TRAVAUX DE LA COMMISSION

Réunie le jeudi 24 juin 1999, sous la présidence de M. Jean Delaneau, président, la commission a entendu une communication de M. Alain Vasselle sur la réforme des retraites .

M. Jean Delaneau, président, a rappelé que la commission avait auditionné M. Jean-Michel Charpin, commissaire général du Plan, à deux reprises : le 16 décembre 1998, après le début des travaux de la commission de concertation, et le 5 mai 1999, après la remise officielle au Premier ministre du rapport sur " L'avenir de nos retraites ".

Il a précisé que la commission avait confié, le 5 mai 1999, à M. Alain Vasselle, rapporteur des lois de financement de la sécurité sociale pour l'assurance vieillesse, la mission de présenter un rapport d'information.

M. Alain Vasselle a ensuite présenté les grandes lignes de son rapport (cf. ci-dessus).

M. Jean Delaneau, président, a remercié le rapporteur pour la qualité et la pertinence de ses analyses. Il a considéré que cette communication, venant après l'adoption du rapport d'information de M. Charles Descours sur les lois de financement de la sécurité sociale, traduisait le souci de la commission et de ses rapporteurs d'un travail permanent sur les finances sociales. Il s'est déclaré frappé par l'observation du rapporteur selon laquelle une réforme maîtrisée des retraites nécessitait une initiative immédiate car plus le temps passait plus l'éventail des choix se refermait.

M. Dominique Leclerc a indiqué qu'il partageait les conclusions du rapporteur et notamment le caractère urgent des réformes à engager. Il a estimé que le rapport Charpin avait eu au moins le mérite d'initier un débat public sur la question des retraites. Après s'être interrogé sur la représentativité des organisations syndicales qui contestaient les conclusions du rapport Charpin, il a considéré que les Français étaient, pour leur part, de plus en plus conscients de la nécessité d'une réforme des retraites.

M. Dominique Leclerc a souligné les inégalités grandissantes entre les personnes au regard de la retraite ; il a jugé que la réforme des régimes spéciaux ne pouvait plus être différée et qu'il était indispensable d'instituer un troisième étage de retraite par capitalisation. Il a considéré que le fonds de réserve créé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 n'apparaissait pas comme une solution crédible eu égard aux enjeux.

Après avoir souligné la qualité du rapport de M. Charpin, M. Bernard Seillier s'est inquiété des développements de ce rapport consacrés aux avantages familiaux en matière de retraite. Il a jugé qu'il convenait d'être très vigilant pour éviter une remise en question de ces avantages qui témoignaient de la solidarité nationale à l'égard des familles.

M. Jean-Louis Lorrain a considéré qu'il convenait d'élargir la réflexion sur le vieillissement et d'examiner cette problématique de manière globale en s'intéressant également à la question de la grande dépendance. Il a souligné que les retraités jouaient un rôle essentiel en matière de solidarité intergénérationnelle. Il a souhaité savoir quelles réformes avaient été entreprises, en matière de retraite, par nos principaux partenaires européens.

Mme Gisèle Printz a considéré qu'il y avait urgence à réformer les retraites. Elle a souligné que le Gouvernement avait précisément conscience de cette urgence et qu'il avait fait du dossier des retraites l'une de ses priorités. Elle a jugé que les jeunes générations paraissaient moins inquiètes de l'avenir des retraites que les générations plus âgées.

En réponse aux intervenants, M. Alain Vasselle a observé qu'il y avait un paradoxe entre la volonté du Gouvernement de combattre les inégalités et le maintien, parallèlement, de disparités croissantes entre les régimes de retraites. Il a partagé le souci exprimé par M. Bernard Seillier de ne pas remettre en cause les avantages familiaux tout en soulignant qu'il était cependant possible de réexaminer certains dispositifs.

M. Alain Vasselle a précisé que plusieurs pays européens avaient déjà engagé des réformes importantes de leurs systèmes de retraites. Il a cité le cas de la Norvège et de la Suède qui constituaient actuellement des fonds de réserve grâce à la situation favorable de leurs finances publiques.

A l'issue de ce débat, la commission a approuvé la communication de M. Alain Vasselle et a décidé sa publication sous la forme d'un rapport d'information .

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