2. D'importantes zones d'ombre
L'Euro ne sera pas néanmoins immédiatement une panacée. Deux grandes zones d'ombre subsistent. Il s'agit, d'une part, de l'absence d'unanimité quant à l'adoption de l'Euro en Europe, et d'autre part, de la question des relations entre l'Euro et le dollar
a) Le maintien d'une zone " non Euro "
Une
première limite aux avantages que présente l'Euro, tient au fait
que tous les pays Européens n'adopteront pas la monnaie unique le
1er janvier 1999
44(
*
)
.
On sait que le Conseil Européen de Dublin a adopté, en
décembre 1996, le principe de la mise en place, pour les pays
n'adhérant pas à l'Euro, ou " pré-in ", d'un
SME-bis calqué sur le SME actuel. Il est prévu que la Banque
Centrale Européenne (BCE) interviendra en coordination avec les banques
centrales nationales des pays concernés, pour faire respecter des marges
de fluctuation qui seront, au départ, de plus ou moins 15 % et
seront susceptibles, ensuite, d'être rétrécies. Les
interventions de la BCE seront toutefois soumises à la condition
qu'elles ne nuisent pas à la réalisation des objectifs de la
politique monétaire (principalement à l'objectif de
stabilité des prix) : en achetant, sur le marché des changes, une
monnaie " pré-in " qu'elle devra soutenir, la Banque mettra
des Euros en circulation qui viendront grossir la masse monétaire de la
zone Euro, ce qui pourrait avoir des effets inflationnistes.
Il est donc peu
probable que le SME-bis permette véritablement de stabiliser les
monnaies " pré-in "
, de sorte que, pour les pays
n'adhérant pas à L'Euro, l'existence de mesures
agri-monétaires restera indispensable. On peut ajouter qu'à la
demande du Royaume-Uni et de la Suède,
l'adhésion au SME-bis
n'a pas été rendue obligatoire, ce qui introduit un facteur
supplémentaire d'incertitude
.
La mission d'information regrette cette absence d'unanimité dans la
mise en place de la monnaie unique, surtout de la part de pays qui, lorsqu'ils
s'apercevront des avantages procurés par l'Euro, s'empresseront
très probablement de rejoindre cette zone Euro.
La mission souhaite que ces Etats soient au minimum fortement incités
à participer au dispositif qualifié de SME-bis.