SEANCE DU 24 JANVIER 2002


M. le président. Je suis saisi de huit amendements présentés par M. Le Pensec et les membres du groupe socialiste et apparentée.
L'amendement n° 610 rectifié est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans le premier alinéa du paragraphe I de l'article L. 322-1 du code de l'environnement, après les mots : "après avis des conseils municipaux", sont ajoutés les mots : "et en partenariat avec les collectivités territoriales".
« II. - Le paragraphe II du même article est complété par l'alinéa suivant :
« Afin de promouvoir une gestion plus intégrée des zones côtières, le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres peut également exercer ses missions sur le domaine public maritime qui lui est affecté ou confié. »
« III. - A la fin de la première phrase du premier alinéa de l'article L. 322-6 du code de l'environnement, les mots : "domaine privé de l'Etat" sont remplacés par les mots : "domaine public ou privé de l'Etat".
« IV. - Après l'article L. 51-1 du code du domaine de l'Etat, il est inséré un article ainsi rédigé :
« Art. L. ... - Pour la réalisation des objectifs fixés à l'article L. 322-1 du code de l'environnement, le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres peut se voir attribuer par convention des immeubles relevant du domaine public de l'Etat pour une durée n'excédant pas trente ans. Le renouvellement de la convention se fait dans les mêmes formes que la passation.
« La gestion est réalisée dans les mêmes conditions que celles prévues à l'article L. 322-9 du code de l'environnement.
« Cette convention d'attribution peut habiliter le Conservatoire, ou le gestionnaire tel que défini à l'article L. 322-9 mentionné ci-dessus, à accorder des autorisations d'occupation temporaire non constitutives de droits réels et à percevoir les produits à son profit, à condition qu'il supporte les charges correspondantes.
« Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application de cet article, en particulier pour ce qui concerne les règles applicables au recouvrement des produits domaniaux. »
L'amendement n° 612 rectifié est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 322-9 du code de l'environnement est ainsi rédigé :
« Art. L. 322-9 - Le domaine relevant du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres comprend les biens immobiliers acquis ainsi que ceux qui lui sont affectés, attribués, confiés ou remis en gestion par l'Etat. Le domaine propre du Conservatoire est constitué des terrains dont il est devenu propriétaire et qu'il décide de conserver afin d'assurer sa mission définie à l'article L. 322-1. Le domaine relevant du Conservatoire du littoral et des rivages lacustres est du domaine public à l'exception des terrains acquis non classés dans le domaine propre. Dans la limite de la vocation et de la fragilité de chaque espace, ce domaine est ouvert au public.
« Les immeubles du domaine relevant du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres peuvent être gérés par les collectivités locales ou leurs groupements, ou les établissements publics ou les fondations et associations spécialisées agréées qui en assurent les charges et perçoivent les produits correspondants. Priorité est donnée, si elles le demandent, aux collectivités locales sur le territoire desquelles les immeubles sont situés. Les conventions signées à ce titre entre le Conservatoire et les gestionnaires prévoient expressément l'usage à donner aux terrains, cet usage devant obligatoirement contribuer à la réalisation des objectifs définis à l'article L. 322-1.
« Le Conservatoire et le gestionnaire peuvent autoriser par voie de convention un usage temporaire et spécifique des immeubles dès lors que cet usage est compatible avec la mission poursuivie par le Conservatoire, telle que définie à l'article L. 322-1 du présent code.
« Dans le cas d'un usage de ce domaine public associé à une exploitation agricole, priorité est donnée à l'exploitant présent sur les lieux au moment où les immeubles concernés sont entrés dans le domaine relevant du Conservatoire. En l'absence d'exploitant présent sur les lieux, le Conservatoire, et le gestionnaire le cas échéant, consultent les organismes professionnels pour le choix de l'exploitant. La convention avec celui-ci fixe les droits et obligations de l'exploitant en application d'une convention-cadre approuvée par le conseil d'administration et détermine les modes de calcul des redevances. »
L'amendement n° 614 rectifié est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'article L. 322-10 du code de l'environnement est ainsi rédigé :
« Art. L. 322-10 . - L'aménagement et la réalisation des travaux portant sur des immeubles relevant du conservatoire du littoral peuvent être confiés, en vue d'assurer la conservation, la protection et la mise en valeur des biens, à l'une des personnes publiques ou privées désignées à l'article L. 322-9 du présent code dans le cadre d'une convention d'occupation n'exédant pas trentre ans. Les missions confiées doivent être conformes à la mission poursuivie par le Conservatoire. Cette convention peut habiliter le bénéficiaire à accorder des autorisations d'occupation non constitutives de droits réels d'une durée n'exédant pas celle de la convention.
« Le bénéficiaire est autorisé à encaisser directement à son profit les produits de l'immeuble. Dans ce cas, il doit procéder au reversement périodique au Conservatoire du surplus des produits qui n'ont pas été affectés à la mise en valeur et à la gestion du bien. Le bénéficiaire est choisi librement. En fin de convention d'occupation, le gestionnaire ne peut prétendre à aucune indemnité pour les améliorations apportées à l'immeuble.
« II. - Après l'article L. 322-10 du code de l'environnement, il est inséré un article ainsi rédigé :
« Art. L. ... I. - Les personnes physiques chargées par les gestionnaires visés à l'article L. 322-9 du présent code d'assurer la garderie du domaine administré par le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, constituent les gardes du littoral.
« Pour exercer les pouvoirs de police définis par le présent article, les gardes du littoral doivent être commissionnés par le représentant de l'Etat dans le département, sur proposition du directeur du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, puis assermentés. Dans ce cas, ils sont au nombre des agents mentionnés au 3° de l'article 15 du code de procédure pénale.
« Les gardes du littoral et les agents visés à l'article L. 322-20 du présent code constatent par procès-verbal les contraventions aux arrêtés municipaux ou préfectoraux relatifs à l'accès aux terrains concernés ou à leurs usages, ainsi qu'à ceux pris en application des articles L. 2213-2, L. 2213-4, L. 2213-23, L. 2215-1 et L. 2215-3 du code général des collectivités territoriales, lorsqu'ils concernent le domaine administré par le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres.
« Les gardes du littoral peuvent également constater par procès-verbal les contraventions aux dispositions du présent titre et à celles du code du domaine de l'Etat sur le domaine administré par le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres. »
« III. - Après l'article L. 322-10 du code de l'environnement, il est inséré un article ainsi rédigé :
« Art. L. ... - Les contrevenants aux dispositions mentionnées à l'article précédent sont punis de l'amende prévue par les contraventions de la 4e classe. »
« IV. - Après l'article L. 322-10 du code de l'environnement, il est inséré un article ainsi rédigé :
« Art. L. ... - Les procès-verbaux dressés par les gardes du littoral font foi jusqu'à preuve contraire. Ils sont remis ou envoyés directement au procureur de la République, cinq jours francs après celui où la contravention a été constatée, à peine de nullité.
« Les contraventions peuvent donner lieu à la procédure de l'amende forfaitaire, conformément aux dispositions des articles 529 à 529-2 du code de procédure pénale. »
L'amendement n° 617 est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 322-13 du code de l'environnement est complété par un troisième alinéa ainsi rédigé :
« Ils font en particulier au conseil d'administration toute proposition relative aux conditions d'aménagement et de gestion du patrimoine de l'établissement public et aux accords de partenariat entre le Conservatoire et les collectivités territoriales, et notamment les départements et les régions, et leurs groupements, définissant, sur une base pluri-annuelle, les objectifs et les moyens mobilisés par les parties pour la mise en oeuvre de la mission définie à l'article L. 322-1 du présent code. »
L'amendement n° 619 est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le quatrième alinéa de l'article L. 142-2 du code de l'urbanisme est ainsi rédigé :
« - pour sa participation à l'acquisition, à l'aménagement et la gestion des terrains du Conservatoire du littoral, pour sa participation à l'acquisition de terrains par une commune ou par un établissement de coopération intercommunale compétent, ainsi qu'à l'entretien des terrains acquis par l'une et l'autre de ces personnes publiques ou par l'agence des espaces verts de la région d'Ile-de-France dans l'exercice du droit de préemption, par délégation ou par substitution, prévu à l'article L. 142-3. »
« II. - Au même article, après le sixième alinéa, il est inséré un nouvel alinéa ainsi rédigé :
« - pour l'aménagement et la gestion des parties naturelles de la zone dite des cinquante pas géométriques, définie par la loi n° 96-1241 du 30 décembre 1996. »
L'amendement n° 653 rectifié est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans le troisième alinéa de l'article L. 142-3 du code de l'urbanisme, le mot : "volontaire" est supprimé.
« II. - Après le septième alinéa de l'article L. 142-3 du code de l'urbanisme, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsqu'il est territorialement compétent, le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres peut prendre l'initiative de l'institution de zones de préemption à l'extérieur des zones délimitées par le département en application du présent article, des zone urbaines ou à urbaniser délimitées par les plans d'urbanisme locaux et des zones constructibles délimitées par les cartes communales. Le projet de périmètre est adressé pour avis au département et à la commune ou à l'établissement public de coopération intercommunale compétent. Ces avis sont réputés favorables s'ils n'interviennent pas dans un délai de trois mois après transmission du projet. Le périmètre est délimité par arrêté préfectoral. En cas d'avis défavorable de la commune ou de l'établissement de coopération intercommunale compétent, il ne peut être délimité que par décret en Conseil d'Etat. A l'intérieur des périmètres ainsi délimités, le Conservatoire exerce les compétences attribuées au département par le présent article. »
« III. - Après l'article L. 142-3 du code de l'urbanisme, il est inséré un article additionnel ainsi rédigé :
« Art. L. ... - Lorsque la mise en oeuvre de la politique prévue à l'article L. 142-1 le justifie, le droit de préemption peut s'exercer pour acquérir la fraction d'une unité foncière comprise à l'intérieur de la zone de préemption. Dans ce cas, le propriétaire peut exiger que le titulaire du droit de préemption se porte acquéreur de l'ensemble de l'unité foncière. Le prix d'acquisition fixé par la juridiction compétente en matière d'expropriation tient compte de l'éventuelle dépréciation subie, du fait de la préemption partielle, par la fraction restante de l'unité foncière. »
L'amendement n° 615 rectifié est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Au cinquième alinéa de l'article 285 quater du code des douanes, reproduit dans l'article L. 321-12 du code de l'environnement, les mots : "un site appartenant au Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres" sont remplacés par les mots : "un site du domaine relevant du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres ou sur lequel il a instauré une servitude de protection". »
L'amendement n° 620 rectifié est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - L'article L. 88-1 du code du domaine de l'Etat est ainsi modifié :

« 1. Dans la première phrase, après les mots : "les départements de Guyane et de la Réunion", sont ajoutés les mots : "et la collectivité départementale de Mayotte".
« 2. Dans la seconde phrase, après les mots : "collectivité territoriale", sont ajoutés les mots : "ou un groupement de collectivités territoriales".
« II. - L'article L. 89-7 du code du domaine de l'Etat est ainsi modifié :
« 1. Dans la première phrase de cet article, les mots : "L. 243-1 à L. 243-10 du code rural" sont remplacés par les mots : "L. 322-1 à L. 322-10 du code de l'environnement".
« 2. Dans la seconde phrase de cet article, après les mots : "collectivité territoriale" sont ajoutés les mots : "ou un groupement de collectivités territoriales". »
La parole est à M. Le Pensec, pour défendre ces huit amendements.
M. Louis Le Pensec. Le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, dénommé aussi Conservatoire du littoral, a été créé par une loi de 1975, adoptée à l'unanimité. A ce jour, toutes les dispositions législatives concernant le Conservatoire ont d'ailleurs recueilli l'unanimité, aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.
Le Conservatoire mène une politique foncière de protection des espaces naturels littoraux qui a permis de préserver de manière définitive, à l'attention des générations futures, un patrimoine de 65 000 hectares, lequel, réparti en 465 sites, représente près de 11 % du linéaire côtier.
Cette politique s'est appuyée sur un partenariat élargi avec les collectivités locales, qui lui apportent un soutien très significatif et qui assurent la gestion de la grande majorité de ces terrains. Mais les conditions dans lesquelles peut s'exercer ce partenariat n'avaient pas été précisées par la loi de 1975, ni par les textes qui, ensuite, ont modernisé le Conservatoire. Une adaptation législative est donc nécessaire pour consolider et clarifier les liens avec les collectivités territoriales.
M. le Premier ministre m'a confié, au cours du premier semestre 2001, la mission de refonder le Conservatoire du littoral. J'ai conduit cette mission en association très étroite avec les collectivités concernées et les conseils de rivage.
Les amendements que je présente sont donc le résultat d'une confrontation fructueuse avec les administrations, le Conseil d'Etat, la Cour des comptes, et ils sont une première traduction législative de certaines des propositions du rapport que j'ai remis à M. le Premier ministre en juillet dernier.
Je n'ai déposé, monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, que des amendements qui sont en phase avec la philosophie du présent projet de loi.
S'agissant de l'amendement n° 610 rectifié, les modifications prévues sont de trois ordres.
Tout d'abord, pour réfléter le partenariat avec les collectivités locales que j'évoquais à l'instant et pour l'institutionnaliser en lui donnant une base législative, il est proposé d'introduire ce principe de partenariat dans l'article constitutif du Conservatoire.
Ensuite, ces modifications visent à étendre le rôle du Conservatoire à la partie maritime du littoral, car la préservation du littoral passe par une gestion appropriée qui ne se limite pas à la juxtaposition d'une gestion de la partie terrestre et de la partie maritime.
Enfin, le texte proposé permet au Conservatoire d'exercer les prérogatives du propriétaire sur des portions du domaine public qui lui sont attribuées, en renvoyant au Conseil d'Etat les modalités d'application de cet exercice.
S'agissant de l'amendement n° 612 rectifié, les auteurs de la loi de 1975 avaient choisi de dissocier la propriété des terrains attribués au Conservatoire du littoral de leur gestion, celle-ci étant réalisée par voie de convention avec les gestionnaires, c'est-à-dire les collectivités locales, les associations agréées et les établissements publics.
Les modifications proposées dans cet amendement visent, en premier lieu, à clarifier la situation en proposant une rédaction plus conforme à la réalité du point de vue de la comptabilité publique.
Cet amendement clarifie également les liens entre le Conservatoire et le gestionnaire, d'une part, et les personnes morales ou physiques qui sont autorisées à faire usage, sous une forme ou sous une autre, des terrains du conservatoire, d'autre part.
L'amendement précise que le domaine relevant du Conservatoire du littoral est du domaine public et que ce domaine est ouvert au public, ce que n'avait pas prévu la loi de 1975.
L'amendement n° 614 rectifié clarifie et précise les rôles respectifs du Conservatoire propriétaire, d'une part, et des organismes gestionnaires des terrains, d'autre part, ainsi que les conditions dans lesquelles des usages particuliers peuvent être prévus.
Enfin, l'amendement traite d'une question d'importance, celle des cent cinquante-deux gardes des terrains du Conservatoire qui n'ont pas de statut spécifique, mais sont majoritairement des employés communaux. Il renforce donc le pouvoir des gardes en matière répressive et prévoit qu'ils pourront être habilités à dresser procès-verbal des infractions et à constater les dégradations.
L'amendement n° 617 est relatif aux conseils de rivage, institués par la loi, composés d'élus représentant les assemblées départementales et régionales, ils ont été créés pour proposer des opérations d'acquisition et pour donner leur avis sur les opérations envisagées.
L'amendement consacre le rôle des conseils de rivage, qui va au-delà des acquisitions puisqu'il concerne l'aménagement et le suivi de la gestion. C'est donc un renforcement des compétences de ces conseils d'élus qui est proposé.
L'amendement n° 619 vient combler un vide législatif. Il tend à confirmer de manière claire que l'ensemble des dépenses que les départements consacrent aux terrains du Conservatoire, au niveau de l'acquisition, de l'aménagement comme de la gestion, sont éligibles à la taxe départementale des espaces naturels sensibles, la TDENS. S'agissant de l'outre-mer, je ne doute pas que M. le secrétaire d'Etat y sera attentif.
L'intervention de la TDENS n'avait pas été envisagée dans la zone des cinquante pas géométriques dans la mesure où cet espace n'avait pas fait l'objet de dispositions spécifiques lors de la création de cette taxe.
En ce qui concerne l'amendement n° 653 rectifié, il faut constater que le droit de préemption des espaces naturels sensibles a rencontré des limites dans son application, qui ont été préjudiciables à son efficacité dans deux cas : les adjudications non volontaires et la mise en vente d'un bien dont une partie seulement est située en zone de préemption. Depuis, la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains a apporté des améliorations en matière de préemption dans le domaine urbain.
L'amendement entend combler un vide juridique en permettant aux départements et, par délégation, au Conservatoire de préempter un terrain mis en vente par adjudication judiciaire, ainsi qu'un immeuble se trouvant partiellement en zone de préemption.
L'amendement n° 615 vise également à combler une lacune. Dans sa rédaction actuelle, le code des douanes, en visant les sites « appartenant » au Conservatoire du littoral, exclut en effet du bénéfice de la taxe sur les transports maritimes de passagers vers des espaces protégés - la taxe Barnier - les terrains qui sont affectés ou donnés en gestion.
Enfin, l'amendement n° 620 rectifié apporte diverses améliorations au dispositif prévu pour la zone dite « des cinquante pas géométriques » dans les départements d'outre-mer. Il prévoir notamment l'éligibilité à la TDENS des dépenses d'aménagement et de gestion des parties naturelles de ces zones et l'extension de ce dispositif à la collectivité départementale de Mayotte.
M. le président. Quel est l'avis de la commission des affaires économiques sur ces huit amendements ?
M. Patrick Lassourd, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques et du Plan. Ces amendements relatifs aux règles de fonctionnement du Conservatoire du littoral constituent une première traduction législative de certaines des propositions du rapport sur la refondation du Conservatoire du littoral, remis par leur auteur au Premier ministre en juillet 2001. Dans son avis sur les crédits du ministère de l'environnement pour 2002, notre collègue Jean Bizet avait d'ailleurs évoqué ces propositions en soulignant qu'elles allaient dans le bon sens.
Tout d'abord, la modernisation des textes relatifs au Conservatoire s'impose pour consolider et clarifier ses liens avec les collectivités territoriales, lesquels reposent dans la pratique sur un partenariat élargi.
Il s'agit également de mieux préciser les règles de gestion et d'autoriser une gestion intégrée des zones côtières.
De plus, il est précisé que le domaine relevant du Conservatoire, à un titre ou à un autre, relève du domaine public de l'Etat, ce qui favorise une unité de gestion.
Par ailleurs, les compétences et obligations reconnues aux personnes chargées, par le Conservatoire, d'assurer la garderie des terrains qu'il administre sont définies avec précision, notamment s'agissant de leur commissionnement et de leur assermentation. La commission des affaires économiques émet, en conséquence, un avis favorable sur les amendements n°s 610 rectifié, 612 rectifié, 614 rectifié et 615 rectifié.
M. Le Pensec propose également de renforcer les compétences des conseils de rivages composés exclusivement d'élus départementaux et régionaux, en particulier pour ce qui relève des conditions d'aménagement et de gestion des sites administrés par le Conservatoire. La commission émet donc un avis favorable sur l'amendement n° 617.
Une deuxième série d'amendements visent à transposer au droit de préemption, au titre des espaces naturels sensibles, les améliorations introduites par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, pour le droit de préemption urbain en étendant son application aux adjudications judiciaires et aux terrains situés partiellement en zone de préemption. La commission émet donc un avis favorable sur les amendements n°s 619 et 653 rectifié.
Enfin, l'amendement n° 620 rectifié apporte un certain nombre d'améliorations au dispositif prévu pour la zone dite « des cinquante pas géométriques » dans les départements d'outre-mer, en y intégrant notamment la collectivité départementale de Mayotte. La commission est favorable à cet amendement.
Tout en regrettant que les contraintes liées à la fin de cette législature privent la commission des affaires économiques et le Sénat d'un débat au fond sur l'avenir du Conservatoire du littoral auquel nous sommes très attachés...
M. Bruno Sido. Tout à fait !
M. Patrick Lassourd, rapporteur pour avis. ... et en déplorant que les amendements rectifiés n'aient été déposés que très tardivement, la commission des affaires économiques a émis un avis favorable sur l'ensemble de ces amendements.
M. Michel Charasse. Formidable !
M. le président. Quel est l'avis de la commission des lois ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. La commission des lois regrette qu'un texte de cette importance n'ait pas fait l'objet d'un projet de loi spécifique.
Elle déplore, par ailleurs, de ne pas avoir été en mesure de procéder à un examen au fond...
M. Bruno Sido. Tout à fait !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. ... de ces amendements qui reprennent les conclusions du rapport de M. Le Pensec.
Cela étant, la commission des lois fait confiance au jugement qui vient d'être exprimé par M. Lassourd, au nom de la commission des affaires économiques. Elle se rallie à sa position et émet donc un avis favorable sur l'ensemble des amendements qui viennent d'être présentés.
M. Michel Charasse. Très bien !
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. L'ensemble de ces amendements a pour objet d'améliorer le fonctionnement du Conservatoire du littoral, dans le prolongement du rapport tout à fait remarquable que leur auteur, M. Le Pensec, a rédigé sur ce sujet.
Même si ces dispositions sont quelque peu à la périphérie du noyau dur de ce projet de loi et que, pour cette raison, le Gouvernement pourrait s'en tenir à s'en remettre à la sagesse du Sénat, je souhaite exprimer en son nom, au regard de l'importance des questions traitées, un avis favorable.
M. Michel Charasse. Formidable !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. M. Le Pensec comprendra aisément que je relève en particulier les progrès que constituent, par exemple, l'extension de la taxe départementale sur les espaces naturels sensibles aux parties naturelles des « cinquante pas géométriques » dans les départements d'outre-mer et les mesures visant à améliorer la protection du littoral de Mayotte.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 610 rectifié.
M. Bruno Sido. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Sido.
M. Bruno Sido. Je fais remarquer une fois de plus que ce projet de loi relatif à la démocratie de proximité traite d'une quantité tout à fait considérable de problèmes. Finalement, il n'y a plus qu'à faire une loi par an, que l'on appellerait je ne sais comment, et qui traiterait de tous les sujets !
M. Michel Charasse. Ce serait le texte balai !
M. Bruno Sido. Nous avons abordé les sujets les plus divers, les indemnités des élus, les pompiers. Nous discutons maintenant du littoral de Mayotte. Pourquoi pas de Wallis-et-Futuna ? Avec les amendements déposés par M. Charasse nous parlerons ensuite des gendarmes et des policiers...
Est-ce vraiment du travail sérieux ? Est-ce vraiment du travail au fond ? En fait, comme M. le rapporteur de la commission des lois, je considère que nous n'avons plus le temps de travailler tous ces textes au fond ni d'en mesurer la pertinence.
Bien entendu, je voterai ces amendements puisque le rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, commission à laquelle j'appartiens, émet un avis favorable. Cependant, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, de grâce ! que l'on ne nous fasse pas voter tout et n'importe quoi en même temps ! Le Parlement devrait travailler plus sérieusement, et certainement pas dans l'urgence.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 610 rectifié, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 612 rectifié, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 614 rectifié, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 617, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 619, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 653 rectifié, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 615 rectifié, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je mets aux voix l'amendement n° 620 rectifié, accepté par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je constate que ces amendements ont été adoptés à l'unanimité.
Je suis maintenant saisi de cinq amendements.
L'amendement n° 677 rectifié, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Le premier alinéa du I de l'article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage est ainsi rédigé :
« Si, à l'expiration d'un délai de deux ans suivant la publication du schéma départemental et après mise en demeure par le préfet restée sans effet dans les trois mois suivants, une commune ou un établissement public de coopération intercommunale n'a pas rempli les obligations mises à sa charge par le schéma départemental, l'Etat, après accord du conseil général statuant à la majorité des deux tiers de ses membres en exercice, peut constater que la commune ou l'établissement public n'invoque aucun motif légitime, tenant notamment à l'ordre et à la tranquillité publics, et peut décider d'acquérir les terrains nécessaires, réaliser les travaux d'aménagement et gérer les aires d'accueil au nom et pour le compte de la commune ou de l'établissement public défaillant. »
L'amendement n° 678 rectifié, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Les agents de développement des communautés de communes ont la qualité de fonctionnaires territoriaux. Les règles relatives à leur statut sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
« Dans l'attente de la publication du décret prévu à l'alinéa précédent, les communautés de communes sont autorisées à recruter et à conserver à leur service, sans limitation de durée, les agents de développement contractuels nécessaires à l'étude et à la mise en oeuvre de leurs projets. Ceux-ci sont rémunérés selon les règles applicables à la date de promulgation de la présente loi en ce qui concerne les personnels contractuels des collectivités territoriales et de leurs groupements. »
L'amendement n° 680 rectifié ter, présenté par MM. Charasse, Peyronnet, et les membres du groupe socialiste, est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - La dotation globale de fonctionnement prévue pour l'exercice 2002 est augmentée de 200 millions de francs par prélèvement de cette somme sur les reliquats constatés, au 31 décembre 2001, de la dotation spéciale instituteurs.
« Ce prélèvement de 200 millions de francs est ajouté au montant des attributions prévues, en 2002, au titre des dotations réservées aux communautés de communes bénéficiaires de la dotation globale de fonctionnement.
« II. - Lorsqu'il fixera, en 2002, le montant de la dotation spéciale servie par instituteur logé ou indemnisé, le comité des finances locales constatera le montant total disponible des reliquats de la dotation spéciale instituteurs de l'année 2002 et des années antérieures compte tenu des sommes nécessaires pour le règlement de la dotation spéciale instituteurs en 2002.
« Le comité des finances locales arrêtera le montant de la réserve qu'il souhaite conserver afin de faire face à des erreurs ou omissions susceptibles d'intervenir en ce qui concerne la répartition de la dotation spéciale instituteurs au titre de 2002. Le reliquat disponible, déduction faite de cette réserve sera affecté en totalité à la dotation globale de fonctionnement des communautés de communes en 2003.
« III. - A compter de 2003, les reliquats constatés par le comité des finances locales sur le montant prévisionnel de la dotation spéciale instituteurs, compte tenu de la réserve nécessaire pour faire face aux éventuelles erreurs ou omissions, seront ajoutés à la dotation globale de fonctionnement des communautés de communes de l'année suivante. »
L'amendement n° 681 rectifié, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Le second alinéa de l'article 5 de la loi n° 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive est ainsi rédigé :
« Dans le cas où les parties ne parviennent pas à conclure la convention, le programme des opérations et des travaux à réaliser, les moyens mis en oeuvre et, par dérogation aux dispositions de l'article 9, les charges qui en résultent pour les collectivités territoriales et leurs groupements sont fixés par le préfet en tenant compte des possibilités financières de la collectivité territoriale ou du groupement concerné et après avis du conseil général et du président du tribunal administratif et, le cas échéant, de la chambre régionale des comptes. »
L'amendement n° 685, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Lorsqu'ils agissent revêtus de leur uniforme ou, si leur statut prévoit une tenue civile, portant un signe distinctif permettant de les identifier sans difficulté, les fonctionnaires des services actifs de la police judiciaire peuvent, même en l'absence de l'autorité judiciaire ou administrative, déployer la force armée et faire usage de leur arme réglementaire dans les conditions prévues, en ce qui concerne la gendarmerie nationale, par l'article 174 du décret du 20 mai 1903 portant règlement sur l'organisation et le service de la gendarmerie. »
La parole est à M. Charasse, pour défendre ces cinq amendements.
M. Michel Charasse. Ces amendements - je prie M. Sido de m'en excuser - correspondent, à l'exception du dernier, à des mesures purement techniques. Etant donné que l'Assemblée nationale, de son côté, en a beaucoup ajouté, une partie de la critique de M. Sido visait certainement aussi nos chers collègues députés, qui ne se sont pas gênés.
L'amendement n° 677 rectifé vise à compléter la loi relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage de façon que les communes à qui sera imposée, dans le cadre du schéma départemental, la création d'aires de stationnement aient la possibilité, dans un délai de deux ans, d'invoquer un motif légitime pour la refuser, sous réserve de l'appréciation du tribunal administratif. Pour le moment, elles ne disposent pas de cette possibilité, ce qui peut conduire à des désagréments voire à des problèmes très graves dans les communes concernées.
L'amendement n° 678 rectifié concerne un sujet qui devrait intéresser beaucoup de nos collègues. Il s'agit de l'absence de statut des agents de développement des communautés de communes.
Pour l'instant, les communautés de communes ont recruté un peu partout des personnels contractuels, des « agents de développement ». Elles en ont besoin, mais les règles de la fonction publique territoriale ne permettent pas de conclure des contrats de plus de trois ans renouvelables une seule fois pour trois ans, alors que leurs tâches doivent se continuer.
Il semblerait qu'un décret soit en préparation pour donner un statut à ces agents. Mais mon amendement tend à ce que, par dérogation à la règle de la non-reconduction des contrats au bout de six ans, l'on puisse maintenir temporairement ces agents en fonction jusqu'à la mise en place de leur statut, de façon qu'il n'y ait pas de problème pour la maintenir en fonctions.
Ce n'est pas la peine d'essayer de favoriser les communautés de communes si on ne leur donne pas les moyens de fonctionner ! Avec l'amendement n° 680 rectifié ter, il s'agit d'un débat qui revient devant le Sénat et qui a été ouvert sur l'initiative du groupe socialiste au moment de la loi de finances rectificative à l'automne 2001. Il concerne le reliquat d'environ 315 millions de francs qui figurait au titre de la « dotation spéciale instituteurs » et qui dort dans les caisses du Centre national de la fonction publique territoriale.
Le CNFPT gère cette dotation, mais elle ne peut pas être utilisée, puisque la loi n'a pas prévu ce cas.
Je propose de régler ce problème en prévoyant que, sur cette somme, 200 millions de francs seront ajoutés cette année à la DGF, ce qui compensera l'amendementBonrepaux, le solde étant utilisé par le comité des finances locales en fin d'année 2002 pour ajuster la dotation spéciale instituteurs. Enfin, comme il restera un solde, celui-ci sera ajouté systématiquement tous les ans à la DGF de l'année.
L'amendement n° 681 rectifié concerne la situation des communes qui sont contraintes par le service des fouilles à payer un certain nombre de travaux exécutés au titre de fouilles archéologiques.
Les choses se passent très mal généralement, puisque le service des fouilles se comporte comme un dictateur. Nous n'avons pas la possibilité de discuter. Or les sommes mises à la charge des communes sont très élevées.
Je propose donc un système qui fasse intervenir le préfet en tant que médiateur, après consultation éventuelle du tribunal administratif et de la chambre régionale des comptes. On ne peut pas nous demander de payer n'importe quoi !
Mes chers collègues, j'en arrive à la mesure un peu moins technique, mais beaucoup plus politique.
La démocratie de proximité, c'est aussi la sécurité, la tranquillité publique, la sûreté, c'est-à-dire les droits que la déclaration de 1789 a donnés aux citoyens français. Or, nous nous trouvons dans une situation qui devient, depuis des années, très préoccupante dans la mesure où l'on tire de plus en plus facilement sur les policiers.
Toutes les semaines, tous les quinze jours, nous déplorons malheureusement un certain nombre d'incidents graves. Cela vient du fait qu'il existe deux régimes pour l'usage des armes en France : celui des gendarmes, qui date de 1903 et qui n'a jamais été rectifié depuis, et celui des policiers.
Les gendarmes ont le droit de faire usage de leur arme pour défendre la société et pour obtenir l'application de la loi. Les policiers, eux, ne peuvent faire usage de leur arme qu'en cas de légitime défense, c'est-à-dire pour défendre leur propre personne.
Chaque fois qu'un policier tire, le tribunal est saisi, une enquête judiciaire est ouverte, des poursuites sont souvent engagées et, éventuellement, la condamnation de l'intéressé est prononcée. Comme je ne crois pas que, depuis 1903, les gendarmes aient abusé des facultés qui leur sont accordées par leur décret organique, je propose l'extension pure et simple aux policiers des règles applicables aux gendarmes.
Je suis persuadé que le jour où les malfrats sauront que les policiers peuvent tirer, comme les gendarmes qui le font avec discernement et prudence, sans risquer de passer devant un tribunal avec tout ce que cela comporte pour leur vie, leur situation administrative et leur carrière, et d'être condamnés après dix ans de procédure et même un recours en cassation, le jour, dis-je, où les malfrats sauront que les mêmes règles s'appliquent et qu'un gendarme ou un policier peut tirer sur un véhicule qui refuse de s'arrêter, la situation sera plus calme. (« Très bien ! » sur les travées du RPR.)
M. le président. Quel est l'avis de la comission ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Ces amendements sont de nature totalement différente et se situent en dehors des dispositions déjà très diversifiées que nous avons adoptées. Dans ces conditions, il est difficile pour la commission des lois d'émettre en quelques instants un jugement définitif.
Pour ma part, m'exprimant en son nom, je ne me sens pas en mesure de me prononcer par un oui ou par un non sur des dispositions aussi différentes que l'usage d'armes par les policiers et les gendarmes, l'archéologie préventive ou la substitution du préfet aux communes et à leur groupement pour la réalisation et la gestion d'aires d'accueil.
M. Michel Charasse. Cela vaut bien d'autres amendements !
M. Alain Gournac. Ces amendements méritent d'être examinés !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. S'agissant de l'amendement n° 677 rectifié, je ne puis, en cet instant, émettre un avis favorable, et je le regrette, quel que que soit l'intérêt qu'il présente et bien que nous soyons confrontés dans nos départements à l'irritant problème des aires d'accueil.
Il en sera de même de l'amendement n° 678 rectifié relatif aux agents de développement des communautés de communes...
M. Michel Charasse. On est pourtant en plein dans le texte !
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. ... parce qu'il s'agit d'une dérogation aux principes du statut général de la fonction publique.
Quant à la dotation spéciale instituteurs, objet de l'amendement n° 680 rectifié ter , je souhaiterais savoir, monsieur le secrétaire d'Etat, si le problème sera abordé très prochainement - personnellement, je l'espère - dans un collectif budgétaire.
L'archéologie préventive, objet de l'amendement n° 681 rectifié, pose également un problème irritant. Mais je ne me sens pas en mesure de donner aujourd'hui un avis favorable sur cet amendement.
S'agissant de l'amendement n° 685 sur la police, je pense qu'il traite d'un problème extrêmement difficile qui mérite un débat approfondi. Or je ne suis pas un expert dans ce domaine.
Je regrette donc, cher monsieur Charasse, de vous donner des réponses non satisfaisantes sur l'ensemble de ces amendements, bien que je reconnaisse que chacun d'entre eux pose un problème fondamental auquel nous sommes confrontés, notamment dans nos communes. Comprenez la position dans laquelle se trouve placé en cet instant le rapporteur !
J'admets que vous puissiez ne pas être satisfait de ma réponse mais, en mon âme et conscience, il m'est difficile aujourd'hui d'émettre une opinion différente de celle que je viens d'exprimer.
M. le président. Pour être clair, monsieur le rapporteur, vous émettez des avis défavorables sur les amendements qui ont été présentés par M. Charasse.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Aucun des amendements présentés par M. Charasse ne répond à des questions illégitimes. Tous renvoient, en effet, à des préoccupations concrètes que partagent nombres d'élus locaux.
Néanmoins, les avis que je vais donner sur ces différents amendements n'iront pas dans le sens des solutions que vous proposez, monsieur le sénateur, et je vais m'en expliquer.
S'agissant de l'amendement n° 677 rectifié, le pouvoir de substitution exercé par le préfet en matière de police ne peut en aucun cas être soumis à une quelconque autorisation préalable. Votre amendement introduit un motif de non-réalisation par les communes des aires d'accueil prévues par le schéma départemental, qui a fait l'objet d'une concertation approfondie. Ce nouveau motif ne figure pas dans la loi du 5 juillet 2000 et n'a d'ailleurs, semble-t-il, même pas été envisagé lors de l'examen de cette loi par le Parlement. Il n'est pas conforme à l'objectif visé qui est de faire cesser les troubles causés par le stationnement irrégulier des gens du voyage.
Je souligne, par ailleurs, que, d'après les informations dont je peux disposer, l'application de cette loi est, dans la majorité des cas, satisfaisante et, en tout cas, de plus en plus dynamique dans les départements.
Le Gouvernement pense donc qu'il serait inopportun de la remettre en cause aujourd'hui. Il conviendra sans doute de dresser le bilan de l'application de cette loi le moment venu, mais cela semble prématuré en cet instant. Je suis donc défavorable à cet amendement. M. Michel Charasse. Je ne suis pas d'accord, mais, pour gagner du temps, je retire cet amendement n° 677 rectifié ainsi que l'amendement n° 681 rectifié.
M. le président. Les amendements n°s 677 rectifié et 681 rectifié sont retirés.
Veuillez poursuivre, monsieur le secrétaire d'Etat.
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Avec l'amendement n° 678 rectifié, nous sommes encore une fois confrontés à des situations très concrètes que chacun connaît, mais il y a un choix de stratégie à faire dans l'organisation de la fonction publique territoriale et plusieurs options sont visiblement en débat.
Cet amendement de M. Charasse fixe le principe de la création d'un statut particulier de fonctionnaires territoriaux exerçant les fonctions d'agent de développement. Comme j'ai eu l'occasion de le dire voilà quelques mois en répondant ici à une question orale sur ce sujet, le Gouvernement ne souhaite pas encourager la balkanisation de la fonction publique territoriale.
Toutefois, soucieux, comme vous, de la situation des agents de développement, il mène actuellement un travail tendant à la reconnaissance de leur statut sous la forme d'une spécialité nouvelle pour l'accès aux concours d'attachés territoriaux. Il présentera d'ailleurs prochainement en ce sens un projet de décret au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale.
J'espère que ces précisions inciteront M. Charasse à retirer son amendement.
M. Michel Charasse. Actuellement, les préfets refusent de reconduire les contrats ; on va donc licencier des agents de développement. La mesure que je propose est transitoire !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Monsieur Charasse, un certain nombre de cas particuliers pourront être réglés par une instruction donnée aux préfets pendant la période transitoire. Je peux prendre cet engagement.
En revanche, sur le fond, je viens de rappeler les raisons pour lesquelles le Gouvernement ne peut pas être favorable à cet amendement n° 678 rectifié.
M. Michel Charasse. Dans l'attente de ce décret statutaire, peut-on considérer que les préfets recevront des instructions pour ne pas appliquer strictement la règle des six ans ?
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Oui, monsieur le sénateur.
M. Michel Charasse. Par conséquent, je retire l'amendement n° 678 rectifié.
M. le président. L'amendement n° 678 rectifié est retiré.
M. Jean-Pierre Schosteck. Je le reprends.
M. le président. Il s'agit donc de l'amendement n° 678 rectifié bis .
M. Michel Charasse. Ce n'est pas la peine, puisque le problème est résolu !
M. le président. Veuillez poursuivre, monsieur le secrétaire d'Etat.
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. J'en viens à l'amendement n° 680 rectifié ter, qui tend à prélever sur les reliquats de la dotation spéciale instituteurs une somme destinée à abonder le montant de DGF des communautés de communes.
Les modalités actuelles de répartition de la dotation spéciale instituteurs entraînent la constitution d'un reliquat comptable relativement important. Cela dit, il n'est pas anormal, par principe, que la répartition d'une dotation conduise à des reliquats et parfois, à l'inverse, à des déficits.
M. Michel Charasse. On ne peut pas les utiliser, la loi l'interdit !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Les déficits, certainement ! Quant aux reliquats, ils font l'objet de la question que vous posez.
Selon la règle générale qui est appliquée pour la DGF, ces reliquats doivent être remis en répartition l'année suivante, de sorte que l'enveloppe de crédits initialement affectée aux dotations par la loi soit respectée. C'est d'ailleurs ce qu'a fait le comité des finances locales pour la dotation spéciale instituteurs en décidant de réinjecter dans la répartition en 2000 et en 2001 une partie de ce reliquat à hauteur de 132 millions de francs pour 2000 et de 115 millions de francs pour 2001, ce qui n'est pas négligeable. Cela a permis de faire progresser cette dotation et de réduire la charge que représente pour les communes le logement des instituteurs.
D'une façon générale, monsieur le sénateur, il me semble inopportun de prélever sur le reliquat d'une dotation pour en abonder une autre, ce qui est l'objet de votre amendement.
M. Michel Charasse. On n'en fait rien !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Si, on le réinjecte. Ce n'est donc pas perdu.
Cette remise en cause du principe selon lequel les crédits ouverts en loi de finances au titre d'une dotation doivent intégralement revenir aux bénéficiaires de cette dotation pourrait aussi, à l'avenir, devenir contagieuse.
Telles sont les raisons pour lesquelles cet amendement - qui soulève par ailleurs des problèmes techniques que je ne détaillerai pas - ne me paraît pas acceptable en l'état.
Il est préférable de donner au groupe de travail compétent du comité des finances locales le temps de réfléchir, pour le prochain débat budgétaire, à des propositions, plutôt que de prendre dès à présent des mesures qui ne répondraient qu'à une partie du problème posé.
Le Gouvernement est donc défavorable à votre amendement n° 680 rectifié ter, monsieur le sénateur, à moins que vous ne le retiriez.
M. Michel Charasse. Non ! Pas deux fois de suite.
M. Yves Fréville. Surtout pas !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Enfin s'agissant de l'amendement n° 685, les règles relatives à la légitime défense - de soi-même ou d'autrui pour les représentants des forces de l'ordre - prévues dans le code de procédure pénale offrent déjà, aux forces de l'ordre, les moyens et le cadre juridique permettant d'assurer efficacement la protection des citoyens ainsi que leur propre sécurité. (Protestations sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
MM. Alain Gournac, Philippe de Gaulle et Jean-Pierre Schosteck. Non !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Je sais que c'est un sujet sur lequel toutes les surenchères sont possibles et, d'ailleurs, certains s'y livrent chaque semaine.
M. Alain Gournac. Pas du tout !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Permettre l'usage des armes pour d'autres motifs - c'est le risque que l'on peut voir poindre - romprait l'équilibre qui a été instauré...
M. Michel Charasse. Pourquoi y a-t-il deux régimes ?
M. Alain Gournac. Il y a les gendarmes et il y a les policiers !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Parce que la police n'est pas la gendarmerie et réciproquement ! (Protestations sur les travées du RPR.)
M. Jean-Pierre Schosteck. Ils ont le droit de se faire tuer !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Cela risquerait de rompre les équilibres qui ont été instaurés par la loi et qui exigent, en effet, le respect de la proportionnalité entre les moyens mis en oeuvre pour l'agression et ceux qui sont utilisés lors de la riposte légitime. Ces équilibres ayant été appréciés, en leur temps, tant pour la police que pour la gendarmerie, le Gouvernement est défavorable à cet amendement n° 685.
M. Alain Gournac. Mauvaise réponse !
M. Philippe de Gaulle. Il n'y a pas équilibre entre les voyous et les forces de police !
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 678 rectifié bis .
M. Jean-Pierre Schosteck. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Schosteck.
M. Jean-Pierre Schosteck. J'ai repris cet amendement pour pouvoir exprimer mon sentiment.
La suggestion de M. Michel Charasse devrait en réalité s'inscrire dans un débat plus vaste et concerner d'autres catégories de contractuels. Il se trouve que je mène ce combat, hélas ! avec un insuccès constant depuis plus de quinze ans, mais je ne désespère pas.
Nous avons tous, dans nos communes, des contractuels, soit parce qu'ils ont été embauchés depuis longtemps, soit parce que, en raison de la spécificité de chaque commune, il n'y avait pas d'autres solutions pour faire face, par exemple, à la complexité des nouveaux métiers.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous nous avez annoncé qu'un décret allait sortir et qu'une filière allait être créée. Mais nous attendons toujours et, pendant ce temps-là, nous ne pouvons pas pérenniser le contrat de ces agents qui nous servent bien, qui nous sont utiles et qui répondent surtout à nos besoins !
Nous avons eu quelques espoirs. Il y a d'abord eu la loi Galland. J'avais suggéré, à l'occasion de son examen, un certain nombre de progrès en ce domaine. Pour l'instant, comme l'a rappelé M. Michel Charasse, nous ne pouvons reconduire le contrat de trois ans de ces contractuels qu'une seule fois, et encore il faut négocier, le contrôle de légalité étant très strict, pour prouver que c'est nécessaire !
Sont intervenues ensuite les mesures liées à la résorption de ce qu'on a appelé l'emploi précaire. Mais, là encore, ce n'était que des demi-mesures. Le problème reste donc entier.
Puisque ce texte porte sur la démocratie de proximité, faisons confiance aux communautés de communes, qui sauront régler ces problèmes-là !
Voilà ce que je voulais dire, mais ayant entendu les appels à la sagesse, je retire cet amendement.
Pour gagner du temps, ayant été rapporteur du projet de loi sur la sécurité quotidienne, permettez-moi d'ajouter que si l'amendement n° 685 de M. Charasse m'avait été soumis j'aurais plaidé pour un avis favorable.
M. le président. L'amendement n° 678 rectifié bis est retiré.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 680 rectifié ter .
M. Michel Charasse. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse. Je m'expliquerai en style télégraphique.
Les reliquats de la dotation spéciale instituteurs s'accumulent depuis plusieurs années. La loi ne prévoyant pas leur utilisation, ils dorment, inemployés.
Au cours de sa dernière réunion au mois de décembre, lorsque le montant de la dotation spéciale instituteurs a été fixé, le comité des finances locales a prélevé une partie de ces reliquats pour procéder à un fort ajustement de la dotation individuelle. Ce prélèvement est illégal, mes chers collègues. L'administration s'est donc abstenue au moment du vote, et elle a eu raison.
Lors de l'examen de la loi de finances rectificative pour 2001, mon groupe a soumis le problème à Mme le secrétaire d'Etat au budget. Nous sommes convenus avec elle que la question serait renvoyée à la discussion du projet de loi sur la démocratie de proximité. M. Mercier se le rappelle.
Avec cet amendement, je propose d'abord de liquider ces reliquats en prélevant tout de suite une somme de 200 millions pour abonder, dès 2002, le montant de la DGF des communautés de communes. Ensuite, compte tenu de ce que le comité des finances locales sera éventuellement autorisé à prélever pour ajuster la dotation spéciale instituteurs, je suggère que le reliquat net final soit ajouté à la DGF attribuée, l'année suivante, aux communautés de communes.
En prélevant 200 millions de francs tout de suite, nous compensons en quelque sorte le prélèvement que M. Bonrepaux nous a fait voter en 2001 sur la régularisation de la DGF 2000 lors de l'examen du collectif budgétaire de fin d'année, cela au profit de certaines catégories de communautés de communes.
M. Yves Fréville. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Fréville.
M. Yves Fréville. Je voterai l'amendement n° 680 rectifié ter de M. Charasse.
Nous avons un gros problème pour résoudre le financement des communautés de communes à fiscalité additionnelle. Nous avons déjà prélevé 200 millions de francs. Si nous n'utilisons pas le reliquat disponible, nous devrons réduire le taux d'accroissement de la dotation forfaitaire pour chaque commune, puisque nous avons décidé, lors d'une récente loi, qu'il pouvait diminuer de 50 % à 45 %. Cette disposition permettrait donc d'éviter que la dotation forfaitaire des communes n'augmente moins vite.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 680 rectifié ter, repoussé par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je constate que cet amendement a été adopté à l'unanimité.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 685.
M. Bruno Sido. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Sido.
M. Bruno Sido. Décidément, M. Charasse pose les bonnes questions ! Néanmoins, comme je l'ai dit tout à l'heure sur un autre sujet, la méthode utilisée n'est pas la bonne. Il est vrai que l'on tire sur les policiers, sur les pompiers et, bientôt que l'on tirera sur les ambulances, puisque plus rien n'est respecté. Mais faut-il pour autant armer tout le monde et permettre à tout le monde de tirer ? Ce sera très vite le Far West !
Il s'agit d'un problème très important, qui revêt d'ailleurs deux aspects bien différents eu égard, d'une part, à l'abolition de la peine de mort - il ne faudrait pas l'oublier ! - et, d'autre part, aux dernières manifestations des gendarmes, qui sont des militaires. On peut se poser la question de savoir s'il faut aligner le statut des gendarmes sur celui des policiers ou celui des policiers sur celui des gendarmes.
Par ailleurs, les gendarmes seront-ils toujours des gendarmes demain ? Personne n'en sait rien !
Il convient donc de ne rien décider s'agissant d'une question d'une telle importance. Je ne suis pas opposé au principe, mais je refuse de me prononcer « à la sauvette ». C'est pourquoi je voterai contre l'amendement.
M. Michel Charasse. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Charasse.
M. Michel Charasse. Monsieur le président, je viens de m'apercevoir que cet amendement comporte deux erreurs matérielles : à la première ligne, il faut lire non pas « portant » mais « portent » et, à la troisième ligne, non pas « police judiciaire » mais « police nationale ».
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° 685 rectifié, présenté par M. Charasse, et qui est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Lorsqu'ils agissent revêtus de leur uniforme ou, si leur statut prévoit une tenue civile, portent un signe distinctif permettant de les identifier sans difficulté, les fonctionnaires des services actifs de la police nationale peuvent, même en l'absence de l'autorité judiciaire ou administrative, déployer la force armée et faire usage de leur arme réglementaire dans les conditions prévues, en ce qui concerne la gendarmerie nationale, par l'article 174 du décret du 20 mai 1903 portant règlement sur l'organisation et le service de la gendarmerie. »
Je mets aux voix l'amendement n° 685 rectifié, repoussé par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter .
L'amendement n° 729, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :
« Après l'article 47 ter, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Les collectivités locales et leurs établissements publics, leurs concessionnaires, les sociétés dans lesquelles ces collectivités et établissements détiennent ensemble ou séparément la majorité du capital, ainsi que les organismes de toute nature recevant le concours financier de ces collectivités ou organismes ou qui se trouvent placés, en droit ou en fait, sous leur contrôle, peuvent demander l'avis du service des domaines avant toute entente amiable pour les projets d'opérations immobilières d'une valeur totale égale ou supérieure à 7 500 euros s'agissant des baux et 30 000 euros concernant les acquisitions. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Jusqu'a présent, le service des inspections domaniales procède à l'évaluation des immeubles que les collectivités territoriales envisagent d'acquérir. Le seuil de consultation obligatoire était fixé à 50 000 francs pour les baux et à 200 000 francs pour les acquisitions.
Par arrêté interministériel du 17 décembre dernier, il a été décidé de relever ces seuils à 78 000 francs pour les baux et à près de 500 000 francs pour les acquisitions des services de l'Etat.
Si ces seuils devaient être appliqués aux opérations immobilières des collectivités locales, des milliers de communes seraient privées d'une expertise foncière publique.
C'est pourquoi je vous soumets cet amendement d'appel, monsieur le ministre. Il tend à maintenir les seuils actuels, de façon que les maires puissent continuer d'assumer leur travail en matière d'acquisitions immobilières dans des conditions correctes.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Monsieur le rapporteur, vous souhaitez donner aux collectivités territoriales la possibilité de demander l'avis du service des domaines avant toute entente amiable sur leurs projets immobiliers.
Le souci qui est le vôtre d'assurer la transparence des conditions dans lesquelles s'opèrent ces opérations immobilières me paraît déjà satisfait, pour l'essentiel, par la législation en vigueur. En effet, l'article 23 de la loi du 17 décembre 2001 portant mesures urgentes de réformes à caractère économique et financier - je vous rappelle d'ailleurs qu'il résultait d'un amendement sénatorial - organise déjà cette consultation. La pratique actuelle des évaluations officieuses par lesquelles les collectivités territoriales, notamment les plus modestes, peuvent obtenir du service des domaines une expertise sur la valeur des biens qu'elles envisagent d'acquérir ne sera pas remise en cause, me semble-t-il, par l'ensemble des mesures qui ont été prises récemment.
En conclusion, il me paraît indispensable, ou pour le moins souhaitable, de ne pas modifier cette procédure rénovée qui, je le rappelle, a été adoptée récemment par les deux chambres du Parlement, avec l'accord du Gouvernement.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Ce sont les seuils qui sont en cause !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 729, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 47 ter.
Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux.
M. Jean-Claude Peyronnet. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Peyronnet.
M. Jean-Claude Peyronnet. Avant que vous suspendiez la séance, monsieur le président, je souhaite exprimer notre regret que le Gouvernement n'ait pas trouvé les moyens de nous envoyer l'un de ses représentants. Je ne dis pas qu'il n'a pas été présent, mais nous déplorons qu'à une demi-heure ou trois quarts d'heure près nous ne puissions pas achever l'examen de ce projet de loi, aucun porte-parole du groupe socialiste ne pouvant être présent cet après-midi.
Je préciserai, en explication de vote anticipée, en quelque sorte, que nous nous abstiendrons sur ce texte. Des avancées importantes ont été apportées par le Sénat. En revanche, nous ne pouvons pas voter pour l'instant les dispositions qui concernent les comités de quartier et la désignation directe des conseillers communautaires.
Nous espérons vivement que, grâce à la commission mixte paritaire et à la volonté exprimée par nombre d'entre nous, on aboutisse malgré tout à un accord.
M. le président. Il reste seize amendements à examiner, plus les explications de vote. A l'évidence, l'examen de ce texte ne pouvait pas être terminé ce matin.
Nous allons donc interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à quinze heures.
La séance est suspendue.

(La séance, suspendue à douze heures cinquante, est reprise à quinze heures.)