SEANCE DU 31 MAI 2001
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Action en faveur de la formation au secourisme
1105. - 31 mai 2001. - M. Roland Courteau expose à M. le ministre délégué à la santé que malgré l'augmentation de l'espérance de vie en France, plus de 180 000 personnes meurent toujours chaque année d'une maladie cardiovasculaire, première cause de mortalité dans notre pays. Or, dans le même temps, des pays comme les Etat-Unis ou la Finlande ont fait baisser de moitié le taux de mortalité dû à l'infarctus du myocarde. Selon certaines informations, il semblerait que l'absence d'évolution en France du taux de mortalité serait due, en partie, à l'insuffisance, notamment, d'actions de prévention intense. Ainsi des expériences menées à l'étranger à travers des mesures simples auraient montré leur efficacité et permis de sauver de nombreuses vie humaines. Par ailleurs, il semble démontré que la chaîne de l'urgence, qui doit démarrer par l'appel immédiat du 18 (sapeurs-pompiers) ou du 15 (SAMU), doit être absolument renforcée par une intervention efficace du premier témoin... et ce d'autant que la majorité des accidents surviennent dans le cadre du cercle familial. En effet, face à une détresse cardio-respiratoire, chaque minute compte. Et, s'il est vrai que les services d'intervention d'urgence assurent dans un temps record une assistance vitale, il n'en est pas moins vrai que les premières minutes sont fondamentales pour sauver la vie d'une victime, dans l'attente de l'utilisation du défibrillateur. Or, il semblerait qu'en France le déficit de personnes formées à agir immédiatement et efficacement soit flagrant ; moins de 6 % de Français connaissent les gestes à faire. Face à un tel constat, des initiatives ont été prises, notamment par la Fédération française de cardiologie (FFC), incitant les Français à la formation aux « gestes qui sauvent ». Ces initiatives, qui ont rencontré un réel succès, méritent d'être amplifiées et nécessitent donc le soutien indispensable des pouvoirs publics afin de faciliter l'accès du plus grand nombre à une formation dont la gratuité totale s'impose. C'est pourquoi il lui demande s'il entend oeuvrer, plus particulièrement auprès de la FFC (et sous quelles forme), en faveur de cette mesure de santé publique majeure et si, d'autre part, il entend favoriser le développement dans les écoles, collèges et lycées de l'application d'une directive de l'éducation nationale de 1997, « Education à la santé et à la citoyenneté : apprendre à porter secours ».