Annexe
Gérard PELLETIER vice-président Fédération nationale des maires ruraux
La loi de 1990, avec ses effets différés, a largement modifié le paysage postal de la France. Mais les changements ne sont pas allés jusqu'au bout : La Poste n'est pas devenue privée, ni une banque, le service postal minimal ; pompeusement nommé " universel " doit, dès aujourd'hui être instauré.
Les Maires Ruraux ont toujours été clairs sur ce point : on ne peut à la fois demander à La POSTE de devenir compétitive au sens libéral du mot et continuer à assurer sur le territoire une mission de service au public satisfaisante. Le surcoût induit ne peut être supporté par les seules collectivités, du fait du désengagement de l'État. La cohésion et le développement du territoire est bien une mission régalienne que les lois récentes ne réaffirment qu'en termes vagues et en objectifs, sans donner les moyens techniques et financiers de leurs exigences.
La concertation locale collectivités - POSTE n'est pas seulement une affaire d'outils, mais avant tout de réalité et d'efficacité que les élus attendent presque partout. Dans le débat global des services au public, La POSTE doit s'insérer dans le dispositif complexe du global. Tous les maires savent qu'un bureau de POSTE qui disparaît, pour de simples raisons financières, c'est, bien au delà, la fragilisation du tissu local et que l'effet d'entraînement que l'on connaît mène, tôt ou tard, vers le déclin. L'école, le commerce, le bistrot, ne tarderont guère.
Laxisme local ? Désintérêt ? Erosion sociale ? Il est trop facile de le dire pour justifier, chiffres et statistiques à l'appui, l'économie brute réalisée, laquelle ignore toujours les coûts sociaux induits, mais bien sûr, différés.
Si l'on veut encore que le développement du territoire soit plus qu'une formule laissant croire qu'on le veut sans jamais s'en donner les moyens, il convient de réaffirmer :
• Que les communes ont historiquement et de plus en
plus volontairement supporté financièrement la présence
postale telle qu'elle est encore ;
• Que les maires sont prêts à en
discuter, et au delà de leur clocher, grâce à
l'intercommunalité en particulier, source de réflexion ;
• Qu'il est temps que La POSTE s'ouvre aux services
bancaires à part entière, puisque les banques ont très
majoritairement quitté le rural ;
• Que l'État, sur des plans concertés
de territoires, prouve par son aide, l'intérêt qu'il porte
à la présence de services intégrés dans lesquels La
POSTE pourrait jouer un rôle central et non unique ;
• Que toutes les communes de France doivent
être traitées de la même façon, quant au fond.
La cohésion du territoire national est à ce prix.