ministre, le Sénat a effectivement reçu les informations qu’il avait demandées. En revanche, sur le terrain, certaines situations semblent avoir été gérées au fil de l’eau. (Mme la ministre proteste.) Ainsi, plusieurs étudiants ont reçu des informations différentes d’un mois sur l’autre : ces atermoiements ont nourri des sentiments d’inquiétude et de détresse. Cela étant, je vous remercie de votre réponse.
souveraineté alimentaire et formation des futurs agriculteurs
M. le président. La parole est à Mme Élisabeth Doineau, auteure de la question n° 652, transmise à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Mme Élisabeth Doineau. Madame la ministre, je connais votre engagement non seulement pour la réindustrialisation de la France, mais aussi pour sa sécurité alimentaire : cette question vous est donc bel et bien destinée.
Lors de l’édition 2023 du salon de l’agriculture, dont il était alors président, Jean-Luc Poulain déclarait : « Il faut que la France arrête de perdre sa souveraineté alimentaire et qu’elle évite de manquer d’agriculteurs comme elle manque de médecins. »
La formation des jeunes dans la filière agricole est au cœur des enjeux à venir. (Mme la ministre déléguée le confirme.) Or, selon un rapport sénatorial daté de septembre 2022 et intitulé Compétitivité de la ferme France, le constat est sans équivoque : nous sommes en train de perdre notre souveraineté alimentaire.
Je le constate chaque jour dans mon département de la Mayenne, où 30 % des exploitants agricoles ont plus de 55 ans et où, pour les années 2023 et 2024, 850 agriculteurs au total auront cessé leur activité. Chaque année en moyenne, notre département perd plus de 200 agriculteurs, ce qui est tout à fait considérable.
L’avenir de l’agriculture française dépend du renouvellement des générations ; pourtant, à Laval, on constate un véritable déficit de places en bac pro conduite et gestion de l’entreprise agricole. N’est-il pas temps d’augmenter le nombre de places proposées dans les établissements professionnels ? N’est-il pas temps de prouver aux jeunes Français que l’agriculture est une voie d’avenir au même titre que les autres ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Madame la sénatrice Doineau, la souveraineté est bien le fil rouge de notre politique économique ; et, en matière agricole, la souveraineté alimentaire est réellement la priorité du Gouvernement. C’est d’ailleurs l’enjeu du projet de loi d’orientation agricole, que le Sénat va bientôt examiner.
La formation des jeunes est un enjeu clé de notre souveraineté alimentaire : vous l’avez également rappelé. Il y va de notre capacité à opérer la transition agroécologique.
Le ministère de l’agriculture est donc pleinement mobilisé pour offrir la meilleure formation possible aux futurs agriculteurs et encourager pleinement le renouvellement des générations : ce sera l’un des grands enjeux de l’examen du projet de loi d’orientation agricole.
Avec ce texte, nous entendons en particulier augmenter le nombre d’apprenants dans l’enseignement agricole de 30 % en 2030 par rapport à 2017. Comme l’a annoncé le Président de la République, les moyens nécessaires sont mis en œuvre pour permettre l’accueil de ces jeunes dans les meilleures conditions.
Vous mentionnez une section de baccalauréat professionnel à Laval et je prends bonne note de votre remarque. Je puis vous assurer que Marc Fesneau, qui suit plus particulièrement le dossier de l’enseignement agricole, travaille sur ce cas précis.
D’ailleurs, le projet de loi d’orientation agricole traite des ouvertures de sections et du renforcement de certaines classes. Ainsi, en vertu de son article 4, lorsque des besoins supplémentaires de formation dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire sont identifiés par le contrat de plan État-région, des contrats territoriaux sont signés entre l’établissement, l’État, la région et les représentants locaux des branches professionnelles pour définir, au plus près du terrain, un plan d’action détaillant les engagements de chacune des parties. Ainsi, les élèves pourront être accueillis dans des filières porteuses, connectées au monde du travail et pourvoyeuses d’emplois.
Enfin, le diplôme de niveau bac+3 instauré par le projet de loi qui vous sera bientôt soumis permettra de développer les compétences techniques et l’excellence académique de nos jeunes.
Vous le voyez, nous prenons pleinement la mesure de cet enjeu d’avenir qu’est la formation des jeunes agriculteurs. Vous serez appelés à enrichir le projet de loi pour promouvoir davantage encore ces filières spécifiques. Nous sommes, comme vous, convaincus de leur importance.
M. le président. La parole est à Mme Élisabeth Doineau, pour la réplique.
Mme Élisabeth Doineau. Pour récolter, il faut semer : je vous remercie de vos annonces, madame la ministre !
aménagements et constructions en zones non constructibles
M. le président. La parole est à M. Jean-Marie Mizzon, auteur de la question n° 1093, adressée à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
M. Jean-Marie Mizzon. Madame la ministre, dans mon département de la Moselle, et sans doute ailleurs aussi, certaines familles acquièrent du foncier dans des zones non constructibles, au mépris de la loi, et s’y installent de manière pérenne avec des plateformes pour accueillir des caravanes ou encore des chalets faisant office d’habitations.
À l’évidence, aucun texte ne parvient à empêcher ces installations sauvages et, ce faisant, à préserver les secteurs concernés de l’urbanisation. Les cessions de terrains identifiés en zone agricole ou naturelle, qui plus est situés dans les périmètres de plans de prévention des risques naturels d’inondation (PPRI), tendent même à se multiplier, avec une destination autre que celle de « jardin familial » mentionnée dans les déclarations notariales.
Intervention des élus, dossiers envoyés aux sous-préfets comme aux gendarmeries, implication de la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), procès-verbaux avec constat des différents aménagements et constructions illégaux transmis aux parquets : rien n’y fait.
La Safer bénéficie bien d’un droit de préemption, mais ce dernier est limité par le 5° b) de l’article L. 143-4 du code rural, en vertu duquel ne peuvent faire l’objet d’un droit de préemption les terrains destinés « à la constitution ou à la préservation de jardins familiaux ».
N’est-il pas urgent de redéfinir, voire d’élargir le périmètre d’action de la Safer quant à ces parcelles ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Mizzon, je vous remercie de votre question, qui me permet de rappeler que le code de l’urbanisme contient déjà un certain nombre de dispositions permettant de lutter contre les phénomènes que vous déplorez et que j’ai pu constater moi-même, une nouvelle fois, lors d’un récent déplacement dans l’Hérault.
Il s’agit en effet d’infractions au code de l’urbanisme et, en ce sens, divers dispositifs permettent aux pouvoirs publics d’intervenir.
Les documents d’urbanisme constituent un premier outil de protection. Ils peuvent notamment cibler des territoires présentant un risque élevé de cabanisation, en y interdisant toute forme d’implantation.
La surveillance foncière des secteurs les plus sensibles et propices aux implantations illégales, dans le cadre des déclarations d’intention d’aliéner, ainsi que l’interdiction de raccordement définitif au réseau d’électricité, d’eau, de gaz ou de téléphone des constructions illégales sont des outils d’autant plus efficaces qu’ils peuvent être rapidement mis en œuvre.
De plus, ces infractions peuvent faire l’objet d’une réponse pénale : conformément à l’article L. 480-1 du code de l’urbanisme, l’autorité compétente pour délivrer les autorisations d’urbanisme peut dresser un procès-verbal, lequel est transmis au procureur de la République, lorsqu’une infraction est constatée.
Une fois le procès-verbal d’infraction dressé, l’autorité compétente a également la faculté de mettre en demeure l’auteur de l’infraction, soit de procéder aux travaux nécessaires à la mise en conformité, soit de déposer une demande d’autorisation visant à les régulariser, en application du code de l’urbanisme. Cette décision peut être assortie d’une astreinte de 500 euros au maximum par jour de retard.
Quant aux Safer, elles peuvent intervenir en préemption sur les ventes de jardins familiaux de plus de 1 500 mètres carrés, conformément au code rural, dans les zones déjà affectées à cette fin par un document d’urbanisme.
Il faut avant tout utiliser ces divers instruments ; mais, bien entendu, nous sommes à votre disposition pour vérifier qu’ils sont bel et bien employés sur le terrain.
M. le président. La parole est à M. Jean-Marie Mizzon, pour la réplique.
M. Jean-Marie Mizzon. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse. En théorie, vous avez raison ; en droit, vous avez également raison ; mais, sur le terrain, cela ne se passe pas ainsi…
Les recours intentés n’aboutissent pas. Souvent, ils sont tout simplement classés. Les plaintes sont déposées de manière systématique. La règle en vigueur subit manifestement des violations ; mais les procédures engagées ne sont pas suivies d’effet et c’est pour le moins irritant.
Je me tourne vers le Gouvernement et notamment vers la Chancellerie : êtes-vous prêts à modifier l’article L. 143-4 du code rural afin que les Safer puissent préempter en deçà de 1 500 mètres carrés ? Si tel est le cas, nous pourrons trouver une solution ensemble.
technique de calcul du ratio de prairies permanentes
M. le président. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, auteur de la question n° 1317, adressée à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
M. Guillaume Chevrollier. Madame la ministre, les agriculteurs de la Mayenne m’ont fait part de leur incompréhension quant aux techniques de calcul des pourcentages de prairies permanentes.
Le ministère a diffusé des pourcentages sans fournir les données ayant servi au calcul, si bien que les documents sont incompréhensibles en l’état.
La profession demande donc une réelle transparence au sujet des données utilisées pour les bases de calcul. Elle sollicite plus précisément leur publication pour les années 2019 à 2023. L’objectif est de trouver des solutions avec les services de l’État pour répondre aux attentes de la politique agricole commune (PAC), qui définit les bonnes conditions agricoles et environnementales, les fameuses BCAE.
La méthode de calcul, qui paraît pour le moins complexe, exclut aujourd’hui toutes les exploitations disparues entre 2018 et 2023. Il est pourtant fort probable que l’activité d’élevage pratiquée sur certaines de ces exploitations n’ait pas été reprise. Il serait donc utile de préciser les surfaces en prairies permanentes enlevées et de prendre en compte les évolutions à l’échelle non des exploitations, mais de la région.
Par ailleurs, les agriculteurs veulent que l’on tienne compte de la baisse, malheureuse, du cheptel bovin. La situation économique ne pousse pas à développer cette activité d’élevage, qui se révèle de moins en moins rentable, et cette situation influe sur le ratio de prairies permanentes.
D’un côté, on impose aux agriculteurs de conserver des prairies permanentes. De l’autre, on leur demande de varier les cultures pour percevoir des aides de l’Union européenne. Comment peuvent-ils s’y retrouver entre ces injonctions contradictoires ? Et comment comptez-vous assurer une plus grande transparence quant au calcul des ratios ? Cette clarification est indispensable pour que les services du ministère puissent travailler conjointement avec la profession pour trouver des solutions, dans l’intérêt de l’élevage et de l’environnement.
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Chevrollier, ce sujet relativement technique du calcul des ratios de prairies permanentes utilisés pour l’application de la BCAE dans le cadre de la conditionnalité des aides de la politique agricole commune est très important pour les agriculteurs ; j’ai pu le constater lors de plusieurs déplacements.
La réglementation européenne prévoit que le maintien des prairies permanentes est vérifié en comparant un ratio annuel de prairies permanentes à un ratio de référence établi pour la campagne 2018.
La France a fait le choix de calculer ce ratio à l’échelon régional, après concertation avec les organisations professionnelles agricoles. Comme vous l’indiquiez, ces modalités de calcul ont été critiquées par les éleveurs, car elles étaient trop rigides.
Les pertes de prairies permanentes sont en grande partie dues à la déprise naturelle ou spontanée de l’élevage. Il n’est donc pas possible de demander aux éleveurs de réimplanter des prairies alors même qu’ils ont dû arrêter leur activité, souvent dans des conditions difficiles.
C’est la raison pour laquelle nous avons soumis une demande de simplification auprès de la Commission européenne en janvier dernier, laquelle y a répondu favorablement de façon très récente. Ainsi, la réglementation européenne a été ajustée pour déduire du ratio de référence les prairies présentes en 2018 et qui, depuis, ont été converties ou sont sorties de la politique agricole commune, en lien avec la déprise de l’élevage.
Sachez que nous prenons bien en compte la déprise de l’élevage dans le calcul des ratios. Il s’agit d’une mesure de justice qui permet de maintenir les prairies permanentes lorsque leur disparition n’est pas due à la cessation d’une activité.
Des travaux sont actuellement entrepris avec les organisations professionnelles agricoles afin de déterminer l’impact de ces évolutions sur le calcul des ratios. Le choix entre un ratio régional ou national a des conséquences différentes selon les régions. C’est pourquoi toute la lumière sera faite sur ces ratios au terme des concertations.
M. le président. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, pour la réplique.
M. Guillaume Chevrollier. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. J’espère qu’elle donnera satisfaction à nos agriculteurs.
L’administration est souvent très exigeante vis-à-vis de nos agriculteurs, mais, en l’espèce, ce sont les agriculteurs qui exigent de la transparence de la part de l’État. Il s’agit là d’une demande de réciprocité, comme dans les clauses miroirs.
Vous le savez, nos agriculteurs aspirent à la transparence, à la stabilité des normes et à la simplicité.
programmation du fonds européen agricole pour le développement rural pour la période 2014-2022
M. le président. La parole est à M. Jean-Baptiste Blanc, auteur de la question n° 1242, adressée à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
M. Jean-Baptiste Blanc. Ma question concerne la programmation du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour la période 2014-2022.
Notre secteur agricole a traversé des temps exceptionnellement difficiles, et il continue de les subir. La crise sanitaire mondiale du covid-19 et la guerre en Ukraine ont profondément bouleversé notre économie. Plus particulièrement, elles ont compromis la réalisation des projets financés par le Feader.
La hausse substantielle des coûts des matières premières et de l’énergie a exacerbé ces difficultés, nécessitant des interventions financières renforcées de la part de l’Union européenne.
Dans mon département de Vaucluse, comme dans tant d’autres, les projets les plus affectés concernent la modernisation de nos infrastructures d’hydraulique agricole.
Ces projets vitaux, visant à économiser l’eau et à réduire les prélèvements sur nos ressources locales, se heurtent à des contraintes temporelles et administratives telles qu’il est quasiment impossible de les réaliser dans les délais actuellement fixés.
À ce jour, plus de deux tiers de ces projets requièrent une prolongation des délais pour leur achèvement. Ce constat amène à une surcharge considérable dans le traitement des demandes de paiement, menaçant la bonne exécution de ces initiatives cruciales.
En conséquence, il est indispensable de repenser les échéances imposées. Je propose, à l’instar de ce qui a été accordé pour d’autres fonds européens, comme le Fonds européen de développement régional-Fonds social européen (Feder-FSE), un report de six mois des dates clés.
Celle du dépôt de la dernière demande de paiement, actuellement fixée au 30 avril 2025, devrait être reportée au 30 octobre 2025 ; celle de la transmission des autorisations de paiement, arrêtée au 30 juin 2025, serait quant à elle reportée au 31 décembre 2025.
Quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il de prendre pour soutenir cette proposition et assurer la continuité et la réussite des projets agricoles, qui sont essentiels non seulement à la survie de notre agriculture, mais aussi à la préservation de nos ressources naturelles ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Jean-Baptiste Blanc, je vous remercie de cette question sur le Feader. Nous parlons bien de la période 2014-2022, qui est déjà écoulée depuis deux ans ; aussi apporterai-je quelques précisions essentielles.
La réglementation européenne prévoit que la date limite de paiement pour la période en question est fixée au 31 décembre 2025, soit trois ans après la fin de la programmation. Il me semble important de le marteler : nous disposions tous de cette information dès 2014 ; il appartenait donc à chacun de bien intégrer ce type de calendrier dans la gestion de ces crédits.
Vous avez raison de le souligner, certains projets sont plus longs et plus difficiles à réaliser. Néanmoins, les règles du jeu sont connues et il nous appartient collectivement d’avancer vite.
Il est impératif que tous les paiements soient effectués d’ici à la date fixée, faute de quoi les crédits seront perdus. Afin de gérer cette situation efficacement, un calendrier en forme de rétroplanning de fin de gestion a été établi conjointement par l’État et les régions, afin de garantir que les paiements soient effectués dans les délais réglementaires.
Ce calendrier fixe au 30 avril 2025 la transmission de la dernière demande de paiement par les bénéficiaires et au 30 juin 2025 la transmission des autorisations de paiement à l’organisme payeur.
Notez que tout report généralisé des dates prévues risque de faire glisser le moment jusqu’auquel il est possible de mener l’opération à son terme, entraînant ainsi la perte des crédits correspondants.
Je tiens à vous rassurer : si une modification des dates limites européennes survenait – nous pourrions en discuter avec la Commission européenne, mais je ne vois pas pourquoi la France serait à la seule à ne pas gérer ces crédits dans les délais impartis –, une adaptation de notre calendrier de fin de gestion serait évidemment envisagée pour répondre de manière flexible aux exigences actuelles.
Plutôt que de compter sur cette hypothèse, nous devrions collaborer étroitement avec toutes les parties prenantes pour assurer une transition responsable vers les prochaines phases de programmation.
Lors d’un déplacement en Bourgogne-Franche-Comté, j’ai constaté que les paiements au titre de la dotation jeunes agriculteurs (DJA) n’étaient pas effectués. C’est un vrai problème, qui met en difficulté les agriculteurs concernés.
C’est pourquoi tant l’État que les collectivités locales doivent prendre leurs responsabilités. Sachez que nous prenons déjà les nôtres ; nous attendons donc des avancées de la part des régions.
Je vous réaffirme notre disponibilité pour faire en sorte que ces crédits soient traités dans les temps et effectivement payés : il y va de notre intérêt collectif.
M. le président. La parole est à M. Jean-Baptiste Blanc, pour la réplique.
M. Jean-Baptiste Blanc. Je vous remercie de votre prise de conscience, madame la ministre. Cela change des réponses formatées que nous recevons de la part d’autres ministres dans le cadre de ces questions.
Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas perdre ces crédits !
développement de la pratique sportive dans les territoires ultramarins à l’occasion des jeux olympiques et paralympiques de paris 2024
M. le président. La parole est à M. Dominique Théophile, auteur de la question n° 1178, adressée à Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques.
M. Dominique Théophile. À l’aube de la tournée de la ministre des sports en outre-mer, je souhaiterais aborder une question cruciale qui, je l’espère, trouvera un écho auprès de cette assemblée.
Nos territoires ultramarins ont toujours su apporter une contribution exceptionnelle à notre pays, notamment au travers du sport. Des athlètes tels que Roger Bambuck, Christine Arron, Teddy Riner, Patrice Casimir, Daniel Sangouma, Malia Metella, Marie-José Pérec, ou encore Laura Flessel ont marqué l’histoire et inspiré des générations.
Véritable vecteur de valeurs inestimables, telles que l’effort, le dépassement de soi, la solidarité ou le respect, le sport a le pouvoir de rassembler et d’inspirer. C’est en ce sens qu’il nous faut le promouvoir dans les territoires d’outre-mer et mettre en lumière les talents et les réussites de nos sportifs locaux.
Bien qu’éloignés géographiquement de l’Hexagone, nos territoires d’outre-mer sont extrêmement attentifs à l’évolution des événements nationaux. À l’approche des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, nous avons une occasion précieuse de renforcer ces liens et de faire rayonner les outre-mer dans le monde entier.
Plus que jamais, montrons que ces Jeux ne sont pas uniquement un événement parisien ou métropolitain, mais une fête nationale – et même internationale – qui inclut pleinement nos compatriotes d’outre-mer, notamment par le biais de plusieurs initiatives : passage de la flamme olympique, organisation d’événements dans les milieux éducatifs et mobilisation des mouvements sportifs locaux autour de cette célébration.
Alors que le relais de la flamme commencera son parcours dans les outre-mer ce dimanche 9 juin, quelles sont les mesures envisagées pour garantir une visibilité significative de nos régions ultramarines dans le cadre des Jeux ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Monsieur le sénateur Théophile, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser la ministre Amélie Oudéa-Castéra pour son absence. Je me ferai donc sa porte-parole pour vous dire toute la fierté qu’inspirent les athlètes d’outre-mer que vous avez cités, eux qui nous ont fait tant rêver – j’espère que ceux qui sont engagés dans les Jeux à venir s’inscriront dans cette voie.
Nous sommes aussi très fiers que les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 soient les plus décentralisés de l’histoire, avec 73 collectivités hôtes.
Nous allons faire vivre ces jeux à tous les Français ; ils doivent être une fête collective autour du sport et des valeurs de l’olympisme dans tous les territoires, bien au-delà des quatre semaines de compétition et des sites qui accueilleront les épreuves.
Pour y parvenir, après 4 millions d’euros mobilisés l’année dernière, le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques a reconduit en 2024 une politique d’animation territoriale en mobilisant 6,4 millions d’euros. Ils ont été déployés en articulation avec les actions engagées dans le cadre de la grande cause nationale.
Ainsi, près de 200 actions sont d’ores et déjà planifiées outre-mer, dont plus de 40 en Guadeloupe. Elles s’appuient notamment sur le plan « Été olympique et paralympique 2024 », qui regroupe les politiques publiques d’animation territoriale et populaire de l’État, telles que Vacances apprenantes, Quartiers d’été ou Été culturel, mettant spécialement à l’honneur des animations sportives ou des animations liées aux Jeux et à leurs valeurs.
À titre d’exemple, l’Olympiade culturelle comporte à elle seule près de 45 actions d’animation outre-mer.
Ces dispositifs seront renforcés par un nouveau programme mobilisant le mouvement sportif Club ouvert, doté de 5 millions d’euros. Celui-ci permettra à de nombreux clubs d’ouvrir leurs portes durant l’été 2024, qui s’annonce exceptionnel.
Des fan zones, les Clubs 2024, seront également mises en place pendant les Jeux, pour permettre au public de suivre les performances de nos athlètes, parmi lesquels nous savons que les Ultramarins tiennent une place très importante.
Par ailleurs, dans une dynamique d’accessibilité des Jeux, l’État a mis en place le programme de billetterie populaire « Tous aux Jeux », grâce auquel plus de 5 000 places ont déjà été distribuées à nos compatriotes d’outre-mer.
bouchons et bouteilles en plastique