II. L'ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE NATIONAL : LA POURSUITE DE PERFORMANCES ÉLEVÉES, MALGRÉ QUELQUES LACUNES

A. UN HAUT NIVEAU DE PERFORMANCE

Le niveau de performance de la France peut s'analyser à partir de l'étude de l'évolution des stocks d'IDE par pays émetteur et par secteur d'activité.

1. les stocks d'i.d.e en france : analyse par pays émetteur

Les États-Unis et l'Europe représentent en 1996 environ 90% des stocks d'IDE en France (cf. graphique 2), contre environ 80% en 1989. Cette évolution ne s'est pas faite aux dépens du Japon, dont la part relative est restée stable autour de 2% : en revanche la part des autres pays (reste du monde) a considérablement chuté (moins de 8% en 1996, contre 16% en 1989).

Plus en détail, la part du Royaume-Uni dans le stock d'IDE en France a diminué entre 1989 et 1996, tandis que celles des États-Unis, de la Suisse, de la Belgique - Luxembourg, de l'Italie et de la Suède ont progressé. En 1998, 30% des emplois créés par des IDE en France étaient liés à des investissements américains (11% en 1997). Enfin, outre le Japon, d'autres pays ont vu leur part stagner : c'est le cas des Pays-Bas et de l'Allemagne.

Parmi les grands pays émetteurs, l'attractivité de la France, mesurée par le poids relatif de la France dans les investissements émis par ces pays, est inégale :


• elle est particulièrement forte en Italie, attirée par Lyon et sa région, et en Belgique-Luxembourg , où les coûts de production sont élevés.


• elle est relativement forte au Royaume-Uni , qui souhaite renforcer sa position sur le continent, et en Suisse, où les coûts de production sont élevés, et du Japon ; il faut également souligner le poids des holdings parmi les investisseurs britanniques et suisses (respectivement 46 et 37%).


• elle est relativement faible en Allemagne et aux Pays-Bas. En effet, en dehors des États-Unis, l'Allemagne investit en Belgique-Luxembourg et en Espagne ; les investissements allemands en France concernent plus particulièrement le secteur automobile, les produits chimiques, le matériel électrique et électronique. Les Pays-Bas abritent de nombreuses holdings, qui détiennent 35% du stocks d'investissements hollandais en France. Les investissements hollandais en France visent principalement les secteurs de l'énergie et l'agro-alimentaire ; enfin, malgré une position de premier investisseur en France en 1996 (en flux), les pays de prédilection d'accueil des investissements hollandais sont le Royaume-Uni, la Belgique et le Luxembourg, et la Suède.


• elle est très faible aux États-Unis et dans les pays émergents (Hong-Kong, Corée, Singapour ) : en effet, les États-Unis investissent d'abord au Royaume-Uni et progressivement en Belgique ; en France, ils sont attires par l'agrobusiness, la chimie, l'électronique et les véhicules automobiles.

Les pays émergents investissent d'abord en Asie - Océanie (Japon, voire Nouvelle-Zélande), puis aux États-Unis. Lorsqu'ils investissent en Europe, c'est au Royaume-Uni et aux Pays-Bas (implantation unique pour attaquer le marché européen)

Graphique 3 : Répartition secondaire / tertiaire des stocks d'IDE en France

en fin d'année et en milliards de francs

2. les stocks d'i.d.e. en france : analyse par secteurs

Les IDE répondent d'abord à une recherche de proximité. Sur la période 1989-1996, ils portent plus sur les services (banque - assurance, services aux entreprises, commerces) que sur l'industrie.

Cependant, l'industrie marque un retour depuis 1995, avec une progression de sa part relative dans le total des stocks d'IDE (40% en 1995, 42% en 1996). À l'inverse, la part des services dans les stocks d'IDE en France passe de 57% à 61% entre 1989 et 1994 et baisse depuis pour revenir à 58% en 1996 (cf. graphique 3).

L'implantation étrangère en France s'organise autour de trois grands pôles d'activité, qui reçoivent plus de 50% des investissements directs étrangers (cf. graphique 4) :


• le secteur des holdings (20,5% du stock). La prédominance de ce secteur tient à ce qu'il recouvre des entreprises dont l'objectif est notamment de contrôler des entreprises résidentes, sans intervenir dans leur activité courante de production. Ce type d'entreprises s'est largement développé avec la globalisation au niveau mondial de l'activité des firmes multinationales. Les holdings peuvent regrouper les fonctions transversales des groupes (gestion financière, logistique) et être chargées de canaliser les flux de capitaux initiés par les différentes filiales du groupe, afin de procéder à leur compensation pour le compte de la maison mère non-résidente. Le secteur des holdings résidents est détenu plus particulièrement par les investisseurs britanniques (22%), américains (21%) et néerlandais (18%) ;


• le secteur du crédit (17,5% du stock), qui attire principalement les investisseurs belges (22%), américains ( 18%) et britanniques ( 13%) ;


• le secteur des produits chimiques, chimie de base et parachimie (12% du stock) : les entreprises américaines (28%), allemandes (23%) et néerlandaises (22%) arrivent en tête des implantations dans ce secteur.

En 1998, les NTIC ont représentés 20% des projets d'emplois liés aux IDE annoncés.

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