SEANCE DU 18 NOVEMBRE 2002


M. le président. Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
L'amendement n° 41, présenté par M. Gouteyron, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :
« Après l'article 2 bis, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Chaque année avant le 15 octobre, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport présentant un état et une évaluation financière des dispositifs affectant l'assiette des cotisations sociales, dans le but de chiffrer les pertes de recettes pour l'Etat et la sécurité sociale résultant de ces dispositifs. »
L'amendement n° 122, présenté par M. Fischer, Mme Demessine, M. Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :
« Après l'article 1er, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Il est publié chaque année en annexe de la loi de financement de la sécurité sociale un état des dispositifs affectant l'assiette des cotisations sociales et de leur coût. »
La parole est à M. le rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement n° 41.
M. Adrien Gouteyron, rapporteur pour avis. C'est avec un peu d'émotion - je suis à la fois ému et flatté ! - que je présente ce premier amendement. (Sourires.)
Nous demandons ici au Gouvernement de remettre un rapport au Parlement. Encore un rapport, me direz-vous. Il est vrai que nous aurons l'occasion d'examiner d'autres amendements de ce type. C'est que ces rapports sont, à nos yeux, un moyen de clarification, d'abord, et d'information du Parlement, ensuite.
Monsieur le ministre, tout à l'heure, vous nous avez brillamment expliqué comment évoluait le fameux delta : d'une part, les dépenses, qui progressent de manière à peu près régulière - à cet égard, notre pays n'est pas dans une situation très différente par rapport aux autres -, d'autre part, les recettes, qui fluctuent davantage et de manière plus erratique, puisqu'elles dépendent de la situation économique. Cependant, les recettes dépendent aussi d'un certain nombre de décisions prises par le pouvoir politique, par l'Etat, pour influer notamment sur la politique de l'emploi. Et, sachant à quel point les exonérations de charges sont un levier efficace à cet égard, il importe donc de pouvoir mesurer les volumes et les effets de ces exonérations.
Voilà pourquoi nous demandons au Gouvernement de transmettre au Parlement un rapport présentant un état et une évaluation financière des dispositifs affectant l'assiette des cotisations sociales.
Nous rejoignons d'ailleurs en cela une préoccupation de la Cour des comptes, qui s'est fermement manifestée. Nous prévoyons un rapport annuel. Vous nous direz, monsieur le ministre, si vous estimez que c'est possible, lourd, trop lourd, ou au contraire supportable. Néanmoins, ce serait une bonne chose que le Parlement dispose de ce moyen d'appréciation,
M. le président. La parole est à M. Guy Fischer, pour présenter l'amendement n° 122.
M. Guy Fischer. Pour la deuxième fois dans la soirée, je suis obligé de vous l'assurer : je ne me suis mis d'accord ni avec M. le ministre ni avec M. le rapporteur pour avis. (Sourires.)
M. Jean Chérioux. Cela n'aurait rien de choquant !
M. Guy Fischer. En effet, ces amendements sont très semblables.
M. Michel Charasse. Ils sont quasiment identiques !
M. Guy Fischer. Je veux lever donc tout soupçon que pourrait susciter cette coïncidence.
M. Jean Chérioux. Ce ne serait pas honteux, de toute manière !
M. Guy Fischer. Depuis de fort longues années, l'un des leviers les plus couramment utilisés pour appuyer la création d'emplois dans notre pays consiste à agir sur les cotisations sociales, tant sur l'assiette de ces cotisations que sur les conditions de leur recouvrement.
Nous avons constaté, au fil des ans, un développement assez spectaculaire de ces différents processus qui conduisirent d'ailleurs le Sénat, à l'instigation de notre collègue M. Fourcade, alors président de la commission des affaires sociales, à demander l'inscription du principe de compensation intégrale de toute mesure d'allégement de cotisations sociales.
En effet, l'ensemble des dispositions relatives aux allégements de charges, dans leur complexité et leur diversité, exigent que l'on puisse savoir avec le maximum de précision quels sont les objectifs effectivement atteints au regard de telle ou telle disposition.
Nous observons, d'ailleurs, que cette interrogation traverse également les groupes de la majorité sénatoriale, puisque la commission des affaires sociales semble nous inviter à réfléchir au devenir du FOREC ; mais nous y reviendrons.
L'analyse de la portée et de l'efficacité des mesures affectant les cotisations de sécurité sociale doit être faite, selon nous, en fonction de leur coût budgétaire, mais également en fonction des contreparties existantes qui sont, en dernière instance, la mesure de l'efficacité de ces dispositions.
Prenons un exemple : quand le mode d'allégement le plus utilisé consiste à affecter les salaires les plus faibles d'un taux dégressif d'allégement des cotisations dues par les employeurs, cela a au moins pour conséquence de contraindre l'Etat à affecter des ressources ou à geler certaines recettes ou des impôts, tandis que nous devons nous interroger sur ce que cette incitation peut avoir comme effet sur le niveau général des salaires dans notre pays.
Cela n'est évidemment pas un petit détail !
Quand le mode d'allégement favorise le développement des bas salaires, on doit s'interroger sur ce que cela signifie, en termes de hiérarchie des rémunérations ou encore de reconnaissance des qualifications.
Certaines mesures incitatives peuvent conduire, si l'on n'y prend garde, à la remise en cause d'autres équilibres.
Dans ce contexte, notre amendement vise à faire en sorte que la représentation nationale dispose des moyens de mesurer comme il se doit la portée des dispositions dont elle est régulièrement amenée à débattre.
Nous vous invitons donc à adopter cet amendement, afin que nous puissions être le plus nettement éclairés sur ce qui évolue dans le financement de la protection sociale.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Alain Vasselle, rapporteur. Il s'agit de demander au Gouvernement un rapport en sus de tous ceux qu'il a déjà le devoir et la mission de fournir au Parlement. M. Gouteyron, rapporteur pour avis, dont je salue le premier rapport - au nom de la commission des finances -, dans lequel il émet des avis tout à fait pertinents, sollicite du Gouvernement un rapport supplémentaire, pour analyser les différents dispositifs qui affectent l'assiette des cotisations sociales.
Etant donné que cette demande s'adresse à lui, la commission des affaires sociales préfère s'en remettre au Gouvernement pour connaître le sort qu'il souhaite réserver à cet amendement de la commission des finances.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-François Mattei, ministre. Il est certes souhaitable, comme l'a exprimé M. Gouteyron, que le Parlement dispose d'un état de tous les dispositifs réduisant l'assiette des cotisations de sécurité sociale et d'une évaluation éventuelle des pertes qui en résultent, tout comme est présentée en annexe au projet de loi de finances une évaluation des dépenses fiscales.
Toutefois, vous le comprendrez, ce travail est très lourd et il me paraît difficile de m'engager dès aujourd'hui sur un rapport annuel. Trop de rapports tuent les rapports !
Je partage votre souci de transparence et je voudrais que vous fassiez vôtre mon souci de simplification.
Autrement dit, je vais naturellement demander à mes services d'approfondir cette question, et leur travail pourra aboutir à l'inclusion d'éléments spécifiques dans le rapport annuel de la commission des comptes de la sécurité sociale, qui représente déjà un pavé dont je ne suis pas sûr que tout le monde tire toute la substantifique moelle. Par ailleurs, nous pourrions trouver ces éléments dans les annexes à la loi de financement de la sécurité sociale.
Au bénéfice de ces explications, monsieur le rapporteur pour avis, le Gouvernement souhaiterait que vous ne sollicitiez pas un rapport supplémentaire. Vous verrez, au fil des amendements, le nombre de rapports qui doivent être joints au projet de loi de financement de la sécurité sociale ! Mais qui les rédige ? Il ne faut pas, dans le même temps, se plaindre de l'insuffisance des services dans un certain nombre de situations.
Toutefois, si vous êtes très attaché à cette mesure, en plus du rapport de la commission des comptes de la sécurité sociale, je suis prêt à accepter un rapport quinquennal qui permettrait de faire véritablement le point.
Par conséquent, monsieur le rapporteur pour avis, la décision vous revient. Je préfère, pour ma part, qu'il n'y ait pas de rapport supplémentaire. Il me semble que nous disposons déjà de tous les éléments nécessaires, et je m'engage à ajouter ceux qui vous intéressent particulièrement.
Je suis cependant prêt a accepter votre amendement si le rapport qu'il prévoit devient quinquennal.
M. le président. L'amendement n° 41 est-il maintenu, monsieur le rapporteur pour avis ?
M. Adrien Gouteyron, rapporteur pour avis. Monsieur le ministre, vous reconnaissez que le sujet est d'importance.
M. Jean-François Mattei, ministre. Absolument !
M. Adrien Gouteyron, rapporteur pour avis. Je fais remarquer que les annexes au projet de loi de financement de la sécurité sociale, certes nombreuses et volumineuses, sont déterminées par la loi organique, ce qui, vous le reconnaîtrez, est assez contraignant.
Je suis tout à fait prêt à me rallier à votre dernière proposition. Un rapport quinquennal, selon moi, ce n'est pas trop demander. Je reconnais que les rapports annuels représentent un travail considérable. J'avais pensé à un rythme de trois ans, vous proposez cinq ans. Il est bon, en effet, de faire le point sur un sujet d'une telle importance.
Par conséquent, je modifie l'amendement n° 41 afin de prévoir un rapport « tous les cinq ans ».
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° 41 rectifié, présenté par M. Gouteyron, au nom de la commission des finances, et ainsi libellé :
« Après l'article 2 bis, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Tous les cinq ans, avant le 15 octobre, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport présentant un état et une évaluation financière des dispositifs affectant l'assiette des cotisations sociales, dans le but de chiffrer les pertes de recettes pour l'Etat et la sécurité sociale résultant de ces dispositifs. »
Monsieur Muzeau, l'amendement n° 122 est-il maintenu ?
M. Roland Muzeau. Le débat qui vient d'avoir lieu est intéressant, car M. Gouteyron, même s'il accepte la périodicité de cinq ans, n'en démord pas - et il a raison - sur la nécessité de disposer d'un tel rapport.
Nous partageons pleinement cet avis, d'autant plus que le Sénat ne peut pas ignorer la façon insistante dont la Cour des comptes rappelle que ce type d'évaluation est indispensable au législateur et aux partenaires sociaux, non seulement pour préparer le projet de loi de financement de la sécurité sociale, mais aussi pour porter un jugement pertinent sur les effets positifs, ou prétendument positifs, des exonérations qui se multiplient au fil des décisions ministérielles.
Par conséquent, monsieur le ministre, dire que « trop de rapports tuent les rapports » me semble un peu facile : vous ne pouvez pas vous en sortir par une telle pirouette ! La Cour des comptes ne considère pas que publier un rapport chaque année soit une mission impossible puisqu'elle publie, pour sa part, un rapport annuel sur l'exécution de la loi de financement de la sécurité sociale (Protestations sur les travées du RPR) , qui est d'une autre ampleur que le rapport préconisé par les amendements n°s 41 rectifié et 122.
Chacun l'aura bien compris, une périodicité de cinq ans correspond à la fin de la législature il sera donc impossible de connaître, entre-temps, les effets de telle ou telle disposition portant sur le financement de la sécurité sociale.
L'amendement n° 41, tel qu'il a été rectifié, est inacceptable, et nous maintenons donc notre amendement.
M. le président. La parole est à M. Michel Charasse, pour explication de vote sur l'amendement n° 41 rectifié.
M. Michel Charasse. Ce n'est pas parce que je suis membre de la commission des finances que je trouve l'initiative heureuse. Je crois d'ailleurs savoir que mon groupe l'approuve, de même que celle de nos collègues communistes.
Chers amis, monsieur le ministre, il y a un problème de fond dans cette affaire. La loi de finances comporte, en vertu de la loi organique, l'obligation de produire une annexe des « voies et moyens », c'est-à-dire une annexe qui détaille, pour le budget de l'Etat, l'ensemble des recettes, leur rendement, leurs modalités de calcul, la manière dont elles sont établies, avec les conséquences des mesures envisagées en plus ou en moins et les effets des allégements et dégrèvements, ce qu'on appelle « la dépense fiscale ».
Or, le type de renseignements que visent les amendements n°s 41 rectifié et 122 figure, pour les finances de l'Etat, dans l'annexe des « voies et moyens ».
Je ne sais pas quel sera le vote du Sénat dans un instant sur ces deux amendements, mais je voudrais faire une suggestion à nos collègues de la commission des affaires sociales : je me demande s'il ne serait pas utile de déposer une proposition de loi organique pour compléter la loi organique relative aux lois de financement de la sécurité sociale, de façon qu'il y ait désormais une annexe des « voies et moyens », comme pour la loi de finances.
Ce serait bien plus simple, monsieur le ministre, et ne nécessiterait pas l'établissement de multiples rapports supplémentaires. Parce que, au fond, il s'agit de demander un rapport supplémentaire qui s'ajoutera à d'autres rapports, qui s'ajouteront à d'autres rapports, etc. Alors que, là, vous disposeriez, dans un document unique, et organique, si je puis dire, de l'ensemble des renseignements que souhaitent légitimement les assemblées.
Bref, monsieur le président, je vais voter les amendements avec mon groupe, mais je me permets de suggérer à la commission des affaires sociales la rédaction d'une loi organique qui complète le dispositif actuel afin qu'il y ait désormais une annexe des « voies et moyens » comme pour la loi de finances, incluant l'ensemble des détails relatifs aux recettes et, naturellement, ceux des renseignements que les amendements visent à obtenir.
M. le président. la parole est à M. le ministre.
M. Jean-François Mattei, ministre. Monsieur Charasse, vous parlez en orfèvre. Si l'on donne au ministère de la santé et de la sécurité sociale l'équivalent d'un ministère du budget, je veux bien ! Mais aujourd'hui nous n'avons pas les moyens, avec la direction de la sécurité sociale, de gérer, comme pourrait le faire le ministère des finances, et de faire le travail du ministère du budget.
Je comprends la symétrie qui est en train de s'établir, et je n'y suis pas hostile. Je dis simplement qu'elle implique une refonte totale. C'est la première fois qu'un ministre de la santé est en charge de la sécurité sociale ; c'est déjà un progrès considérable. Ce n'est pas tous les jours facile, mais c'est nécessaire. Si vous voulez pousser l'analogie, vous devrez prévoir un secrétaire d'Etat au budget de la sécurité sociale dans la loi organique, faute de quoi nous n'y arriverons pas.
M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales. Absolument !
M. le président. La parole est à M. Alain Vasselle, rapporteur.
M. Alain Vasselle, rapporteur. Comme l'a dit M. le ministre, notre collègue Charasse parle en orfèvre en la matière. Sa proposition, à laquelle adhère M. le ministre, me paraît non seulement utile mais nécessaire.
La commission des affaires sociales n'a d'ailleurs pas attendu l'examen de ce texte pour prendre une initiative. Ainsi, Charles Descours, mon prédécesseur, lorsqu'il était rapporteur chargé de l'équilibre financier des comptes, avait fait approuver par la commission des affaires sociales une proposition de loi organique qui allait en ce sens.
D'ailleurs, M. le ministre a dit qu'il n'était pas opposé au fait d'annexer à la loi de financement de la sécurité sociale les éléments sollicités par M. Charasse. C'est certainement la « voie royale » qui permettrait à la loi de financement de la sécurité sociale d'être telle que le constituant l'a voulue. La commission des affaires sociales, son président et moi-même ne verraient aucun inconvénient à ce que soit institué un rapporteur général de la loi de financement de la sécurité sociale...
M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales. Bien sûr !
M. Alain Vasselle, rapporteur. ... doté des moyens techniques, humains, administratifs et juridiques qui conviennent.
M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales. Absolument !
M. Alain Vasselle, rapporteur. Ainsi, le ministre serait satisfait, le Parlement le serait également et l'opinion publique y verrait un peu plus clair dans la gestion des comptes de la sécurité sociale.
Par conséquent, monsieur Charasse, vous parlez d'or. Il appartient maintenant au Gouvernement et au Parlement de se mettre au travail pour atteindre l'objectif que vous voulez nous fixer.
M. le président. La parole est à M. Michel Charasse.
M. Michel Charasse. J'ai entendu M. Vasselle avec beaucoup de plaisir. Pendant le délai de cinq ans prévu par l'amendement n° 41 rectifié, le Gouvernement et le Parlement ont le temps de compléter la loi organique pour faire une annexe « voies et moyens » similaire à l'annexe budgétaire actuelle.
Bien entendu, monsieur le ministre, vous serez fondé à demander au ministère du budget, le moment venu, de vous fournir les moyens nécessaires pour établir cette annexe. Toutefois, vous disposez déjà d'une large partie des comptes qui sont dispersés et qu'il suffira de réunir dans un rapport global.
Certes, monsieur le ministre, nous disposons d'un énorme pavé que nous ne lisons pas, mais il traite à la fois des multiples aspects des dépenses et des recettes. L'annexe dont il s'agit concernerait uniquement les recettes. Vous avez été député pendant longtemps et vous en connaissez la « mécanique ».
Quant au rapporteur général - c'est une conversation que j'ai eue souvent avec M. Vasselle -, le problème ne relève pas de la loi. Il suffit que le règlement du Sénat soit modifié pour prévoir que, de même que la commission des finances, la commission des affaires sociales a un rapporteur général, et le problème est réglé ! Donc, cher ami et collègue Alain Vasselle, ce sont deux questions différentes.
M. Alain Vasselle, rapporteur. Tout à fait !
M. Michel Charasse. Selon moi, à partir du moment où le constituant a décidé qu'il y aurait une loi de financement de la sécurité sociale, comme il y a une loi de finances pour les finances de l'Etat autres que les finances sociales, il faut que nous nous efforcions d'atteindre le parallélisme le plus proche possible entre les deux.
Par conséquent, si nous adoptons l'amendement n° 41 rectifié, le délai de cinq ans est suffisant pour régler ce problème et ne pas imposer au ministre et au Gouvernement des bouts de rapports successifs. Croyez-moi, monsieur le ministre, un seul document regroupant l'ensemble des renseignements sur les recettes serait sans doute plus facile à réaliser par vos services que dix rapports sur des morceaux de recettes différents.
M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales, M. Alain Vasselle, rapporteur et M. Alain Gouteyron, rapporteur pour avis. Très bien !
M. le président. La parole est à M. Guy Fischer, pour explication de vote.
M. Guy Fischer. De toute évidence, M. Gouteyron a accepté contraint et forcé la périodicité de cinq ans. Cependant, nous aurions pu trouver une solution intermédiaire, par exemple une période de deux ans.
Nous maintenons notre amendement, et sommes même prêts à voter le premier. Les sommes qui sont en jeu, soit 330 milliards d'euros, sont énormes. En outre, il existe une polémique sur les exonérations de cotisations sociales et sur les aides qui sont véritablement apportées aux entreprises.
Comme la Cour des comptes l'a fait remarquer lorsque nous en avons discuté en commission, il nous semblait qu'il y avait matière à faire une proposition. Nous regrettons que M. le ministre nous propose de faire un contrôle a posteriori, une fois la mandature finie !
M. Paul Blanc. C'est l'inventaire !
M. Guy Fischer. Avouez que c'est finalement un drôle de contrôle !
M. le président. La parole est à M. Alain Vasselle, rapporteur.
M. Alain Vasselle, rapporteur. J'ai omis de préciser, tout à l'heure, que l'amendement n° 122 est irrecevable au regard de la loi organique. Il faudrait la modifier pour que cette annexe puisse figurer à la loi de financement de la sécurité sociale.
C'est pourquoi je propose au Sénat de se rallier à l'amendement de M. Gouteyron, qui est de nature à satisfaire à la fois plusieurs de nos collègues, la commission et le Gouvernement. (Protestations sur les travées du groupe CRC.)
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 41 rectifié.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 2 bis, et l'amendement n° 122 n'a plus d'objet.

TITRE Ier BIS

CONTRÔLE DE L'APPLICATION DES LOIS
DE FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Article 1er bis