SEANCE DU 8 NOVEMBRE 2001
M. le président.
« Art. 23. - I. - Dans le chapitre IV du titre II du livre IV de la quatrième
partie du code général des collectivités territoriales, il est créé une section
4 intitulée : "Environnement et services de proximité" et comprenant les quatre
sous-sections suivantes : "Sous-section 1. - Environnement", "Sous-section 2. -
Eau et assainissement" "Sous-section 3. - Déchets" et "Sous-section 4. -
Energie".
« II. - La sous-section 1 de la même section 4 comprend l'article L.
4424-35.
« III. - Les deuxième et troisième alinéas du même article L. 4424-35 sont
ainsi rédigés :
« L'office de l'environnement de la Corse a pour mission, dans le cadre des
orientations définies par la collectivité territoriale de Corse, d'assurer la
mise en valeur, la gestion, l'animation et la promotion du patrimoine de la
Corse. Il est soumis à la tutelle de la collectivité territoriale de Corse.
»
« L'office est présidé par un conseil exécutif désigné par le président du
conseil exécutif. Sa gestion est assurée par un directeur nommé sur proposition
du président de l'office par arrêté délibéré en conseil exécutif. Le conseil
d'administration de l'office est composé à titre majoritaire de représentants
élus de l'Assemblée de Corse. »
« IV. - La collectivité territoriale de Corse bénéficie d'un transfert de
compétences de l'Etat en matière de création de réserves de chasse et de faune
sauvage.
« V. - La collectivité territoriale de Corse bénéficie d'un transfert de
compétences de l'Etat en matière de création de réserves naturelles de
chasse.
« VI. - La collectivité territoriale de Corse bénéficie d'un transfert de
compétences de l'Etat en matière d'établissement de plans de chasse.
« VII. - Le premier alinéa de l'article L. 425-3 du code de l'environnement
est complété par une phrase ainsi rédigée :
« En Corse, ce plan est mis en oeuvre par la collectivité territoriale de
Corse. »
L'amendement n° 82, présenté par M. Paul Girod, au nom de la commission
spéciale, est ainsi libellé :
« Supprimer les I, II et III de l'article 23. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Paul Girod,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Défavorable, pour les mêmes raisons que
précédemment.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 82, repoussé par le Gouvernement.
M. Robert Bret.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 283, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Remplacer les IV, V, VI et VII de l'article 23 par un paragraphe IV ainsi
rédigé :
«
IV.
- Après l'article L. 4422-35 du code général des collectivités
territoriales, il est inséré un article additionnel ainsi rédigé :
«
Art... . -
Le conseil des sites de Corse exerce en Corse les
attributions de la commission régionale du patrimoine et des sites prévue à
l'article 1er de la loi n° 97-179 du 28 février 1997, à la commission
spécialisée des unités touristiques nouvelles prévue par l'article 7 de la loi
n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement de la protection de la
montagne et à la commission départementale des sites, perspectives et paysages
prévue par l'article L. 341-16 du code de l'environnement.
« La composition du conseil des sites de Corse, qui comprend des membres
nommés pour moitié par le représentant de l'Etat et pour moitié par le
président du conseil exécutif, est fixée par décret en Conseil d'Etat.
« Le conseil est coprésidé par le représentant de l'Etat et le président du
conseil exécutif de Corse lorsqu'il siège en formation de commission régionale
du patrimoine et des sites. »
La parole est à M. le ministre.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Par cet amendement, le Gouvernement entend
modifier la composition et les modalités de fonctionnement du conseil des sites
de Corse, en prévoyant que cette composition sera fixée à parité par l'Etat et
la collectivité territoriale de Corse.
De plus, lorsqu'il siégera en formation de commission régionale du patrimoine
et des sites, il sera coprésidé par le représentant de l'Etat et par le
président du conseil exécutif.
J'indique enfin que ce conseil est spécifique à la Corse et a donc vocation à
figurer au code général des collectivités territoriales.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Paul Girod,
rapporteur.
Il existe une cohérence de démarche, mais aussi une
différence de méthode entre le Gouvernement et la commission spéciale.
Nous ne sommes pas partisans de l'adoption de cet amendement, auquel nous
préférons l'amendement n° 30 que nous avons déposé à l'article 9 et qui
prévoit, pour éviter la tutelle d'une collectivité territoriale sur une autre,
que le conseil des sites de Corse soit composé pour moitié de représentants de
toutes les collectivités, y compris les départements et les communes.
La commission émet donc un avis défavorable sur l'amendement n° 283.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 283, repoussé par la commission.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 239 rectifié, présenté par M. Natali, est ainsi libellé :
« Compléter
in fine
l'article 23 par un paragraphe additionnel ainsi
rédigé :
« ... - La collectivité territoriale de Corse bénéficie d'un transfert de
compétences de l'Etat en matière de fixation des dates d'ouverture et de
fermeture de la chasse. »
La parole est à M. Natali.
M. Paul Natali.
Il s'agit de transférer à la collectivité territoriale de Corse le pouvoir
d'adaptation réglementaire et les compétences afférentes en matière de chasse,
activité représentative de l'identité insulaire et revêtant une importance
particulière en Corse.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Paul Girod,
rapporteur.
La commission, après d'ailleurs un long débat, a décidé de
s'en remettre à la sagesse du Sénat sur cet amendement.
Elle fait remarquer que les dates d'ouverture et de fermeture de la chasse
sont fixées par l'article R. 224-4 du code rural, alors que le régime de la
chasse est codifié aux articles L. 224-1 et suivants du code de
l'environnement, ce qui constitue l'une des anomalies de notre droit en la
matière.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Je redis ici qu'une directive européenne de 1979
interdit la chasse pendant la période de nidification ainsi que pendant les
différents stades de la reproduction. Si l'on confie à la collectivité
territoriale de Corse le soin de fixer les dates d'ouverture et de fermeture de
la chasse, une responsabilité directe lui incombera devant les instances
communautaires dans un domaine que l'on sait conflictuel.
Le Gouvernement est donc défavorable à l'amendement n° 239 rectifié.
M. Paul Girod,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Paul Girod,
rapporteur.
Je voudrais simplement indiquer à M. le ministre que nous
sommes parfaitement conscients du problème qu'il a soulevé. Cependant, si la
collectivité territoriale de Corse se risquait à modifier les dates d'ouverture
et de fermeture de la chasse des espèces citées par la directive européenne, le
préfet ne manquerait pas de faire remarquer que cela constitue une anomalie
flagrante.
Par conséquent, je ne crois pas qu'il faille s'opposer à la proposition de M.
Natali. M. le président du Sénat, qui est un grand chasseur, pourrait
d'ailleurs vous dire que le gibier ne se limite pas aux oiseaux migrateurs
visés par la directive européenne.
(Sourires.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 239 rectifié, repoussé par le Gouvernement et
pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Robert Bret.
Le groupe communiste républicain et citoyen vote contre.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'article 23, modifié.
(L'article 23 est adopté.)
Article 9 (suite)