QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Actions en faveur de l'insertion professionnelle
85.
- 22 octobre 1997. -
M. Georges Mouly
demande à
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
si ne pourraient être envisagés le rétablissement du financement des formations
de préparation au CADAD (certificat d'aptitude aux fonctions d'aide à domicile)
et le maintien d'un niveau de revenu au moins équivalent à ce que perçoit le
bénéficiaire du revenu minimum d'insertion (RMI) avant l'établissement d'un
contrat de travail, deux mesures qui lui paraissent ssuceptibles de promouvoir
l'action d'insertion professionnelle. En effet, dans le cadre d'une politique
initiée à l'échelon intercantonal pour le maintien à domicile des personnes
âgées, force est de constater que, depuis quelques temps, pour l'une et/ou
l'autre de ces raisons, les bénéficiaires du RMI ne sont pas toujours
encouragés à poursuivre, voire à entamer une action d'insertion
professionnelle.
Simplification administrative et réforme de l'Etat
86.
- 22 octobre 1997. -
M. Jean-Paul Amoudry
appelle l'attention de
M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation
sur les intentions du Gouvernement en matière de simplification administrative
et de réforme de l'Etat. Il rappelle qu'en dépit des réformes entreprises
depuis une vingtaine d'années pour décentraliser et déconcentrer la prise de
décision et améliorer les relations entre le citoyen et l'administration l'Etat
conserve, dans notre pays, la profonde empreinte de deux siècles de
centralisation. Or les innovations apparues en moins d'une décennie, dans les
techniques de traitement de l'information et de télécommunications, ont fait de
la rapidité de la décision un enjeu essentiel dans l'ensemble des sociétés
occidentales. Dans ce contexte, la complexité et la lenteur de nos procédures
administratives contrastent au point de devenir un facteur de dégradation des
relations entre le citoyen et l'administration et de contrainte pénalisante
pour les entreprises. C'est pourquoi de nouvelles avancées dans la
modernisation de notre système administratif et de ses procédures de décision
et l'allégement des containtes qui pèsent sur les particuliers et sur les
entreprises s'imposent afin de libérer notamment les initiatives propres à
favoriser le développement économique et l'emploi. L'Etat, pour sa part,
gagnerait beaucoup en efficacité par de nouvelles déconcentrations de ses
procédures de décision. Le précédent Gouvernement avait, poursuivant un
objectif de simplification administrative, élaboré un projet de loi voté en
première lecture par l'Assemblée nationale le 16 janvier 1997, puis le 24
février par le Sénat et, en seconde lecture, le 27 mars dernier par les
députés. Le changement de majorité gouvernementale n'a pas permis l'adoption
définitive de ce texte en deuxième lecture au Sénat. Aussi, il souhaiterait
connaître ses intentions à l'égard des mesures contenues dans ce projet de loi,
et plus particulièrement en matière de réforme de l'Etat.
Compensation des augmentations de cotisations maladie
et de CSG pour la fonction publique territoriale
87.
- 22 octobre 1997. -
M. Philippe Richert
rappelle à
M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation
que, le 10 mars dernier, le Gouvernement a institué par le décret n° 97-215,
une indemnité exceptionnelle destinée à compenser, pour certaines catégories de
fonctionnaires, la perte de salaire occasionnée par la modification, début
1997, des taux de cotisation maladie et de contribution sociale généralisée. Le
décret dispose que cette indemnisation exceptionnelle sera allouée aux
militaires à solde mensuelle, aux magistrats de l'ordre judiciaire, ainsi qu'au
personnels de la fonction publique hospitalière ou de l'Etat. L'ensemble des
fonctions publiques semblent donc concernées, à l'exception notable de la
fonction publique territoriale. Une telle mesure, outre qu'elle peut créer un
sentiment d'injustice chez les personnels des administations territoriales,
semble en totale contradiction avec le principe de parité entre les fonctions
publiques. Il souhaiterait en conséquence connaître les raisons qui ont motivé
une telle exception et connaître sa position sur la question ainsi que les
suites qu'il entend y réserver.
Prime de fin d'année aux agents titulaires
des collectivités territoriales
88.
- 22 octobre 1997. -
M. Francis Grignon
attire l'attention de
M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation
sur le problème du versement d'un complément de rémunération sous forme de
prime de fin d'année aux agents titulaires des collectivités territoriales. La
plupart des communes du Bas-Rhin ont adhéré au Groupement d'action sociale du
Bas-Rhin (GAS) afin d'offrir à leurs agents des avantages liés aux adhérents du
GAS, notamment le versement d'une prime de fin d'année. Or, il semble que
seules les collectivités ayant institué un complément de rémunération avant la
loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 peuvent effectuer les versements
correspondants, en application de l'alinéa 2 de l'article 111 de la loi
précitée. Ainsi, de nombreuses communes rurales, qui ont adhéré au GAS après
1984, se trouvent dans l'impossibilité d'accorder à leur personnel un avantage
qui vient en complément de rémunérations modestes. Or, les agents concernés
exercent leurs fonctions le plus souvent dans des conditions difficiles, avec
des responsabilités plus importantes que dans les grandes collectivités. Il lui
demande ce qu'il entend faire afin de mettre un terme à une situation qui
pénalise fortement les communes et leurs personnels, et en particulier les
petites communes rurales.
Fouilles archéologiques
dans l'emprise de la nouvelle liaison
Perpignan-Canet
89.
- 22 octobre 1997. -
M. René Marquès
attire l'attention de
Mme le ministre de la culture et de la communication, porte-parole du
Gouvernement,
sur la réalisation de la nouvelle liaison Perpignan-Canet. L'itinéraire reliant
Perpignan au littoral présente une accidentologie particulièrement grave due au
trafic très important y circulant, surtout la nuit, à grande vitesse et à la
jeunesse des conducteurs. En conséquence, le conseil général des
Pyrénées-Orientales a décidé, en 1989, d'aménager cette liaison de sept
kilomètres en la portant à 2 × 2 voies. Le chantier a démarré en 1995 et s'est
trouvé retardé par les fouilles archéologiques du Mas Miraflor dont le montant
supérieur à 300 000 francs a nécessité le recours à une procédure d'appel
d'offres. Il lui précise qu'au bout de 18 mois de procédure, force est de
constater que la concurrence n'a pu s'exercer du fait du monopole détenu par
l'Association pour les fouilles archéologiques nationales (AFAN), monopole
renforcé par le fait que l'autorisation indispensable au responsable de la
fouille archéologique est accordée par le ministère de la culture qui rejette,
par l'intermédiaire des commissions interrégionales de recherche archéologique,
les propositions étrangères à l'AFAN. Il lui indique que cette entrave à la
concurrence paraît abusive et non garante des meilleures conditions financières
puisque, sur le chantier en cause, le Conseil général va devoir dépenser 160
000 francs de plus du fait du recours à l'AFAN. En effet, une société
espagnole, possédant d'excellentes références en archéologie médiévale, était
disposée à effectuer les mêmes prestations que l'AFAN pour 391 000 francs TTC
au lieu de 552 000 francs. En conséquence, il lui demande si elle envisage de
remédier à cet état de fait.
Avenir de l'aéroport de Nantes
90.
- 22 octobre 1997. -
M. François Autain
rappelle à
Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement
que le précédent gouvernement avait présenté, lors du conseil interministériel
d'aménagement du territoire (CIAT) d'Auch, un premier projet de schéma national
d'aménagement et de développement du territoire, qui prévoyait, s'agissant de
la région des Pays de Loire, parmi les nombreuses orientations retenues, le
développement de la plateforme aéroportuaire internationale de
Nantes-Atlantique. Cet aéroport semble, en effet, promis à un grand avenir car
avec 1 300 000 passagers en 1996, il est loin de son niveau de saturation qui
se situe aux alentours de 4 500 000 passagers. De plus, il se trouve à
proximité immédiate d'une usine de l'Aérospatiale qui fabrique le tronçon
central des Airbus. Il a donc été très surpris d'apprendre, dans une réponse à
une question écrite, que le ministre de l'équipement, des transports et du
logement, envisageait de transférer à moyen terme, sur un autre site, cet
aéroport pour répondre à des contraintes d'environnement et en dépit des
conséquences qui en découleraient pour l'emploi, notamment avec la fermeture de
l'usine de l'Aérospatiale. Par ailleurs, il lui rappelle que, lors de son
audition devant la commission des affaires économiques du Sénat, elle s'était
déclarée hostile à l'implantation du troisième aéroport francilien à
Beauvilliers en préconisant au contraire le renforcement de trois ou quatre
aéroports régionaux pour conforter leurs structures internationales. Il lui
demande si elle pense que les contraintes d'environnement peuvent conduire à
moyen terme à la fermeture de l'aéroport international de Nantes-Atlantique et,
dans le cas contraire, si elle peut lui indiquer si cet aéroport figurait parmi
les trois ou quatre aéroports régionaux évoqués devant la commission.