e) Des effets qui se traduisent surtout par une évolution de la structure des dépenses agricoles

Pour le budget communautaire, la réforme de 1992 a principalement engendré des effets de structure : dans un contexte général de diminution de la part relative des dépenses agricoles dans le budget de l'Union, au profit d'autres priorités budgétaires, la réforme a provoqué des changements profonds dans les modalités d'aide à l'agriculture Européenne.

Un changement de la structure des dépenses du FEOGA-garantie

La section " FEOGA garantie " finance essentiellement les organisations communes de marché agricole.

Elle assume les dépenses liées aux restitutions aux exportations vers les pays tiers, et aux interventions destinées à la régularisation des marchés agricoles (soutien des marchés par les prix - achats à l'intervention - aides directes aux producteurs).

La réforme de 1992 a -on l'a vu- a étendu les aides directes aux producteurs (aides à l'hectare, primes à la vache allaitante et au bovin mâle) en échange d'une diminution de la production.

En conséquence, les aides liées à la réforme représentent désormais le premier poste de dépense du FEOGA garantie, avec 13,5 milliards de francs en 1995.

Les interventions du FEOGA garantie se sont élevées en 1995 à 26,2 milliards d'écus. L'immense majorité (93 %) représentaient des aides compensatrices de prix (24,5 milliards d'écus), alors que les aides aux stockage (339 millions d'écus), les retraits (525 millions d'écus) et les primes orientatives (934 millions d'écus) ne représentaient au total que 7 % des dépenses.



Les dépenses liées au stockage, qui s'élevaient à plus de 6 milliards d'écus en 1991, se sont réduites à 500 millions d'écus. Elles concernent essentiellement les céréales (434 millions d'écus) et les produits laitiers (29 millions d'écus). En effet, Les stocks ont chuté de 52 % entre 1993 et 1994 puis de 56 % entre 1994 et 1995. La chute drastique des stocks a concerné tous les produits : les céréales (-49%), les produits laitiers (-74%), la viande bovine (-89 %).

Un faible développement des actions nouvelles

La réforme de 1992 avait également pour objectif d'orienter le FEOGA-garantie vers le financement - total ou partiel - de certaines mesures spécifiques de gestion des marchés agricoles
(distribution de produits agricoles aux défavorisés de l'Union, actions de lutte contre la fraude, mesures de promotion de la qualité, compensation de certaines situations géographiques difficiles). Les mesures d'accompagnement destinées aux producteurs réalisant des efforts visant à protéger l'environnement ou cédant leur exploitation devaient aussi être financées par le FEOGA-garantie.

Ces actions se sont développées mais ne représentent pourtant que 5 % du total des dépenses du FEOGA-garantie, comme le montre le tableau suivant :

ÉVOLUTION DES DÉPENSES DU FEOGA - GARANTIE
(EN MILLIARDS D'ÉCUS)

 

1995

%

1996

%

1997

%

Organisations communes de marché

33,86

98%

38,83

95%

39,76

95%

Autres mesures

0,65

2%

2,01

5%

2,05

5%

Total

34,51

100%

40,84

100%

41,81

100%

Parmi les autres mesures, les mesures d'accompagnement sont de loin les plus importantes (1,9 milliard d'écus en 1997). Les autres mesures sont négligeables à l'échelle du budget Européen, comme la lutte contre la fraude (44 millions d'écus) ou les restitutions pour l'aide alimentaire (97 millions d'écus).

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