A. POSITIF EN PREMIÈRE ANALYSE, L'EXODE DES JEUNES CADRES ET ENTREPRENEURS PORTE GRAVEMENT ATTEINTE AU DÉVELOPPEMENT EN FRANCE DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE
La diversité des profils et des motivations de ces nouveaux expatriés appelle une appréciation nuancée des conséquences du phénomène pour la collectivité nationale. Mais cet exode reste au total préoccupant parce qu'il affecte une élite peu nombreuse et économiquement stratégique, qui est essentielle au développement de la nouvelle économie.
1. L'ouverture de la jeunesse sur l'étranger est en apparence un développement positif
Les
Français ont été traditionnellement peu portés
à s'expatrier, au point que la faible mobilité des cadres a
été longtemps considérée comme un handicap majeur
de la France dans la concurrence internationale. On ne peut donc que se
féliciter de la plus grande ouverture des jeunes
générations sur l'étranger.
Elle facilite l'installation de nos entreprises sur les marchés tiers en
mettant à leur disposition un personnel dynamique et compétent
possédant une capacité d'adaptation à des environnements
humains et professionnels variés.
Cette évolution est d'autant plus importante que le rôle des
échanges internationaux dans la croissance économique
française ne cesse de croître. Quatrième puissance
commerciale mondiale, troisième exportateur de services, la France
écoule à l'extérieur 41 % de sa production
manufacturière. Cinq millions d'emplois, soit 22 % de la
population active, dépendent aujourd'hui de l'activité
exportatrice de nos entreprises.
Cette insertion de la France dans les échanges internationaux s'est
traduite par la multiplication des filiales des entreprises françaises
dans le monde. Leurs investissements directs à l'étranger ont
été multipliés par 6 depuis 1980 faisant de la France le
cinquième investisseur international.
La mobilité croissante des jeunes diplômés répond de
ce point de vue, aux besoins d'une économie française de plus en
plus ouverte au commerce international.