SEANCE DU 4 AVRIL 2001


M. le président. Par amendement n° 248, M. Poniatowski et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de remplacer le deuxième alinéa (1°) du texte présenté par l'article 1er pour l'article L. 13 du code forestier par deux alinéas ainsi rédigés :
« 1° Promouvoir la diversité des produits et l'identification de leurs caractéristiques ;
« ... Promouvoir les garanties de gestion durable des forêts, pour renforcer l'information du consommateur et satisfaire ses attentes ; ».
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski. L'article L. 13 du code forestier prévoit des dispositions très générales relatives aux « certifications » et s'inspirant de la loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999, qui définit la qualité et l'origine des produits agricoles, de la mer ou alimentaires.
L'opinion publique souhaite obtenir, d'une part, des informations sur l'origine des produits et l'identification de leurs caractéristiques et, d'autre part, des garanties réelles quant à la bonne et durable gestion des forêts. Une manière de répondre à ses attentes serait de bien distinguer ces deux éléments, liés, pour l'un, à la qualité des produits, et, pour l'autre, à leur origine.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe François, rapporteur. Je ferai remarquer à M. Poniatowski que les termes de cet amendement sont absolument identiques à ceux du 1° de l'article L. 13 du code forestier. La seule différence, c'est que le texte est ici scindé en deux, la forme « épistolaire » ayant été adoptée.
Rien n'étant modifié sur le plan du sens ou du fond, je m'en remets donc à la sagesse du Sénat, car cet amendement ne modifie rien. (Sourires.)
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Je m'en remets moi aussi à la sagesse du Sénat.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 248, pour lequel la commission et le Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.

(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président. Par amendement n° 249, M. Poniatowski et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de compléter le quatrième alinéa (3°) du texte présenté par l'article 1er pour l'article L. 13 du code forestier par les mots : « ou en cas de catastrophe naturelle d'une exceptionnelle ampleur ; ».
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski. Le renforcement des capacités de transformation des produits forestiers doit être facilité en cas de catastrophe naturelle. La triste expérience de la tempête de décembre 1999 est un témoignage éclatant du bien-fondé de cette proposition.
Ceux qui s'intéressent à ces questions savent que, derrière le problème de la certification, se profile une rude concurrence internationale, notamment entre le FSC, le Forest Stewardship Council , conseil de bonne gestion de la forêt, et le PEFC, Pan European Forest, qui tient davantage compte de la situation particulière des forêts européennes. Pour rassurer les « clients » de la filière française, il semblerait judicieux que nous leur faisions savoir que nous nous préoccupons des « événements exceptionnels ».
La guerre qui est actuellement livrée derrière nos bois et nos forêts n'est pas innocente, sachons-le !
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe François, rapporteur. La procédure de certification est une démarche professionnelle, pour laquelle l'Etat fixe un cadre. Il serait par conséquent contre-productif de vouloir allonger la liste des objectifs visés par cette procédure. La commission est donc défavorable à cet amendement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Le Gouvernement partage l'avis de la commission.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 249, repoussé par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président. Je suis maintenant saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 38 est présenté par M. François, au nom de la commission des affaires économiques.
L'amendement n° 250 est déposé par M. Poniatowski et les membres du groupe des Républicains et Indépendants.
Tous deux tendent à supprimer l'avant-dernier alinéa (4°) du texte présenté par l'article 1er pour l'article L. 13 à insérer dans le code forestier.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 38.
M. Philippe François, rapporteur. Cet amendement vise à préciser les objectifs que devra atteindre la politique de promotion et de développement de la filière bois, notamment en ce qui concerne les produits forestiers.
L'Assemblée nationale, contre la volonté du Gouvernement, a ajouté une mention relative au développement de l'enseignement professionnel qui n'a aucune valeur normative.
En outre, cet ajout n'a pas sa place dans cet article, qui jette les bases d'une écocertification des produits issus de la filière.
C'est pourquoi, mes chers collègues, la commission vous suggère de supprimer cet ajout, tout en soulignant, comme cela a été déjà fait à de nombreuses reprises, que le renforcement de la qualification professionnelle est indispensable, ce qui justifie que des efforts soient entrepris en matière d'enseignement et de formation professionnelle.
M. le président. La parole est à M. Poniatowski, pour défendre l'amendement n° 250.
M. Ladislas Poniatowski. Mon amendement étant identique à l'amendement n° 38, je le retire et je me rallie à celui de la commission.
M. Philippe François, rapporteur. Je vous remercie, mon cher collègue.
M. le président. L'amendement n° 250 est retiré.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 38 ?
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 38, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion commune.
Par amendement n° 39, M. François, au nom de la commission des affaires économiques, propose de supprimer le dernier alinéa du texte présenté par l'article 1er pour l'article L. 13 à insérer dans le code forestier.
Par amendement n° 251, M. Poniatowski et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de supprimer la seconde phrase du dernier alinéa du texte présenté par l'article 1er pour l'article L. 13 à insérer dans le code forestier.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 39.
M. Philippe François, rapporteur. Cet article indique que les problèmes de certification concourent aux objectifs de la politique forestière.
L'Assemblée nationale a ajouté que les bois récoltés dans le cadre de documents de gestion attestant d'une garantie durable pouvaient prétendre à bénéficier d'une écocertification.
Il convient de rappeler que la procédure d'écocertification ne relève pas de la compétence de l'Etat et que la définition et la mise en place de cette démarche appartiennent aux seuls opérateurs économiques, dans le respect des procédures fixées par le code de la consommation. Ce dernier prévoit notamment l'intervention d'organismes certificateurs indépendants et impartiaux qui, à travers la certification de produit, attestent que ce dernier est conforme à des caractéristiques décrites dans un référentiel.
Il est donc contraire aux dispositions des articles L. 115-27 et suivants du code de la consommation de préjuger, au niveau législatif, le respect a priori de cette procédure de certification pour certains types de produits. Cela pourrait même s'avérer contre-productif.
En conséquence, la commission propose de supprimer ce dernier alinéa, compte tenu de sa très faible valeur normative. Tout en adhérant totalement au souhait de voir se développer des procédures d'écocertification en matière forestière, la commission considère que le contenu de cet alinéa relève de l'exposé des motifs du projet de loi.
M. le président. La parole est à M. Poniatowski, pour présenter l'amendement n° 251.
M. Ladislas Poniatowski. Mon amendement vise à ne supprimer que la moitié du dernier alinéa du texte proposé pour l'article L. 13 du code forestier. Je ne suis pas hostile à l'écocertification, mais j'ai des difficultés à admettre que l'on veuille exclure de cette certification de qualité les centaines de milliers de propriétaires privés qui possèdent de petites parcelles inférieures à 4 ou 5 hectares. Je ne souhaite donc supprimer que la seconde partie de l'alinéa proposé de manière que tous ceux qui ont fait un effort de qualité puissent obtenir cette écocertification. Sur les 2 500 000 propriétaires de très petites parcelles, vous risquez en effet d'en éliminer plus de la moitié.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 251 ?
M. Philippe François, rapporteur. La commission est défavorable à cet amendement.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 39 et 251 ?
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Je m'en remets à la sagesse de votre assemblée, étant entendu que je préfère l'amendement de M. Poniatowski, qui maintient la moitié d'un alinéa me paraissant utile.
Je veux rassurer M. Poniatowski : il ne s'agissait pas d'exclure les petits propriétaires des procédures d'écocertification, cela relève d'un autre domaine de gestion de la forêt privée.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 39, pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 251, repoussé par la commission et pour lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Par amendement n° 252, M. Poniatowski et les membres du groupe des Républicains et Indépendants proposent de compléter in fine le texte par l'article 1er présenté pour l'article L. 13 du code forestier par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour les produits forestiers, un décret en Conseil d'Etat définit les modalités particulières de validation du référentiel et d'agrément et d'accréditation des organismes certificateurs. »
La parole est à M. Poniatowski.
M. Ladislas Poniatowski. Cet amendement semble en contradiction avec les propos que j'ai tenus lors de la discussion générale, monsieur le ministre, quand j'avais regretté la multiplication des recours à des décrets en conseil d'Etat.
Dans le secteur des produits industriels auquel se réfère cet article pour la certification des produits forestiers, les procédures sont certes plus simples : d'une part, il n'y a pas de validation officielle du référentiel ; d'autre part, il n'y a ni accréditation ni agrément des organismes certificateurs. Il convient de caler la certification des produits forestiers sur les procédures agricoles.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe François, rapporteur. Au premier abord, cet amendement est apparu redondant à la commission, puisque les procédures de certification des produits issus de la filière bois sont régies par les articles L. 115-27 et suivants du code de la consommation.
La commission a cependant choisi de s'en remettre à la sagesse du Sénat.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Sagesse.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 252, pour lequel la commission et le Gouvernement s'en remettent à la sagesse du Sénat.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, modifié, le texte proposé pour l'article L. 13 du code forestier.

(Ce texte est adopté.)

ARTICLE ADDITIONNEL
APRÈS L'ARTICLE L. 13 DU CODE FORESTIER