TABLEAU 4
Effets comparés d'une baisse des dépenses publiques opérée à travers différents types de dépenses de l'Etat
(a) B. Des scénarios globaux de baisse des dépenses publiques accompagnant une réduction durable des prélèvements obligatoires 178
TABLEAU 5
Scénarios globaux
Baisse des prélèvements obligatoires (- 2,8 points in fine)
financée par une baisse des dépenses publiques sans
détérioration du solde public
TABLEAU 5 A
Scénario global I
Baisses de l'impôt sur le revenu et de la TVA financées par une
baisse des dépenses publiques (sans détérioration du solde
public)
TABLEAU 5 B
Scénario II
Baisses de l'impôt sur le revenu et des cotisations sociales employeurs
financées par une baisse des dépenses publiques sans
détérioration du solde public)
TABLEAU 5 C
Scénario III
Baisses de la TVA et de l'impôt sur les bénéfices des
sociétés financées par une baisse des dépenses
publiques sans détérioration du solde public
1. III. La résorption complète du déficit public à l'horizon de 2003 184
Tableau 6
Réduction du déficit public de 2,4 points en 4 ans
ANNEXES 187
I. ANNEXE 1
II. BAISSE DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES (1 % DE PIB) PAR TYPES
DE FISCALITÉ
Annexe 2
Réduction du taux de prélèvements obligatoires de 1,3
point en 4 ans
Annexe 3
Baisse des dépenses publiques (1 % de PIB maintenu sur 4 ans) par types
de dépenses
Annexe 4
Le modèle multinational OEF
NB : Les numéros de page correspondent à celles du
présent rapport.
LA BAISSE DES DEPENSES PUBLIQUES POUR ASSURER UNE
REDUCTION DURABLE DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES
Des évaluations macro-économiques
Le
programme pluriannuel de finances publiques (2001-2003) présenté
par le Gouvernement français à la Commission européenne en
janvier 2000 propose une réduction notable du taux de
prélèvements obligatoires à l'horizon de la fin de
l'année 2003. Cette décision, qui marque une rupture dans la
tendance qui s'était imposée à l'alourdissement de la
pression fiscale en France, a pris effet dès le début de
l'année 2000 avec la baisse de la TVA et celle de l'impôt sur le
revenu. Si l'on conduit une comparaison au niveau international, on constate,
en effet, que le taux de prélèvements obligatoires en France se
situe au-dessus de la moyenne de l'Union Européenne.
Cette situation correspondant à un niveau, lui aussi plus
élevé, de la dépense publique pourrait être
justifiée par l'existence d'un service public à la
rentabilité au-dessus de la moyenne et pour lequel les agents
privés auraient révélé leur consentement à
payer ? La relation n'est pas clairement avérée ce qui
encourage les critiques à l'égard du déséquilibre
présumé entre secteur public et privé, qui
s'accompagnerait d'un phénomène d'éviction au
détriment de la sphère marchande. Si l'on s'en tient à une
vision comptable et si l'on admet qu'une baisse des prélèvements
obligatoires est souhaitable et bénéfique, alors il
apparaît justifié de lui associer un ralentissement des
dépenses publiques. Cela est d'autant plus évident qu'en
parallèle, et bien que des perspectives de croissance potentielle plus
élevée permettent d'envisager des marges de manoeuvre plus
importantes, la réduction du déficit public demeure une
priorité à moyen terme. L'arbitrage, sur le plan
macro-économique, se situe, alors, entre les gains procurés par
une baisse de la pression fiscale et ceux supposés provenir des
dépenses publiques.
Cette étude propose d'explorer des scénarios dans lesquels une
action vigoureuse serait menée sur les prélèvements
obligatoires dans le sens d'une réduction plus massive que celle
envisagée par le Gouvernement ce qui, par ailleurs, constituerait en soi
un levier supplémentaire de soutien à la croissance tendancielle
et par conséquent, de résorption du déficit. Après
avoir montré les bénéfices d'une telle évolution,
les scénarios proposent l'évaluation de son coût en
matière budgétaire, une fois enregistrés les effets
positifs dus au développement de la demande intérieure et du
commerce extérieur. L'étape suivante consiste alors à
mesurer l'effort nécessaire en termes de dépenses qui rende
soutenable le scénario cumulant à la fois la baisse des
prélèvements obligatoires et la poursuite de l'assainissement
budgétaire.
Pour répondre à la demande spécifique de la Commission des
Finances du Sénat, nous élaborons dans un premier temps un
scénario macroéconomique dans lequel le taux de
prélèvements obligatoires serait réduit de près de
3 points en quatre années. Si l'on se réfère au taux
prévalant en début de période, soit 45,3 %, celui de
l'année 1999, cette réduction conduirait au taux de 42,4 % du PIB
en 2003, préconisé par le Sénat. La baisse est
envisagée de façon progressive et linéaire sur la
période.
Les enseignements d'un tel exercice, essentiellement relatifs aux
répercussions macroéconomiques d'une baisse de la pression
fiscale, mettent en évidence les bénéfices de celle-ci
pour la croissance et l'emploi. Ils soulignent également la
résorption partielle du coût budgétaire implicite à
une telle action. Plusieurs options de mise en oeuvre de cette baisse sont
envisagées car le choix des prélèvements affectés
n'est pas sans incidence sur le résultat macroéconomique
d'ensemble. Ainsi, nous proposons l'articulation entre des réductions
opérées sur différents types d'imposition :
q une baisse de la TVA accompagnée d'une baisse de l'impôt sur le
revenu
q une baisse de l'impôt sur le revenu associée à un
allègement des cotisations sociales à la charge des employeurs
q une baisse de la TVA conjuguée à une réduction de
l'impôt sur les bénéfices des sociétés.
Dans un premier temps, aucune contrainte n'est imposée sur le solde
budgétaire afin d'observer les gains spontanés résultant
d'un rythme de croissance accru. Afin de situer la proposition du Sénat
relativement à celle du Gouvernement, nous effectuons un scénario
portant précisément sur les conséquences d'un accentuation
du mouvement de baisse des prélèvements obligatoires
jusqu'à 42,4 % du PIB plutôt que 43,7 %, cible retenue
dans la programmation des Finances Publiques pour 2003 (dans le cas le plus
favorable d'une croissance tendancielle de 3 % par an). L'écart est
donc de 1,3 point. Les mêmes options que précédemment
sont traitées dans ce cas.
Dans une seconde partie, cette étude propose l'analyse des
conséquences macro-économiques d'une baisse des dépenses
publiques en envisageant différentes modalités d'économies
(dépenses de fonctionnement, transferts aux agents privés,
combinaison des deux) mais en se limitant aux dépenses de l'Etat alors
que le programme triennal des finances publiques vise toutes les
administrations publiques.
Enfin, la partie finale propose un scénario global dans lequel la baisse
du taux de prélèvements obligatoires préconisée par
le Sénat (soit une baisse de 2,9 points sur 4 ans) est financée
intégralement par des économies budgétaires. Cette
hypothèse suppose par conséquent que le solde public ne soit pas
dégradé une fois le bouclage macro-économique
réalisé.
Enfin, indépendamment, nous fournissons une évaluation des
conséquences macro-économiques d'une baisse des dépenses
qui permettrait une amélioration du solde public de 2,4 points de
PIB
56(
*
)
. Cette estimation permet
de répondre aux interrogations qui portent sur l'effort
supplémentaire spécifique qu'il faudrait envisager si l'ambition
était de réduire simultanément le taux de
prélèvements obligatoires et le déficit public
jusqu'à sa complète disparition.
Afin d'aider à l'analyse des conséquences macroéconomiques
des diverses décisions préconisées, nous proposons en
référence des estimations portant sur les effets d'un même
choc (1 % du PIB nominal) imposé aux différentes composantes des
recettes et des dépenses des administrations publiques (dans le cas des
dépenses, seules celles de l'Etat sont prises en considération).
Ces différentes évaluations sont réalisées avec un
modèle macroéconomique multinational (OEF), que nous faisons
fonctionner dans son ensemble. Bien que les hypothèses soient
concentrées sur l'économie française, ce choix se justifie
par l'intérêt d'obtenir les répercussions en termes de
compétitivité et de croissance découlant des mesures de
politique économique prises isolement (choc asymétrique). De
plus, il permet de fournir des éléments sur l'orientation de la
politique monétaire d'accompagnement, cette dernière étant
définie à partir de critères européens (inflation
et écarts à la croissance potentielle dans la zone euro).
La fiscalité dans le modèle occupe une place que l'on peut
a
priori
qualifier de marginale car reposant pour l'essentiel sur des
critères comptables. Elle est, en effet, active dans
l'établissement des comptes d'agents mais il n'existe pas de
sensibilité propre des comportements aux variables fiscales hormis dans
le cas de l'impôt sur les sociétés dont, paradoxalement,
les variations ne provoquent pas d'impacts macro-économiques sensibles.
En revanche, l'endettement public à travers son influence sur la
formation des taux d'intérêt nominaux de long terme
57(
*
)
et son intervention, bien
qu'indirecte, dans la richesse financière des ménages, est
déterminant pour certains comportements et enchaînements.
Afin de mieux cerner le rôle joué par les différents types
de prélèvements, il est intéressant de les répartir
en trois catégories, en fonction de l'influence qu'ils peuvent
opérer sur le bouclage macro-économique dans le
modèle :
1) le premier type englobe les impôts agissant directement sur la
formation des revenus des agents sans qu'ils aient pour autant
systématiquement une influence propre sur les composantes de la demande.
Parmi ceux-ci, on peut, en fonction de ce critère, distinguer
l'impôt sur le revenu des ménages de l'impôt sur les
bénéfices des sociétés. L'impôt sur le
revenu dont les variations se traduisent par des évolutions de revenu
disponible brut n'est pas affecté d'une propension à consommer
spécifique (une baisse de l'impôt sur le revenu est strictement
équivalente à une hausse de salaires de la même amplitude).
Suivant la même logique, les cotisations sociales à la charge des
salariés peuvent être assimilées dans le modèle
à l'impôt sur le revenu. L'impôt sur le
bénéfice des sociétés, quant à lui,
participe à l'évaluation de la profitabilité du capital
qui, elle-même, détermine le niveau d'investissement mais
seulement à moyen terme ce qui explique la sensibilité
relativement faible du modèle à toute modification de la
fiscalité pesant sur les entreprises.
2) dans la seconde catégorie, on trouve les impôts indirects,
essentiellement la TVA, importante par sa masse mais aussi par le rôle
qu'elle est amenée à jouer sur la formation des prix et des
salaires et, par répercussion, sur l'ensemble des grandes composantes
macro-économiques (ne se limitant pas exclusivement à la
consommation).
4) enfin, une troisième catégorie se rapporte aux cotisations
sociales à la charge des employeurs, qui outre leur importance dans le
partage de la valeur ajoutée, occupent dans le modèle une place
déterminante. En effet, en faisant varier le coût du travail (et
son coût relatif lorsque l'on raisonne au niveau international), les
évolutions de charges sociales influencent la formation des prix et par
conséquent, l'ensemble de la sphère nominale ce qui se traduit
par des modifications de pouvoir d'achat et des gains de
compétitivité-prix. De plus, le modèle retient
l'hypothèse d'un impact direct du coût du travail sur
l'emploi
58(
*
)
. Dès lors,
tout changement allant dans le sens d'un allègement de charges sociales
provoque une amélioration de l'emploi ayant à la fois cette
origine directe et une seconde, indirecte, à travers les
conséquences du processus désinflationniste qu'occasionne la
baisse du coût du travail et les surplus de croissance qui en
résultent.
La distinction des dépenses publiques par catégories en fonction
de leurs rôles respectifs dans la dynamique macroéconomique est
plus simple, d'autant plus que l'on se limite aux dépenses de l'Etat en
laissant de côté, en particulier, les administrations de
sécurité sociale. Parmi les dépenses de l'Etat, on
distingue principalement la consommation publique, les transferts aux agents
privés et les intérêts versés au titre de la dette.
Ces derniers sont, bien entendu, sensibles aux modifications du contexte
macro-économique qui produisent des conditions monétaires et
financières différentes et font aussi varier le niveau
d'endettement de l'Etat. Leur évolution sera donc davantage une
résultante du scénario global en particulier lorsque la politique
monétaire est endogène (ce qui est le cas avec le modèle
OEF). La fonction de réaction de la Banque centrale peut
néanmoins être neutralisée afin d'imposer une conduite de
politique monétaire différente.
La consommation publique intègre les dépenses de fonctionnement,
lesquelles sont principalement visées dans un programme
d'économies budgétaires. Elle est une composante sensible puisque
sa variation modifie directement le PIB. Ainsi, toute action restrictive sur la
dépense publique se traduit à court terme par une croissance
économique diminuée (effet " keynésien "
traditionnel). A moyen terme, en revanche, la dynamique des prix
intégrant la rétroaction de certains effets d'offre (coût
du travail, profitabilité, tensions sur la production, etc.) et la
politique monétaire répondant aux tensions nominales et
réelles, peuvent atténuer ces effets " purs " de
demande. Néanmoins, les chocs imposés dans le cadre de cette
étude sont circonscrits à l'économie française ce
qui réduit la portée de l'effet stabilisateur de la politique
monétaire (définie au niveau européen).
Dans le cas des transferts aux agents, le choc opéré sur les
dépenses publiques n'est que partiellement transmis à la
sphère productive et donc au PIB. Lors d'une intervention sur le revenu
des agents, l'impact final sur l'activité dépend, en effet, de la
propension à consommer (et par complémentarité de la
propension à épargner) le revenu affecté.
I.
La baisse des prélèvements obligatoires : quels
leviers faut-il privilégier ?
A.
Des effets variables sur la croissance et le solde public en fonction du
type de prélèvements.
La baisse des prélèvements obligatoires, quelle que soit son
origine, a des effets bénéfiques sur la croissance car elle
améliore les revenus des acteurs économiques et, donc, le revenu
national. En contrepartie, la situation financière de l'Etat peut
être détériorée dans des proportions qui
dépendront précisément des conséquences positives
occasionnées par la baisse de la pression fiscale. En retour,
l'alourdissement de l'endettement public altère ces répercussions
positives en provoquant des tensions sur les conditions de financement de
l'économie.
Lorsque l'on cherche à évaluer les conséquences d'une
baisse des prélèvements obligatoires, il est indispensable de
raisonner par types de fiscalité car, en dehors du poids variable
occupé par chaque impôt au sein des recettes fiscales, leurs
rôles sur le plan macro-économique ne sont pas assimilables.
Le
tableau 1
propose l'évaluation des réponses
macro-économiques à des chocs fiscaux de nature différente
mais d'ampleur comparable en termes de PIB (1 % de PIB nominal). Les tableaux
1.A, 1.B, 1.C, 1.D présentent les simulations individuellement en annexe
1.
Il ressort clairement de cette comparaison que la baisse des cotisations
sociales employeurs apparaît comme le levier le plus
bénéfique à moyen terme, à la fois pour
l'activité et pour l'emploi. De plus, et par voie de conséquence,
la détérioration du solde public à supporter en fin de
période n'est que partielle par rapport à l'effort engagé
(-0,4 % PIB). Les effets désinflationnistes massifs, si on les compare
aux résultats se référant aux autres types d'impôts,
se traduisent en effet par des gains de compétitivité-prix qui
stimulent le commerce extérieur et par des suppléments de
consommation. Ces derniers sont également encouragés par un
marché du travail en nette amélioration. L'emploi est en effet
sensible à la baisse du coût du travail initié par
l'allègement des charges sociales et réagit dans un
deuxième temps au rythme de croissance accru. Le comportement plus
dynamique des entreprises ne se limite pas à l'emploi. Le stock de
capital est alimenté par des flux d'investissement en progression.
A court terme, l'avantage présenté par la baisse des charges
sociales est moins évident. La baisse de l'impôt sur le revenu qui
assure une consommation plus soutenue ou celle de la TVA qui se traduit par des
effets désinflationnistes tout aussi notables conduisent en effet
à un surplus de croissance identique bien que reposant sur des
dynamiques différentes (entre elles et par rapport à celle
alimentée par la baisse des cotisations sociales). Les ressorts de ces
dynamiques sont précisément à l'origine des
résultats plus médiocres obtenus sur la croissance à moyen
terme. Le scénario de baisse de l'impôt sur les
sociétés suscite peu de commentaires car les effets mis en
évidence par le modèle OEF sont tous de faible amplitude.
L'impact sur l'investissement est le plus substantiel, en relation avec la
mesure de politique économique mise en oeuvre, mais il reste faible par
rapport aux autres scénarios dans lesquels la croissance est davantage
soutenue.
EFFETS COMPARÉS D'UNE BAISSE DES PRÉLÈVEMENTS
OBLIGATOIRES OPÉRÉE À TRAVERS DIFFÉRENTS TYPES DE
FISCALITÉ
(CHOC
ÉQUIVALENT À 1 % DE PIB
EX ANTE
MAINTENU SUR 4 ANS)
Ecarts variantiels (en %) sauf (1) et (2)
|
Baisse de la TVA |
Baisse de l'impôt sur le revenu |
Baisse de l'impôt sur les sociétés |
Baisse des cotisations sociales employeurs |
||||
|
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
PIB |
0,3 |
0,8 |
0,4 |
0,7 |
0 |
0,1 |
0,4 |
1,8 |
Consommation
|
0,2
|
1,7
|
0,7
|
1,8
|
0
|
0,1
|
0,3
|
0,6
|
Prix
à la consommation
|
- 1,3
|
- 2,2
|
0
|
0,6
|
0
|
0
|
- 0,8
|
- 7,8
|
Taux d'intérêt nominal de court terme (1) |
- 0,5 |
0,2 |
0,1 |
0,2 |
0 |
0 |
- 0,5 |
- 0,8 |
Taux de chômage (1) |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,1 |
- 0,1 |
0 |
0 |
- 0,5 |
- 1,4 |
Balance courante (2) |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,2 |
- 0,6 |
0 |
- 0,1 |
0 |
0,8 |
Solde public (2) |
- 0,9 |
- 0,8 |
- 0,9 |
- 0,8 |
- 1,0 |
- 1,0 |
- 0,7 |
- 0,4 |
(1) Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
Le scénario de baisse des charges sociales se distingue sur trois
points :
(i) une baisse du taux de chômage significative ;
(ii) une dynamique de moyen terme de la demande intérieure fondée
davantage sur l'investissement s'opposant, dès lors, aux dynamiques des
scénarios de baisse de la TVA et de l'impôt sur le revenu pour
lesquelles la consommation reste la composante prédominante, à
court comme à moyen terme. Le rythme de croissance supérieur
explique, en majorité, les divergences observées sur
l'investissement. Par ailleurs, les gains de compétitivité-prix
entretenus par la baisse du coût du travail occasionnent des
évolutions de commerce extérieur sans comparaison avec celles
apparaissant dans les autres scénarios (le volume des exportations est
de près de 6 % supérieur à celui du compte de
référence), y compris celui de baisse de la TVA dans lequel les
exportations bénéficient également de variations de prix
favorables (respectivement, + 0,7 %) ;
(iii) une formation des salaires et des prix alimentant des effets
désinflationnistes persistants et plus importants que ceux qui
ressortent du scénario de baisse de la TVA dans lequel une action
directe sur les prix est intégrée. La baisse du coût du
travail participe à la formation des prix à différents
stades, agissant initialement sur les prix à la production, elle se
transmet ensuite aux prix à la consommation puis aux prix du PIB. Dans
un deuxième temps, les salaires nominaux sont indexés sur les
prix à la consommation à court terme et sur les prix du PIB
à long terme. La spirale désinflationniste initiée par la
baisse des cotisations sociales est donc diffusée et entretenue. Dans le
cas de la TVA, ce sont les prix à la consommation qui
bénéficient directement de la baisse. Celle-ci influence,
à court terme, les salaires nominaux et ce n'est que par la suite que le
prix du PIB est affecté. Ainsi, l'impact désinflationniste global
est inférieur. Il en ressort une progression des salaires réels
qui affecte l'emploi.
B.
Réduire le taux de prélèvements obligatoires de 3
points à l'horizon de 2003
La Commission des Finances du Sénat souhaite explorer les voies qui
permettraient de conduire une action plus vigoureuse que celle proposée
par le Gouvernement en matière de prélèvements
obligatoires. Pour répondre à cette demande, un scénario
mettant en oeuvre une réduction progressive et linéaire du taux
de prélèvements obligatoires (intégrant à la fois
l'évolution de la masse des prélèvements et celle du PIB
en valeur) de 2,8 points sur 4 ans, soit 0,7 point de PIB par année, est
analysé. La cible visée en 2003 se situe donc, par rapport au
niveau de 1995, à 42,4 % soit plus d'un point en dessous de l'objectif
affiché par le programme triennal de finances publiques. Cette
évaluation permettra, par conséquent, d'estimer le coût
budgétaire de cet effort supplémentaire et d'en commenter ses
répercussions macro-économiques.
Si une telle configuration devait prendre forme, elle passerait par la
combinaison de différentes baisses d'impôt compte tenu de
l'importance des masses concernées. En effet, la première
année, la baisse de 0,7 point de prélèvements obligatoires
représente
ex ante
une masse de plus de 65 milliards de francs
courants. Ce sont près de deux points de TVA ou encore une baisse de
l'impôt sur le revenu des ménages (IRPP)
59(
*
)
de près de 20 %.
C'est pourquoi, nous proposons, dans le cadre de cette étude, trois
modalités différentes pour atteindre l'objectif final en
2003 :
q une baisse de la TVA accompagnée d'une baisse de l'impôt sur
le revenu. Les pondérations appliquées à chacun des
impôts correspondent à leurs poids relatifs soit dans ce cas,
respectivement 55 % et 45 %. Ainsi, la première année, le choc
correspondrait approximativement à une baisse d'un point du taux de TVA
et une baisse de près de 4 % de l'impôt sur le revenu.
q une baisse de l'impôt sur le revenu associée à un
allègement des cotisations sociales à la charge des employeurs.
Suivant les mêmes principes, la baisse de l'impôt sur le revenu
approcherait 4 % en valeur la première année tandis que les
allègements de cotisations sociales à la charge des employeurs
seraient de l'ordre de 40 milliards de francs.
q une baisse de la TVA combinée à une réduction de
l'impôt sur les bénéfices des sociétés. Ici,
la réduction du taux de TVA serait de plus d'un point et demi et
l'impôt sur les bénéfices des sociétés
enregistrerait une baisse de plus de 5 %.
Le
tableau 2
présente les principaux résultats relatifs
à ces différentes modalités. Les résultats sont
repris de façon détaillée dans les tableaux 2.A, 2.B et
2.C.
RÉDUCTION DU TAUX DE PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES DE 2,8 POINTS EN 4 ANS
TABLEAU N° 2
(OBJECTIF : 42,4 % DU PIB EN 2003)
Ecarts variantiels (en %) sauf (1) et (2)
|
Baisses* de la TVA et de l'impôt sur le revenu |
Baisses * de l'impôt sur le revenu et des cotisations sociales employeurs |
Baisses* de la TVA et de l'impôt sur les sociétés |
|||
|
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
PIB |
0,2 |
1,6 |
0,3 |
3,0 |
0,2 |
1,3 |
Consommation
|
0,3
|
3,3
|
0,4
|
2,5
|
0,1
|
2,2
|
Prix
à la consommation
|
- 0,5
|
- 2,7
|
- 0,4
|
- 8,6
|
- 0,7
|
- 4,3
|
Taux
d'intérêt nominal de court terme (1)
|
- 0,2
|
0,2
|
- 0,2
|
- 1,2
|
- 0,3
|
0
|
Taux de chômage (1) |
- 0,1 |
- 0,5 |
- 0,3 |
- 2,4 |
0 |
- 0,5 |
Balance courante (2) |
- 0,1 |
- 0,8 |
- 0,1 |
0,3 |
0 |
- 0,5 |
Solde public (2) |
- 0,6 |
- 2,3 |
- 0,6 |
- 2 |
- 0,6 |
- 2,5 |
(1) Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Les pondérations appliquées correspondent à l'importance
relative de chacun des impôts dans le total.
RÉDUCTIONS DE LA TVA ET DE L'IMPÔT SUR LE REVENU
TABLEAU N° 2 A
(LE TAUX DE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE EST RÉDUIT DE 0,7 POINT PAR AN)
(1) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,2 |
0,6 |
1,0 |
1,6 |
Consommation |
0,3 |
1,0 |
2,1 |
3,3 |
Investissement privé non résidentiel |
0,5 |
1,1 |
2,0 |
2,7 |
Exportations |
0,2 |
0,5 |
0,7 |
1,0 |
Importations |
0,6 |
1,4 |
2,6 |
4,0 |
Taux de chômage (1) |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,5 |
Prix à la consommation |
- 0,5 |
- 1,2 |
- 1,9 |
- 2,7 |
Salaires nominaux |
0 |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Taux de change contre $ * |
0,3 |
0,2 |
0 |
- 0,1 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,2 |
- 0,1 |
0,1 |
0,2 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,1 |
0 |
0,1 |
0,2 |
Balance courante (2) |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,5 |
- 0,8 |
Solde public (2) |
- 0,6 |
- 1,2 |
- 1,7 |
- 2,3 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,7 |
- 1,4 |
- 2,1 |
- 2,8 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
RÉDUCTIONS DE L'IMPÔT SUR LE REVENU ET DES COTISATIONS
SOCIALES À LA CHARGE DES EMPLOYEURS
TABLEAU N° 2 B
(LE TAUX DE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE EST RÉDUIT DE 0,7 POINT PAR AN)
(2) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,3 |
0,9 |
1,8 |
3,0 |
Consommation |
0,4 |
0,9 |
1,7 |
2,5 |
Investissement privé non résidentiel |
0,7 |
1,6 |
2,9 |
4,4 |
Exportations |
0,6 |
1,8 |
3,8 |
7,2 |
Importations |
0,7 |
1,8 |
3,2 |
5,2 |
Taux de chômage (1) |
- 0,3 |
- 0,8 |
- 1,5 |
- 2,4 |
Prix à la consommation |
- 0,4 |
- 1,8 |
- 4,4 |
- 8,6 |
Salaires nominaux |
- 0,1 |
- 1,0 |
- 3,2 |
- 7,4 |
Taux de change contre $ * |
0,4 |
0,6 |
0,7 |
0,8 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,8 |
- 1,2 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,6 |
Balance courante (2) |
- 0,1 |
- 0,1 |
0 |
0,3 |
Solde public (2) |
- 0,6 |
- 1,1 |
- 1,6 |
- 2,0 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,7 |
- 1,4 |
- 2,1 |
- 2,8 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
RÉDUCTIONS DE LA TVA ET DE L'IMPÔT SUR LES
SOCIÉTÉS
TABLEAU N° 2 C
(LE TAUX DE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE EST RÉDUIT DE 0,7 POINT PAR AN)
(3) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,2 |
0,4 |
0,8 |
1,3 |
Consommation |
0,1 |
0,5 |
1,3 |
2,2 |
Investissement privé non résidentiel |
0,4 |
0,9 |
1,7 |
2,4 |
Exportations |
0,3 |
0,6 |
1,0 |
1,4 |
Importations |
0,4 |
1,0 |
1,9 |
3,0 |
Taux de chômage (1) |
0 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,5 |
Prix à la consommation |
- 0,7 |
- 1,8 |
- 3,0 |
- 4,3 |
Salaires nominaux |
0 |
- 0,4 |
- 0,8 |
- 1,2 |
Taux de change contre $ * |
0,6 |
0,5 |
0,3 |
0,2 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,3 |
- 0,2 |
- 0,1 |
0 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,1 |
- 0,1 |
0 |
0,1 |
Balance courante (2) |
0 |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,5 |
Solde public (2) |
- 0,6 |
- 1,3 |
- 1,9 |
- 2,5 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,7 |
- 1,4 |
- 2,1 |
- 2,8 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux de change est exprimé à l'incertain (une dépréciation de la monnaie se traduit par un écart variantiel positif)
Bien que
le choc imposé soit d'une ampleur différente - la masse de
réductions est moins importante sur la première année et,
en revanche, beaucoup plus élevée en fin de période - les
principaux enseignements retenus de la comparaison précédente
(cf. I.A) restent, ici, valables.
Quelle que soit la modalité adoptée, la moindre pression fiscale
assure des suppléments d'activité qui, au total, permettent de
réduire en partie le coût budgétaire initialement
engagé, y compris dans le cas le moins favorable, celui conjuguant les
baisses de TVA et d'impôt sur les sociétés. Dans ce dernier
cas, l'investissement n'est pas plus stimulé que dans les deux autres
hypothèses malgré l'amélioration relative de la
profitabilité car les variations de l'activité sont ici
inférieures. En effet, la contribution des variations du PIB à la
croissance de l'investissement (effet accélérateur) est
supérieure à celle des variations de la profitabilité.
Comme précédemment, la modalité de baisse qui
apparaît la plus efficace, si l'on retient les critères de
croissance, d'emploi et de solde public, est celle qui intègre un
allègement des charges sociales. Le PIB se situe, en fin de
période, 3 % au-dessus de son niveau du compte de
référence, le taux de chômage est réduit de plus de
deux points tandis que le solde public n'est altéré qu'à
hauteur de 70 % par rapport à la dégradation initiale
imposée par la baisse du taux de prélèvements
obligatoires. Outre les suppléments de recettes
générés par une activité plus soutenue, le solde
est amélioré par la contraction des prestations sociales qui
découle de la baisse du chômage mais aussi par celle des charges
d'intérêt qu'autorise la détente maintenue sur le moyen
terme des taux d'intérêt à court et à long terme
(c'est le seul scénario à proposer une détente des taux
sur le moyen terme). Cette combinaison cumule les bénéfices en
termes de consommation (provenant de la baisse de l'impôt sur le revenu),
d'investissement (effet accélérateur) mais aussi de commerce
extérieur puisque la baisse du coût du travail procure des gains
de compétitivité-prix importants. Ainsi, en dépit d'une
demande intérieure en progression, la balance courante enregistre une
amélioration en fin de période, ce qui contraste avec les autres
scénarios affichant une dégradation.
Malgré la détente de la politique monétaire
suscitée par la baisse relative des prix à la consommation, les
mouvements de taux nominaux ne suivent pas dans l'intégralité
ceux des prix (la politique monétaire est définie au niveau
européen et les prix en France diminuent beaucoup plus que dans les
autres pays de la zone euro). Dès lors, ces nouvelles conditions
monétaires et financières ne stimulent pas la demande car les
taux réels augmentent.
Le
tableau 3
propose une évaluation des conséquences se
rapportant à la proposition spécifique du Sénat
relativement à celle du programme triennal de finances publiques (cf.
annexe 2 pour les scénarios détaillés).
L'intérêt de cette estimation est de montrer les
suppléments de croissance obtenus en accentuant la baisse du taux de
prélèvements obligatoires. Le gain est significatif puisqu'il est
compris entre 0,6 % et 1,3 % de PIB en volume la quatrième année.
Le chômage est, quant à lui en baisse, entre - 0,2 et - 1,1 point.
La dégradation du solde public est en fin de période, comme
précédemment, inférieure à l'effort engagé
initialement.
RÉDUCTION DU TAUX DE PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES DE 1,3 POINT EN 4 ANS
TABLEAU N° 3
Ecarts variantiels (en %) sauf (1) et (2)
|
Baisses* de la TVA et de l'impôt sur le revenu |
Baisses* de l'impôt sur le revenu et des cotisations sociales employeurs |
Baisses* de la TVA et de l'impôt sur les sociétés |
|||
|
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
PIB |
0,1 |
0,7 |
0,2 |
1,3 |
0,1 |
0,6 |
Consommation
|
0,2
|
1,5
|
0,2
|
1,2
|
0,1
|
1,0
|
Prix
|
- 0,2
|
- 1,2
|
- 0,2
|
- 4,0
|
- 0,3
|
- 2,0
|
Taux
d'intérêt nominal de court terme (1)
|
- 0,1
|
0,1
|
- 0,1
|
- 0,5
|
- 0,1
|
0
|
Taux de chômage (1) |
0 |
- 0,2 |
- 0,1 |
- 1,1 |
0 |
- 0,2 |
Balance courante (2) |
0 |
- 0,4 |
0 |
0,1 |
0 |
- 0,2 |
Solde public (2) |
- 0,3 |
- 1,1 |
- 0,3 |
- 0,9 |
- 0,3 |
- 1,2 |
(1) Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Les pondérations appliquées correspondent à l'importance
relative de chacun des impôts dans le total.
II. La baisse des dépenses publiques : un instrument
indispensable pour réduire le taux de prélèvements
obligatoires sans compromettre l'assainissement budgétaire
Cette seconde partie analyse les conséquences d'une baisse des
dépenses publiques concentrée sur les dépenses de l'Etat.
L'objectif final est d'évaluer les économies budgétaires
indispensables à la mise en place de la réduction de la pression
fiscale et para-fiscale sans détérioration du solde public.
La section précédente a permis d'identifier le coût
budgétaire
ex post
(une fois le bouclage macro-économique
réalisé) de chacune des modalités envisagées. Par
conséquent, nous considérons, comme hypothèse de
départ, que ce coût doit être annulé par une baisse
adéquate des dépenses publiques.
A.
La baisse isolée des dépenses publiques réduit le
revenu national
Avant de présenter les scénarios globaux intégrant
à la fois les hypothèses de baisses des
prélèvements obligatoires (équivalentes à 2,9
points de PIB sur 4 ans) et celles de dépenses publiques
correspondantes, nous proposons des simulations de référence
permettant d'appréhender les répercussions
macro-économiques de la réduction des dépenses de l'Etat.
L'évaluation est faite sur les mêmes principes que ceux retenus
pour la baisse des prélèvements, c'est-à-dire un choc
équivalent à 1 % du PIB nominal
ex ante
maintenu sur 4 ans
et concernant deux types de dépenses, la consommation publique excluant
la masse salariale et les subventions aux agents privés. Les simulations
détaillées sont présentées en annexe 3.
EFFETS
COMPARÉS D'UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES OPÉRÉE
À TRAVERS DIFFÉRENTS TYPES DE DÉPENSES DE L'ETAT
TABLEAU N° 4
(CHOC
ÉQUIVALENT À 1 % DU PIB
EX ANTE
MAINTENU SUR 4 ANS)
Ecarts variantiels (en %) sauf (1) et (2)
|
Baisse de la consommation publique (a) |
Baisse des subventions (b) aux agents privés |
Combinaisons des deux types (c) |
|||
|
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
PIB |
- 0,9 |
- 0,7 |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,7 |
- 0,6 |
Consommation
|
- 0,1
|
- 0,4
|
- 0,1
|
- 0,3
|
- 0,1
|
- 0,4
|
Prix
à la consommation
|
- 0,1
|
- 1,7
|
0
|
- 0,1
|
- 0,1
|
- 0,9
|
Taux
d'intérêt nominal de court terme (1)
|
- 0,3
|
- 0,2
|
0
|
0
|
- 0,2
|
- 0,2
|
Taux de chômage (1) |
0,2 |
0,2 |
0 |
0 |
0,2 |
0,1 |
Balance courante (2) |
0,5 |
0,7 |
0 |
0,1 |
0,4 |
0,6 |
Solde public (2) |
0,8 |
0,9 |
0,9 |
0,9 |
0,8 |
0,9 |
(1) Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Les pondérations appliquées correspondent à l'importance
respective des différents impôts dans le total des recettes
fiscales.
(a)
hors masse salariale.
(b) subventions aux entreprises.
(c) les pondérations correspondent aux parts relatives occupées
par chaque type de dépenses dans le total.
La
première option considérée, une baisse de la consommation
publique, produit des effets fortement restrictifs à court terme. Ce
résultat " standard " adossé au mécanisme du
multiplicateur keynésien est sans surprise. Toute action sur la
consommation publique, composante du PIB, l'affecte directement. Puis, l'effet
multiplicateur sur la demande intérieure diffuse l'impact plus
largement. L'investissement est touché de manière plus sensible
et aussi plus rapide que la consommation (ce qui va à l'encontre de
l'idée selon laquelle, en atténuant les effets d'éviction,
la baisse des dépenses publiques pourrait se traduire par un surplus
d'investissement privé). Le seul canal par lequel la diminution du poids
de l'endettement public opère un impact sur le privé est celui
des taux d'intérêt dont la détente est permise par
l'ajustement budgétaire découlant de la compression des
dépenses.
Il faut toutefois préciser que la politique monétaire
d'accompagnement est définie au niveau de la zone euro. Ce sont donc les
évolutions de l'inflation dans la zone qui détermine les actions
sur les taux. Dès lors, on voit bien qu'une politique budgétaire
isolée ne peut être aussi bénéfique qu'une
concertation des interventions au niveau européen. Si cette
dernière était envisagée, la détente des conditions
de financement de l'économie serait bien supérieure et
stabiliserait alors l'environnement économique en contrecarrant les
effets restrictifs de la politique budgétaire. Les seules pertes
à envisager se situeraient au niveau de la balance courante car les
gains de compétitivité-prix vis-à-vis des partenaires
européens seraient moindres.
Malgré la rétroaction des conditions de l'offre, par la boucle
prix-salaires et par les répercussions de la baisse de l'endettement
public sur les conditions de financement de l'économie, la demande
continue de jouer un rôle décisif dans ce type de configuration.
Néanmoins, en fin de période, les évolutions nominales et
financières conduisent à une atténuation du choc initial
sur le PIB et à une amélioration des ratios de solde public (peu
affecté au total par le ralentissement de l'activité) et de dette
publique. La contraction de la demande favorise, en revanche, la position
extérieure.
Dans le cas des subventions aux entreprises, le choc opéré sur
les dépenses publiques n'est que très partiellement transmis
à la sphère productive et donc au PIB. Les subventions aux
entreprises participent à la formation des profits ( sur le plan
comptable, dans le modèle, elles sont une composante de l'EBE) et, par
cette voie indirecte, influencent l'investissement. Cependant, la
prédominance des effets de l'activité sur ceux des composantes
financières dans l'explication des fluctuations et du niveau de
l'investissement conduit, pour ces évaluations, à des
résultats macro-économiques peu perceptibles.
L'amélioration des ratios de solde et de dette publics apparaît,
dans ces conditions, extrêmement peu coûteuse sur le plan
macro-économique. La place et le volume occupés par les
subventions dans le budget de l'Etat limitent néanmoins la portée
de cet instrument. Un choc de 1 % de PIB nominal en 2000 réduit en effet
de moitié le total des subventions versées (en 2000, les
subventions sont évaluées à près de 185 milliards
de francs courants. Les économies prévues sur ce poste dans la
loi de finances 2000 sont de 19 milliards soit 2/3 du total des
économies prévues pour cette année
60(
*
)
).
Le contraste important entre les conséquences obtenues dans chacun des
deux cas étudiés ci-dessus a conforté le choix qui
consiste à retenir un scénario dans lequel les deux types
d'économies sont associés. Il en ressort une modération de
l'effet
a priori
plus brutal occasionné par une baisse de la
consommation publique, dont l'intensité est souvent discutée.
B.
Des scénarios globaux de baisse des dépenses publiques
accompagnant une réduction durable des prélèvements
obligatoires.
Pour conclure ces analyses, nous proposons d'évaluer des
scénarios globaux ayant l'ambition de traduire les trajectoires
possibles des dépenses et des prélèvements avec
l'idée d'atteindre deux objectifs :
(i) la réduction du taux de prélèvements obligatoires de
près de 3 points en 4 ans, soit à l'horizon de la fin 2003 ;
(ii) la stabilisation du solde public par une baisse appropriée des
dépenses de l'Etat.
Le
tableau 5
regroupe les principaux résultats obtenus dans le
cadre de trois scénarios formés sur la base des modalités
retenues dans la première partie de l'étude concernant la
réduction des prélèvements obligatoires (cf.
tableau
2
). Aux hypothèses qui portaient sur les différents types de
fiscalité, nous associons les hypothèses de baisse des
dépenses publiques qui permettent de financer la réduction du
taux de prélèvements obligatoires sans altérer la
situation financière de l'Etat. L'option retenue est celle d'une
combinaison entre une baisse de la consommation publique (80 %) et une baisse
des subventions aux entreprises (20 %). Ainsi, le raisonnement tient compte des
répercussions du bouclage macroéconomique et ne se limite pas
à retenir un transfert des dépenses vers les recettes dans des
proportions
a priori
équivalentes. Les baisses de
dépenses (par rapport au compte de référence et en termes
nominaux) sont comprises en fin de période entre 2,8 et 3,1 % du PIB
pour un résultat sur le taux de prélèvements de 2,9 % du
PIB
in fine.
Les différences d'amplitude en fonction des scénarios proviennent
essentiellement des effets contrastés produits par les
différentes baisses de fiscalité sur le PIB et le solde public.
Les différents scénarios de baisse de dépenses ne se
distinguent pas les uns des autres par de fortes variations du solde public
(relativement à son niveau de référence).
SCÉNARIOS GLOBAUX
TABLEAU N° 5
BAISSE
DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES (-2,8 POINTS
IN FINE
)
FINANCÉE
PAR UNE BAISSE DES DÉPENSES
**
PUBLIQUES SANS
DÉTERIORATION DU SOLDE PUBLIC
Ecarts variantiels (en %) sauf (1) et (2)
|
Scénario I
|
Scénario II
|
Scénario III
|
|||
|
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
1 ère année |
4 ème année |
PIB |
- 0,3 |
0 |
- 0,2 |
1,7 |
- 0,4 |
- 0,4 |
Consommation
|
0,3
|
2,6
|
0,3
|
1,8
|
0,1
|
1,5
|
Prix
à la consommation
|
- 0,6
|
- 3,9
|
- 0,5
|
-9,7
|
- 0,8
|
- 5,7
|
Taux
d'intérêt nominal de court terme (1)
|
- 0,3
|
- 0,3
|
- 0,4
|
- 1,6
|
- 0,4
|
- 0,6
|
Taux de chômage (1) |
0,1 |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 2,2 |
0,1 |
- 0,1 |
Balance courante (2) |
0,2 |
0,5 |
0,2 |
1,5 |
0,3 |
1,0 |
Solde public (2) |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
(1) Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Les pondérations appliquées correspondent à l'importance
relative de chacun des impôts dans le total.
** Baisses
de la consommation publique (hors masse salariale) et des subventions aux
entreprises.
SCÉNARIO GLOBAL I
TABLEAU N° 5 A
BAISSES
DE L'IMPÔT SUR LE REVENU ET DE LA TVA FINANCÉES
PAR UNE BAISSE DES DÉPENSES
**
PUBLIQUES SANS
DÉTERIORATION DU SOLDE PUBLIC
(4) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,3 |
- 0,5 |
- 0,2 |
0 |
Consommation |
0,3 |
0,7 |
1,6 |
2,6 |
Investissement privé non résidentiel |
- 0,6 |
- 0,9 |
- 0,1 |
0,2 |
Exportations |
0,1 |
0,4 |
0,9 |
1,3 |
Importations |
- 0,9 |
- 1,5 |
- 0,9 |
- 0,6 |
Taux de chômage (1) |
0,1 |
0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Prix à la consommation |
- 0,6 |
- 1,5 |
- 2,7 |
- 3,9 |
Salaires nominaux |
- 0,2 |
- 0,8 |
- 1,4 |
- 2,1 |
Taux de change contre $ * |
0,7 |
0,8 |
0,6 |
0,6 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,3 |
- 0,4 |
- 0,3 |
- 0,3 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Balance courante (2) |
0,2 |
0,4 |
0,4 |
0,5 |
Solde public (2) |
0 |
0 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,7 |
- 1,4 |
- 2,1 |
- 2,7 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
** Baisses de la consommation publique (hors masse salariale) et des
subventions aux entreprises.
SCÉNARIO GLOBAL II
BAISSES DE L'IMPÔT SUR LE REVENU ET DES COTISATIONS SOCIALES EMPLOYEURS
FINANCÉES
PAR UNE BAISSE DES DÉPENSES
**
PUBLIQUES SANS
DÉTERIORATION DU SOLDE PUBLIC
(5) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,2 |
0 |
0,6 |
1,7 |
Consommation |
0,3 |
0,7 |
1,2 |
1,8 |
Investissement privé non résidentiel |
- 0,4 |
- 0,2 |
0,9 |
2,4 |
Exportations |
0,5 |
1,7 |
4,0 |
7,6 |
Importations |
- 0,8 |
- 0,9 |
0 |
1,3 |
Taux de chômage (1) |
- 0,2 |
- 0,6 |
- 1,3 |
- 2,2 |
Prix à la consommation |
- 0,5 |
- 2,1 |
- 5,1 |
- 9,7 |
Salaires nominaux |
- 0,2 |
- 1,5 |
- 4,3 |
- 9,0 |
Taux de change contre $ * |
0,7 |
1,1 |
1,2 |
1,4 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,4 |
- 0,8 |
- 1,1 |
- 1,6 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,6 |
- 0,9 |
Balance courante (2) |
0,2 |
0,6 |
0,9 |
1,5 |
Solde public (2) |
0 |
0 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,7 |
- 1,4 |
- 2,1 |
- 2,8 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
** Baisses de la consommation publique (hors masse salariale) et des
subventions aux entreprises.
SCÉNARIO GLOBAL III
TABLEAU N° 5 C
BAISSES
DE LA TVA ET DE L'IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES DES
SOCIÉTÉS FINANCÉES
PAR UNE BAISSE DES DÉPENSES
**
PUBLIQUES SANS
DÉTERIORATION DU SOLDE PUBLIC
(6) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,4 |
- 0,7 |
- 0,5 |
- 0,4 |
Consommation |
0,1 |
0,2 |
0,8 |
1,5 |
Investissement privé non résidentiel |
- 0,8 |
- 1,4 |
- 0,7 |
- 0,3 |
Exportations |
0,2 |
0,5 |
1,1 |
1,8 |
Importations |
- 1,1 |
- 2,3 |
- 2,0 |
- 2,0 |
Taux de chômage (1) |
0,1 |
0,1 |
0 |
- 0,1 |
Prix à la consommation |
- 0,8 |
- 2,1 |
- 3,8 |
- 5,7 |
Salaires nominaux |
- 0,2 |
- 1,1 |
- 2 |
- 3,1 |
Taux de change contre $ * |
0,9 |
1,1 |
1,0 |
1,0 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,4 |
- 0,6 |
- 0,6 |
- 0,6 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,3 |
- 0,3 |
Balance courante (2) |
0,3 |
0,6 |
0,8 |
1 |
Solde public (2) |
- 0,1 |
0 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,7 |
- 1,5 |
- 2,2 |
- 2,8 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
** Baisses de la consommation publique (hors masse salariale) et des
subventions aux entreprises.
Plusieurs conclusions peuvent être dressées
à
partir de la comparaison des résultats réunis dans le tableau
5 :
(i) sur le court terme, un effort doit être consenti en termes de revenu
national quelle que soit l'option envisagée. Les trois scénarios
se rejoignent sur ce point qui concerne la prédominance, dans un premier
temps, des retombées négatives de la contraction de la
consommation publique. La perte d'activité affecte cependant de
manière contrastée les différentes composantes de la
demande intérieure. La consommation, malgré une situation de
l'emploi dégradé (excepté dans le scénario II), est
soutenue par des mesures fiscales favorables (que ce soit l'impôt sur le
revenu ou la TVA) et des évolutions de salaires réels qui ne
s'ajustent que progressivement au ralentissement des prix. L'investissement, en
revanche, souffre directement de la réduction des
débouchés et ne bénéficie pas d'une baisse de la
pression fiscale aussi significative. La dynamique des prix et des salaires
est, elle aussi, très proche d'un scénario à l'autre.
(ii) en revanche, à moyen terme, la distinction entre les trois
scénarios apparaît clairement, aussi bien sur l'intensité
des mouvements que sur la dynamique à l'oeuvre. Le scénario II
reste, sans conteste, le plus favorable que l'on se réfère aux
résultats sur le PIB, le chômage ou encore le commerce
extérieur. Quelles que soient les modalités envisagées, la
consommation des ménages connaît des évolutions qui la
situent dans tous les cas au-dessus de son niveau du compte de
référence. La baisse de l'impôt sur le revenu
cumulée à celle de la TVA lui est, néanmoins, la plus
favorable. Les mouvements observés sur l'investissement sont, quant
à eux, plus diversifiés. Seul le scénario II fournit un
contexte résolument propice à l'investissement grâce aux
substantiels suppléments d'activité. Par opposition, le
scénario III est le seul à afficher un retrait de
l'investissement à moyen terme alors qu'il intègre une mesure
fiscale dirigée en sa faveur. Un processus désinflationniste
émerge dans toutes les configurations mais avec des amplitudes
variables. L'ajustement des salaires nominaux est différent en fonction
des scénarios car la formation des prix n'est pas affectée au
même niveau (cf. partie I.A). Dès lors, la boucle prix-salaires
conduit dans les cas I et III à des évolutions de salaires
réels positives qui pèsent sur l'emploi. Enfin, ce contexte
désinflationniste étant favorisé par des mesures de
politique économique nationale, on observe une déconnexion entre
la formation des prix et celle des taux d'intérêt, basée
sur des critères européens, qui ne suivent qu'en partie les
mouvements de l'inflation interne. De ce fait, les taux réels se situent
à des niveaux supérieurs à ceux du compte de
référence ce qui opère une pression négative sur la
demande.
En conclusion, il apparaît possible de financer une baisse des
prélèvements obligatoires par une baisse des dépenses
publiques sans entraîner de détérioration des comptes
publics. Au départ, les économies budgétaires sont plus
que proportionnelles à la réduction souhaitée de la
fiscalité du fait des répercussions négatives
qu'entraîne la contraction de la consommation publique sur le PIB et donc
sur les recettes des administrations publiques. À moyen terme, en
revanche, les effets bénéfiques d'une baisse de la pression
fiscale dominent (le taux de chômage est toujours en retrait) sauf dans
le cas d'une baisse de l'impôt sur les bénéfices des
sociétés où les effets sur le PIB sont simplement
atténués. Ce résultat est renforcé si l'on nuance,
en parallèle, les effets négatifs qui ressortent des simulations
sur les dépenses publiques. Il existe, en effet, plus d'arguments en
faveur de l'atténuation possible de ces effets négatifs que de
critiques à l'encontre de l'impact positif sur l'activité d'une
baisse de la fiscalité, hormis celles ayant trait à
l'intensité de la propension à dépenser les gains
retirés d'une réduction d'impôt. Les effets sur l'emploi
sont toujours positifs bien que faibles dans les scénarios où les
mesures de politique économique ne visent pas volontairement le
chômage. Le scénario III qui intègre ce type de mesure fait
apparaître simultanément un déploiement de
l'investissement. La prédominance des perspectives d'activité
(effet accélérateur) s'affirme encore et ceci, malgré des
effets de substitution défavorables au capital car l'évolution de
son coût relatif souffre à la fois de la baisse du coût du
travail et de la hausse des taux d'intérêt réels.
Les effets bénéfiques peuvent aussi se concentrer sur une
composante spécifique du PIB sans le faire évoluer globalement.
Le scénario I illustre ce cas de figure dans lequel les mesures
conjointes de baisse de la consommation publique (qui contribue
négativement à l'évolution du PIB et explique en partie la
stagnation de celui-ci en fin de période malgré l'augmentation
des autres composantes) et de baisse de la fiscalité visant
a
priori
la consommation privée conduisent effectivement à une
demande des ménages plus dynamique sans que pour autant la croissance
globale soit modifiée. Dans la même optique, on peut relever les
performances supérieures du scénario III par rapport au
scénario I sur la balance courante. Les exportations, favorisées
par de meilleures conditions de compétitivité-prix, se situent
à un niveau supérieur de 1,8 % à celui du compte de
référence contre 1,3 % dans le scénario I. En
parallèle, les importations sont en retrait de 2 % alors que dans
le scénario I, le recul n'est que de 0,6 % du fait du dynamisme de
la demande intérieure.
III. La résorption complète du déficit public
à l'horizon de 2003
Cette dernière simulation propose une évaluation de la baisse des
dépenses publiques nécessaire pour annuler progressivement le
déficit public. Nous partons d'un déficit de l'ordre de
2,4 % du PIB en début d'année 2000 (ce qui est
désormais supérieur au déficit estimé pour 1999
soit 2,1 %) et imposons sa résorption graduelle sur quatre années
c'est-à-dire à l'horizon de la fin de l'année 2003
(l'évaluation se fait sur le ratio rapportant le solde public au PIB,
elle tient compte du bouclage macro-économique). La baisse est de
l'ordre de 0,6 point de PIB par an ce qui est proche de l'évolution
observée de 1997 à 2000 (si l'on considère le
déficit public calculé hors soulte France Telecom)
L'estimation présentée dans le
tableau 6
montre l'effort
à consentir en termes de revenu national pour atteindre l'assainissement
budgétaire proposé. On remarque, cependant, que le retrait du PIB
en fin de période est proportionnellement moins important que celui du
déficit public. Les effets désinflationnistes occasionnés
par le ralentissement du rythme de croissance amoindrissent, à moyen
terme, l'impact négatif de la réduction des dépenses
publiques. Ici, les salaires réels diminuent et les taux
d'intérêt réels également. L'effet négatif
sur l'investissement privé est donc atténué tandis que les
exportations se développent grâce à des évolutions
de prix plus compétitives. La dépréciation de la monnaie
nationale, consécutive à la baisse des taux
d'intérêt, accentue ces dernières.
Cette dernière partie permet de compléter les enseignements issus
de la section précédente. Elle souligne en particulier l'effort
notable qu'il faudrait accomplir sur le plan des dépenses publiques pour
pouvoir tout à la fois réduire les prélèvements
obligatoires dans les proportions envisagées ci-dessus et annuler le
déficit public dans un temps limité à quatre
années. Les effets positifs que provoque la baisse de la pression
fiscale ne sont pas assez expansifs pour compenser les effets restrictifs de la
baisse des dépenses publiques.
Mais l'assainissement budgétaire pourrait aussi être
facilité par une dynamique de croissance plus soutenue occasionnant des
recettes fiscales plus amples bien que les taux de fiscalité soient
réduits.
Cependant, une approximation sommaire - car n'identifiant pas isolément
les différents ressorts de la croissance - de l'effet produit par un
supplément de PIB de l'ordre de 1 % en volume maintenu sur quatre
années (le taux de croissance serait supérieur d'un point la
première année puis la différence en niveau sur le PIB
serait maintenue), conduit à une baisse du déficit public de 0,4
point de PIB en fin de période, ce qui est loin d'être comparable
à l'hypothèse retenue précédemment.
Une deuxième évaluation consistant à imposer cette fois-ci
un taux de croissance tendanciel durablement plus élevé (+ 0,4
point par an de 2001 à 2003 en partant d'un choc de + 1 % en 2000)
conduit, en fin de période, à une baisse de l'ordre d'un point de
PIB, bien plus significative mais encore éloignée de la cible
évoquée ci-dessus
61(
*
)
. Il resterait, par conséquent,
un effort à réaliser sur le plan des dépenses publiques.
RÉDUCTION DU DÉFICIT PUBLIC
(- 2,4 POINTS EN 4 ANS)
(7) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,5 |
- 1,0 |
- 1,4 |
- 1,7 |
Consommation |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,5 |
- 0,7 |
Investissement privé non résidentiel |
- 1,1 |
- 1,9 |
- 2,4 |
- 2,8 |
Exportations |
- 0,1 |
- 0,1 |
0,1 |
0,4 |
Importations |
- 1,4 |
- 2,7 |
- 3,9 |
- 4,9 |
Taux de chômage (1) |
0,1 |
0,2 |
0,3 |
0,4 |
Prix à la consommation |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,7 |
- 1,4 |
Salaires nominaux |
- 0,2 |
- 0,6 |
- 1,2 |
- 2,0 |
Taux de change contre $ * |
0,3 |
0,5 |
0,7 |
0,8 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,5 |
- 0,6 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,4 |
Balance courante (2) |
0,3 |
0,6 |
1,0 |
1,4 |
Solde public (2) |
0,6 |
1,1 |
1,7 |
2,4 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux de change est exprimé à l'incertain (une dépréciation de la monnaie se traduit par un écart variantiel positif)
ANNEXES
ANNEXE
1 : Baisse des prélèvements obligatoires (1 % de PIB) par
types de fiscalité
ANNEXE 2 : Réduction du taux de prélèvements
obligatoires de 1,3 point en 4 ans
ANNEXE 3 : Baisse des dépenses publiques (1 % de IB maintenu sur 4
ans) par types de dépenses
ANNEXE 1
Baisse des prélèvements obligatoires (1 % de PIB) par types de
fiscalité
BAISSE
DE LA TVA
(1 % DE PIB
EX ANTE
MAINTENU SUR 4 ANS)
TABLEAU N° 1 A
(8) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,3 |
0,4 |
0,7 |
0,8 |
Consommation |
0,2 |
0,7 |
1,4 |
1,7 |
Investissement privé non résidentiel |
0,7 |
0,8 |
1,3 |
1,2 |
Exportations |
0,5 |
0,6 |
0,6 |
0,7 |
Importations |
0,7 |
1,0 |
1,7 |
1,9 |
Taux de chômage (1) |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,2 |
Prix à la consommation |
- 1,3 |
- 1,9 |
- 2,2 |
- 2,2 |
Salaires nominaux |
- 0,1 |
- 0,7 |
- 0,6 |
- 0,6 |
Taux de change contre $ * |
1,0 |
- 0,1 |
- 0,4 |
- 0,2 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,5 |
0,1 |
0,3 |
0,2 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,2 |
0,1 |
0,2 |
0,2 |
Balance courante (2) |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,3 |
Solde public (2) |
- 0,9 |
- 0,9 |
- 0,8 |
- 0,8 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 1,0 |
- 1,1 |
- 1,0 |
- 0,9 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux de change est exprimé à l'incertain (une dépréciation de la monnaie se traduit par un écart variantiel positif)
TABLEAU N° 1 B
BAISSE
DE L'IMPÔT SUR LE REVENU
(1 % DE PIB
EX ANTE
MAINTENU SUR 4 ANS)
(9)
(10) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,4 |
0,6 |
0,6 |
0,7 |
Consommation |
0,7 |
1,3 |
1,6 |
1,8 |
Investissement privé non résidentiel |
0,8 |
1,1 |
1,0 |
0,9 |
Exportations |
0,1 |
0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Importations |
1,0 |
1,6 |
1,8 |
1,8 |
Taux de chômage (1) |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Prix à la consommation |
0 |
0,1 |
0,3 |
0,6 |
Salaires nominaux |
0,1 |
0,3 |
0,6 |
0,8 |
Taux de change contre $ * |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,3 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
0,1 |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
Balance courante (2) |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,5 |
- 0,6 |
Solde public (2) |
- 0,9 |
- 0,8 |
- 0,8 |
- 0,8 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
-1,0 |
- 0 ,9 |
- 0,9 |
- 0,9 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
BAISSE DES COTISATIONS SOCIALES À LA CHARGE DES EMPLOYEURS
(1 % DE PIB
EX ANTE
MAINTENU SUR 4 ANS)
TABLEAU N° 1 C
(11) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,4 |
0,7 |
1,2 |
1,8 |
Consommation |
0,3 |
0,3 |
0,5 |
0,6 |
Investissement privé non résidentiel |
0,9 |
1,2 |
1,6 |
2,2 |
Exportations |
1,1 |
2,1 |
3,7 |
5,7 |
Importations |
0,8 |
1,1 |
1,7 |
2,3 |
Taux de chômage (1) |
- 0,5 |
- 0,9 |
- 1,2 |
- 1,4 |
Prix à la consommation |
- 0,8 |
- 2,6 |
- 5,0 |
- 7,8 |
Salaires nominaux |
- 0,2 |
- 1,8 |
- 4,4 |
- 7,5 |
Taux de change contre $ * |
0,7 |
0,5 |
0,4 |
0,2 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,5 |
- 0,5 |
- 0,7 |
- 0,8 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,4 |
Balance courante (2) |
0 |
0,2 |
0,4 |
0,8 |
Solde public (2) |
- 0,7 |
- 0,6 |
- 0,5 |
- 0,4 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,8 |
- 0,7 |
- 0,7 |
- 0,7 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
BAISSE DE L'IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS
TABLEAU N° 1 D
(1 % DE PIB EX ANTE MAINTENU SUR 4 ANS)
(12) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0 |
0 |
0,1 |
0,1 |
Consommation |
0 |
0 |
0,1 |
0,1 |
Investissement privé non résidentiel |
0,1 |
0,3 |
0,5 |
0,6 |
Exportations |
0 |
0 |
0 |
0 |
Importations |
0 |
0,1 |
0,2 |
0,2 |
Taux de chômage (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Prix à la consommation |
0 |
0 |
0 |
0 |
Salaires nominaux |
0 |
0 |
0 |
0,1 |
Taux de change contre $ * |
0 |
0 |
0 |
0 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Balance courante (2) |
0 |
0 |
0 |
- 0,1 |
Solde public (2) |
- 1,0 |
- 1,1 |
- 1,1 |
- 1,1 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 1,0 |
- 1,0 |
- 1,0 |
- 1,0 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux de change est exprimé à l'incertain (une dépréciation de la monnaie se traduit par un écart variantiel positif)
ANNEXE 2
b) Réduction du taux de prélèvements obligatoires de 1,3 point en 4 ans
RÉDUCTIONS DE LA TVA ET DE L'IMPÔT SUR LE REVENU
TABLEAU N° 3 A
(LE TAUX DE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE EST PROGRESSIVEMENT RÉDUIT DE 1,3 POINT EN 4 ANS)
(1) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,1 |
0,3 |
0,5 |
0,7 |
Consommation |
0,2 |
0,5 |
0,9 |
1,5 |
Investissement privé non résidentiel |
0,2 |
0,5 |
0,9 |
1,2 |
Exportations |
0,1 |
0,2 |
0,3 |
0,4 |
Importations |
0,3 |
0,7 |
1,2 |
1,8 |
Taux de chômage (1) |
0 |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Prix à la consommation |
- 0,2 |
- 0,6 |
- 0,9 |
- 1,2 |
Salaires nominaux |
0 |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Taux de change contre $ * |
0,2 |
0,1 |
0 |
- 0,1 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,1 |
0 |
0 |
0,1 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
0 |
0 |
0 |
0,1 |
Balance courante (2) |
0 |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,4 |
Solde public (2) |
- 0,3 |
- 0,6 |
- 0,8 |
- 1,1 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,3 |
- 0,7 |
- 1,0 |
- 1,3 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
RÉDUCTIONS DE L'IMPÔT SUR LE REVENU ET DES COTISATIONS
SOCIALES À LA CHARGE DES EMPLOYEURS
(LE TAUX DE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE EST PROGRESSIVEMENT
RÉDUIT DE 1,3 POINT EN 4 ANS)
TABLEAU N° 3 B
(2) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,2 |
0,4 |
0,8 |
1,3 |
Consommation |
0,2 |
0,4 |
0,8 |
1,2 |
Investissement privé non résidentiel |
0,3 |
0,8 |
1,3 |
2,0 |
Exportations |
0,3 |
0,8 |
1,7 |
3,1 |
Importations |
0,3 |
0,8 |
1,5 |
2,3 |
Taux de chômage (1) |
- 0,1 |
- 0,4 |
- 0,7 |
- 1,1 |
Prix à la consommation |
- 0,2 |
- 0,8 |
- 2,1 |
- 4,0 |
Salaires nominaux |
0 |
- 0,4 |
- 1,4 |
- 3,2 |
Taux de change contre $ * |
0,2 |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,5 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Balance courante (2) |
0 |
0 |
0 |
0,1 |
Solde public (2) |
- 0,3 |
- 0,5 |
- 0,7 |
- 0,9 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,3 |
- 0,6 |
- 0,9 |
- 1,2 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
RÉDUCTIONS DE LA TVA ET DE L'IMPÔT SUR LES
SOCIÉTÉS
TABLEAU N° 3 C
(LE TAUX DE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE EST PROGRESSIVEMENT RÉDUIT DE 1,3 POINT EN 4 ANS)
(3) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
0,1 |
0,2 |
0,4 |
0,6 |
Consommation |
0,1 |
0,2 |
0,6 |
1,0 |
Investissement privé non résidentiel |
0,2 |
0,4 |
0,8 |
1,1 |
Exportations |
0,1 |
0,3 |
0,5 |
0,6 |
Importations |
0,2 |
0,4 |
0,9 |
1,3 |
Taux de chômage (1) |
0 |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Prix à la consommation |
- 0,3 |
- 0,8 |
- 1,4 |
- 2 |
Salaires nominaux |
0 |
- 0,2 |
- 0,4 |
- 0,5 |
Taux de change contre $ * |
0,3 |
0,3 |
0,2 |
0,1 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,1 |
- 0,1 |
0 |
0 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,1 |
- 0,1 |
0 |
0 |
Balance courante (2) |
0 |
0 |
- 0,1 |
- 0,2 |
Solde public (2) |
- 0,3 |
- 0,6 |
- 0,9 |
- 1,2 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,3 |
- 0,7 |
- 1 |
- 1,3 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux de change est exprimé à l'incertain (une dépréciation de la monnaie se traduit par un écart variantiel positif)
ANNEXE 3
Baisse des dépenses publiques (1 % de PIB maintenu sur 4 ans)
par
types de dépenses
BAISSE DE LA CONSOMMATION PUBLIQUE **
TABLEAU N° 4 A
(1 % DE PIB EX ANTE MAINTENU SUR 4 ANS)
(4) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,9 |
- 0,8 |
- 0,7 |
- 0,7 |
Consommation |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,4 |
Investissement privé non résidentiel |
- 1,8 |
- 1,5 |
- 0,9 |
- 0,8 |
Exportations |
- 0,2 |
0,1 |
0,3 |
0,4 |
Importations |
- 2,4 |
- 2,3 |
- 2,0 |
- 2,0 |
Taux de chômage (1) |
0,2 |
0,2 |
0,1 |
0,2 |
Prix à la consommation |
- 0,1 |
- 0,4 |
- 0,8 |
- 1,1 |
Salaires nominaux |
- 0,3 |
- 0,8 |
- 1,0 |
- 1,4 |
Taux de change contre $ * |
0,5 |
0,5 |
0,3 |
0,3 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Balance courante (2) |
0,5 |
0,6 |
0,6 |
0,7 |
Solde public (2) |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,9 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
0,1 |
0 |
0 |
0,1 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
** hors masse salariale
RÉDUCTION DES SUBVENTIONS AUX ENTREPRISES
TABLEAU N° 4 B
(1 % DE PIB EX ANTE MAINTENU SUR 4 ANS)
(5) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Consommation |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,3 |
Investissement privé non résidentiel |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Exportations |
0 |
0 |
0 |
0 |
Importations |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,3 |
Taux de chômage (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Prix à la consommation |
0 |
0 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Salaires nominaux |
0 |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,2 |
Taux de change contre $ * |
0 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
0 |
0 |
0 |
0 |
Balance courante (2) |
0 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
Solde public (2) |
0,9 |
0,9 |
0,9 |
0,9 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,2 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
REDUCTION DE LA CONSOMMATION PUBLIQUE
**
ET DES SUBVENTIONS AUX
ENTREPRISES
TABLEAU N° 4 C
(- 1 % DE PIB EX ANTE MAINTENU SUR 4 ANS)
(6) FRANCE
Ecarts variantiels en % sauf (1) et (2)
Année |
1 |
2 |
3 |
4 |
PIB |
- 0,7 |
- 0,7 |
- 0,6 |
- 0,6 |
Consommation |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,3 |
- 0,4 |
Investissement privé non résidentiel |
- 1,5 |
- 1,2 |
- 0,8 |
- 0,6 |
Exportations |
- 0,2 |
0,1 |
0,2 |
0,3 |
Importations |
- 2 |
- 1,9 |
- 1,7 |
- 1,6 |
Taux de chômage (1) |
0,2 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
Prix à la consommation |
- 0,1 |
- 0,4 |
- 0,6 |
- 0,9 |
Salaires nominaux |
- 0,2 |
- 0,6 |
- 0,9 |
- 1,2 |
Taux de change contre $ * |
0,4 |
0,4 |
0,2 |
0,3 |
Taux d'intérêt nominal à court terme (1) |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,2 |
- 0,2 |
Taux d'intérêt nominal à long terme (1) |
- 0,2 |
- 0,2 |
- 0,1 |
- 0,1 |
Balance courante (2) |
0,4 |
0,5 |
0,5 |
0,6 |
Solde public (2) |
0,8 |
0,8 |
0,9 |
0,9 |
Taux de prélèvements obligatoires (1) |
0,1 |
0 |
0 |
0 |
(1)
Ecarts en points (2) Ecarts en points de PIB
Source : COE avec le modèle multinational OEF
* Le taux
de change est exprimé à l'incertain (une
dépréciation de la monnaie se traduit par un écart
variantiel positif)
** hors masse salariale
ANNEXE 4
Le modèle multinational OEF
LE MODÈLE MULTINATIONAL OEF
Le
modèle multinational macroéconométrique OEF, de
fréquence trimestrielle, comprend 22 modèles nationaux et 6
zones géographiques (couvrant 52 pays). Bien entendu, une
hiérarchie existe dans le traitement détaillé des pays.
Les principales économies industrialisées (Etats-Unis, Japon,
Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) donnent lieu à des
modèles "volumineux" et plus performants (250 variables) que les petits
pays européens ou certains pays émergents (150 variables).
D'autre part, certaines régions du monde sont traitées en bloc et
avec une précision sommaire.
L'approche "globalisante" des modèles multinationaux se traduit par une
structure théorique similaire à la plupart des modèles
nationaux qui les composent. C'est le cas du modèle OEF. Les
spécificités nationales transparaissent alors essentiellement
à travers les valeurs des coefficients estimés dans chacune des
équations de comportement.
Sur le plan méthodologique, l'approche économétrique
correspond à la nouvelle génération de modèles
macro-économiques puisqu'elle est basée sur l'existence et la
mise en évidence de relations de cointégration entre les
principales composantes économiques dans le long terme. Techniquement,
cela se traduit par la présence de modèles à correction
d'erreur dans la majorité des équations du modèle.
Pour l'interprétation économique, cette architecture technique
n'est pas sans importance. Elle permet d'appréhender à la fois la
dynamique de court terme et le comportement de long terme des principales
variables analysées, la première étant corrigée
systématiquement afin d'assurer l'équilibre de moyen-long terme
du modèle. Le qualificatif "long" doit être nuancé car pour
un modèle trimestriel comme l'est OEF, l'ajustement au long terme peut
être réalisé en l'espace de quelques années (dont le
nombre est inférieur à 5 ans, notamment). Cette structure
technique répond ainsi doublement aux exigences du contenu
théorique puisque les expressions de long terme ont aussi la
propriété d'intégrer des déterminants
reflétant des comportements d'offre, souvent absents dans les
générations précédentes de modèles
macro-économiques néo-keynésiens.
Outre la globalisation géographique, la quasi-totalité des
variables économiques sont endogénéisées.
Le traitement des taux d'intérêt et des taux de change est, sur ce
plan, un exemple déterminant. La politique monétaire est
endogène dans le modèle multinational, conduire des variantes
à politique inchangée suppose donc que l'on neutralise un certain
nombre d'équations.
La formalisation des variables financières s'étend au-delà
des taux d'intérêt et de change. Elle couvre, en effet, mais de
façon plus sommaire, les déterminants directeurs de
marchés financiers. Ainsi, le marché des actions et leur prix ne
sont pas exogènes dans le modèle. La demande de monnaie est
également déterminée par le bouclage
macro-économique multinational.
Ces choix de développement ont des conséquences sur l'ensemble du
modèle car, ces variables financières sont présentes dans
les comportements économiques centraux : approche en Q de Tobin pour
l'investissement des entreprises ; influence de la richesse financière
dans le comportement de consommation et bien entendu, présence des taux
d'intérêt courts et/ou longs dans un grand nombre
d'équations pour expliquer à la fois l'équilibre de
moyen-long terme et la dynamique de court terme.
La transmission des chocs financiers internes et/ou externes conditionne donc,
de manière significative, à côté de la transmission
des chocs en volume, les résultats du modèle. Dans ces domaines,
la prédominance de l'économie américaine et allemande
(pour l'Europe) apparaît clairement.
La dernière version du modèle OEF (début 1999)
intègre la modélisation de la zone euro (11 pays). Cela se
traduit par l'existence de variables "zone euro" résultant simplement de
l'agrégation pondérée de variables calculées par
les différents modèles nationaux. Mais surtout, les
spécifications concernant la politique monétaire ont
été modifiées. Ainsi, le taux d'intérêt
à court terme pour la zone euro est déterminé dans le
modèle allemand par une fonction de réaction de la BCE
basée prioritairement sur une cible d'inflation (2 %) et, de
façon marginale, sur une cible de croissance potentielle (2,5 % pour
l'ensemble de la zone).
Un taux de change euro/dollar est formalisé à partir des
différentiels de taux d'intérêt et d'inflation par rapport
aux Etats-Unis et d'une prime de risque fonction de la balance courante. Il est
décliné à l'ensemble de la zone. Aucune autonomie
nationale n'est donc plus autorisée.