ANNEXE N° 5 -
COMPTE RENDU DE L'AUDITION
DE
M. LOUIS LE PENSEC, MINSITRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA
PÊCHE
LE JEUDI 14 MAI 1998
Lors de
sa réunion du jeudi 14 mai 1998, la commission a
procédé
à
l'audition de M. Louis
Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche
sur la
réforme de la politique agricole commune
Abordant la réforme de la politique agricole commune (PAC),
M. Jean François-Poncet, président,
s'est
inquiété de la concordance des échéances
respectives du vote du projet de loi d'orientation agricole et de l'adoption de
la réforme de la PAC. Il s'est également demandé s'il
était pertinent d'ouvrir des négociations dans le cadre de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans la mesure où le
Congrès n'avait pas voté la procédure dite du
" fast-track ". Par ailleurs, les conséquences
financières de l'élargissement de l'Union Européenne aux
premiers pays d'Europe centrale et orientale ne devant vraisemblablement pas
intervenir avant 2005, il a fait valoir qu'il ne semblait pas nécessaire
de réformer la PAC dans la précipitation.
M. Jean François-Poncet, président
, a également
tenu à réaffirmer son attachement à la vocation
exportatrice de la France en matière agricole. Il s'est ému de
l'attitude de la France qui, dans le processus de réforme de la PAC, ne
semblait pas proposer de projet alternatif, alors qu'elle avait
été l'instigatrice de la mise en place de la PAC à la fin
des années 50.
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche
,
a présenté la position du Gouvernement sur ce dossier et
l'état de la négociation après le Conseil agricole du 31
mars et avant celui des 25 et 26 mai. Il a souligné sa volonté
d'associer la représentation parlementaire à la réflexion
sur un sujet d'une telle importance.
Estimant qu'aucune décision majeure ne devrait intervenir avant la fin
de l'année 1998, le ministre a affirmé que, d'ici là, il
s'emploierait à convaincre nos partenaires du bien-fondé des
propositions françaises.
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche,
a rappelé que la position française, présentée
à Bruxelles le 31 mars dernier, était celle du Premier ministre
et du Président de la République. Il a affirmé que cette
position visait à préserver la puissance agricole de la France et
les intérêts de ses agriculteurs. Selon lui, les
conséquences prévisibles de la nouvelle PAC, telle que
proposée par la Commission (notamment la baisse des revenus des
agriculteurs, la réduction des emplois dans l'agriculture et
l'augmentation de la part des aides dans le revenu des agriculteurs),
étaient inacceptables en l'état.
Le ministre a considéré que la compensation de la baisse des prix
garantis par des aides accrues, prévue par la Commission, constituait un
" marché de dupes ", la pérennité de ces aides
n'étant pas assurée. Il a ainsi rappelé que trois facteurs
contribuaient à la faible légitimité de ce
mécanisme d'aides liées à la production : le
scepticisme de l'opinion à leur égard, les contraintes
budgétaires croissantes et la perspective des négociations
commerciales internationales qui débuteront en l'an 2000 dans le cadre
de l'OMC.
Le ministre a également souligné que les Etats-Unis avaient
commencé à transférer une partie de leurs aides de la
" boîte bleue " vers la " boîte verte ",
regroupant les soutiens découplés de la production, de sorte
qu'il importait, selon lui, que l'Union Européenne engage, de la
même façon, un découplage progressif des aides par rapport
à la production, afin de se trouver dans une situation de
négociation plus favorable face aux Américains.
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche
, a
fait valoir qu'un tel découplage permettrait de soutenir toutes les
activités des agriculteurs, non seulement celle relative à la
production mais aussi celles touchant à la préservation de
l'environnement, à l'occupation de l'espace rural et à la
qualité des produits. Dans cette perspective, il a jugé
nécessaire de prendre en considération la question du financement
de la politique rurale communautaire et d'être particulièrement
attentif aux critères d'application structurels. Il a
considéré que le découplage des aides qu'il
préconisait, assorti de garde-fous visant à éviter les
distorsions de concurrence et toute atteinte à l'unité de la PAC,
devrait permettre de conférer à celle-ci plus de
flexibilité, tout en écartant le risque d'une renationalisation.
S'agissant de la diminution des prix garantis, le ministre a souligné
que l'ajustement du niveau des prix ne devait se faire que là où
cela était souhaitable, par exemple pour le blé.
Abordant la question de la réforme des organisations communes de
marché méditerranéennes -principalement l'huile d'olive et
le vin-, il a réaffirmé sa détermination à
défendre les intérêts des agriculteurs.
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche
, a
rappelé les autres dossiers qui, avec la réforme de la PAC,
constituent l'Agenda 2000 :
- la réforme des fonds structurels ;
- les perspectives financières de l'Union Européenne ; il a,
à cet égard, rappelé son attachement à la
préservation de la ligne directrice agricole ;
- la réforme institutionnelle, qui conditionne le bon fonctionnement de
l'Union.
En réponse aux préoccupations de
M. Jean
François-Poncet, président, M. Louis Le Pensec, ministre de
l'agriculture et de la pêche
, a indiqué que le projet de loi
d'orientation agricole, actuellement devant le Conseil économique et
social, devrait être présenté en Conseil des ministres
à la mi-juin et faire donc l'objet d'un examen par le Parlement à
la session parlementaire d'automne. Il a estimé que les positions du
Gouvernement concernant le projet de loi d'orientation agricole et la
réforme de la PAC étaient concordantes : à titre
d'exemple, le contrat territorial d'exploitation pourrait s'inscrire dans la
réforme de la PAC, grâce au mécanisme de la modulation des
aides. A cet égard, il a souligné le rôle moteur
joué par la France dans la définition d'une nouvelle politique
agricole, les autres Etats membres ayant manifesté un grand
intérêt, par exemple, pour le contrat territorial d'exploitation.
A propos de la vocation exportatrice de la France,
M. Louis Le Pensec,
ministre de l'agriculture et de la pêche
, a rappelé que si la
France avait effectivement une vocation à exporter sur les
marchés extérieurs, une même logique d'alignement des prix
garantis sur les prix mondiaux n'était pas applicable à tous les
produits. Il a ajouté que la France devait se tourner vers des produits
à plus forte valeur ajoutée et ne pas se contenter de produire
des matières premières à bas prix. Sur la question de
l'élargissement, il a estimé, enfin, qu'il fallait que la
Commission évalue le coût de l'élargissement et qu'elle ne
remette pas en cause la ligne directrice agricole.
Un large débat s'est alors instauré.
M. Jean François-Poncet, président
, a estimé que
s'il convenait de se préparer aux futures négociations
commerciales internationales, notamment au moyen d'une intégration
accrue des aides communautaires dans la " boîte verte " de
l'organisation mondiale du commerce (OMC), à son sens, l'Europe ne
devait pas entamer de négociations tant que le Président
américain n'aurait pas obtenu du Congrès l'autorisation
d'utiliser la procédure du " fast track ", qui exclut la
possibilité pour le Parlement américain de modifier l'accord
final au moment de sa ratification.
Puis, faisant état de ce qu'il avait constaté " sur le
terrain ", il a déploré la rigueur excessive et le
pointillisme avec lesquels les administrations françaises, en
particulier celle des finances, appliquaient les prescriptions
Européennes. Il a opposé à cette rigueur -très mal
ressentie, à juste titre, par les agriculteurs- à la souplesse
dont faisaient montre, en la matière, les administrations d'autres Etats
membres.
M. Philippe François
,
président de la mission
d'information sur l'avenir de la politique agricole commune (PAC),
a
d'abord rappelé que les réflexions de la mission portaient
essentiellement sur la politique agricole commune, sans interférer avec
la problématique Européenne.
Évoquant les récents déplacements dans des pays
étrangers de la mission sénatoriale,
M. Philippe
François
a fait état des interrogations qui lui paraissaient
s'exprimer quant à l'opportunité d'une modification de la PAC
avant la réouverture du cycle de négociations agricoles
internationales. Il s'est inquiété de ce que deux tendances
contradictoires semblaient se manifester en Allemagne : l'une,
incarnée par le ministère fédéral de l'agriculture,
étant résolument tournée vers la construction
Européenne, l'autre -incarnée par d'autres ministères-
étant plutôt en faveur d'un rapprochement avec les Etats-Unis. Il
a, enfin, exprimé ses inquiétudes quant à la proposition
Européenne d'un accroissement de la subsidiarité en
matière agricole, rappelant que la PAC avait été
instituée autour des principes de préférence communautaire
et de gestion communautaire, et qu'une décentralisation trop
poussée de sa mise en oeuvre risquait, à son sens, de se traduire
par une " renationalisation " de cette politique commune, qui
remettrait ainsi en cause un des pivots essentiels de la construction
communautaire.
M. Marcel Deneux
, revenant sur la perspective de la discussion prochaine
du projet de loi d'orientation agricole, a souhaité que ce texte soit
adopté rapidement, afin qu'il consolide la position française
lors des négociations communautaires à venir. Il a fait part de
ses doutes quant à l'urgence d'une réforme de la PAC, l'argument
de l'élargissement aux pays d'Europe centrale et orientale ne semblant
pas suffisant pour la motiver dans l'immédiat. Abordant le
problème de la dépendance de l'Union Européenne en
matière de protéines végétales, il a jugé
qu'" Agenda 2000 " ne proposait pas de solution remédiant
au déficit protéique communautaire. Il a ensuite souhaité
que soient remis en cause certains régimes d'importation, à son
sens excessivement favorables, accordés à des pays-tiers, comme
par exemple le contingent de 74.000 tonnes de beurre en faveur de la
Nouvelle Zélande.
Estimant que le Gouvernement français avait récemment
donné l'impression d'être opposé à l'ensemble des
propositions communautaires,
M. Marcel Deneux
a souhaité que
cette position évolue dans un sens plus constructif. Au sujet du risque
d'une " renationalisation " de la PAC, il a craint que, les Allemands
n'acceptant plus de maintenir leur contribution au budget communautaire au
niveau actuel, la latitude accrue accordée aux Etats ne soit les
prémisses d'un démantèlement futur de la PAC.
M. Marcel Deneux
a ensuite souhaité que la politique agricole
commune soit porteuse d'un véritable projet pour l'agriculture. Dans la
perspective des futures négociations à l'organisation mondiale du
commerce (OMC), il a prôné une attitude Européenne plus
offensive qu'à l'accoutumée. Il a constaté que les
consommateurs allemands consacraient 18 % de leur revenu à la
consommation alimentaire, contre 16 % en France, cette différence
démontrant, à son sens, l'existence d'une marge de manoeuvre pour
l'agriculture.
Abordant le sujet du plafonnement des aides,
M. Marcel Deneux
a
estimé que les aspects fiscaux devaient être
intégrés au projet de loi d'orientation agricole. Il a
rappelé que certaines distorsions fiscales persistaient,
évoquant, par exemple, la situation des agriculteurs allemands
imposés sous le régime du forfait, à l'origine de
60 % de la production agricole allemande, exonérés de la
rétrocession de la taxe sur la valeur ajoutée sur les produits
agricoles.
Au sujet de la diminution des prix proposée pour le blé, il a
jugé que son principal intérêt résidait dans ses
conséquences, à la baisse, sur le coût de l'alimentation du
bétail, plus que dans les perspectives d'exportation accrues qu'elle
offrait. Il a considéré que la réduction du prix de la
viande poserait des problèmes importants et il a souhaité que le
ministre aborde ce sujet de façon plus approfondie.
M. Jean-Paul Emorine
a tout d'abord souligné que si des
désaccords importants avaient été exprimés contre
les propositions de la Commission Européenne, aucune alternative n'avait
été réellement envisagée à la baisse des
prix. Il a douté de la pérennité du financement des
actuelles propositions de réforme de la politique agricole commune.
Abordant le sujet des primes au secteur de la viande bovine, il a
souhaité qu'au lieu des différents dispositifs actuels (prime au
maintien du troupeau allaitant, prime spéciale aux bovins mâles..)
soit mis en place un système unitaire, indexé sur l'unité
de gros bétail, évitant ainsi la concurrence entre les
différentes filières bovines. Il a exprimé son souci d'une
maîtrise accrue de la production de viande bovine, dont il a
considéré qu'elle ne s'opposerait pas à la volonté
exportatrice Européenne, cette production étant destinée,
dans sa très grande majorité, à la consommation
intérieure.
En ce qui concerne les préretraites, il a souhaité que le projet
de loi d'orientation agricole permette d'en faire un véritable outil au
service de l'installation des jeunes, constatant que l'application du
système de préretraites actuel, financé en partie par
l'Europe, avait conduit à la disparition de nombre d'exploitations.
Mme Janine Bardou
a, ensuite, fait part de ses préoccupations
quant aux conséquences négatives que pourraient avoir, sur les
zones de montagne, les propositions d'" Agenda 2000 ". Elle a
estimé que l'intégration des zones de montagne dans la
catégorie plus vaste des zones défavorisées revenait
à leur banalisation. Elle a demandé au ministre quelles mesures
le Gouvernement comptait prendre pour reconnaître les
spécificités des zones de montagne, qui subissaient des handicaps
physiques indéniables et qui devaient à ce titre être
reconnues comme zones d'intérêt communautaire. Estimant que les
propositions communautaires d'une modulation nationale de l'octroi des aides
étaient la seule marge de manoeuvre pour une action en faveur de la
montagne, elle a interrogé le ministre sur la façon dont le
Gouvernement entendait utiliser cette marge.
En réponse aux différents orateurs,
M. Louis Le Pensec,
ministre de l'agriculture et de la pêche
, a tout d'abord
souligné l'attention qu'il porterait aux conclusions des travaux de la
mission d'information sur l'avenir de la PAC, estimant indispensable
l'enrichissement mutuel des points de vue sur cette question, dont il a
rappelé qu'elle faisait par ailleurs l'objet d'une concertation
étroite avec les organisations professionnelles, systématiquement
consultées avant chaque Conseil des ministres Européen.
Le ministre a affirmé que la PAC était la première
politique commune Européenne et qu'elle devait le demeurer. Il a
refusé toute " renationalisation ", mais il a souhaité
néanmoins l'exercice d'une certaine subsidiarité, thème
central de la récente rencontre franco-allemande d'Avignon, qui serait
également abordé au prochain sommet Européen de Cardiff.
Il a rappelé que la subsidiarité était déjà
à l'oeuvre au sein de la politique agricole commune, et que la
perspective d'élargissement ne faisait qu'accroître ce besoin de
flexibilité. Il s'est toutefois déclaré soucieux
d'éviter l'écueil d'un basculement de la PAC dans une logique de
nationalisation, considérant qu'il fallait, en la matière, se
montrer vigilant.
Sur la position allemande,
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et
de la pêche
, a estimé que, contrairement à la France,
dont la position communautaire faisait, au préalable, l'objet d'un
arbitrage au sein du comité interministériel pour les questions
de coopération économique Européenne, le Gouvernement
fédéral ne procédait pas à une telle harmonisation
préalable des positions des différents ministères, qui
pouvaient dès lors différer, comme c'était le cas pour la
PAC.
Le ministre a affirmé que la coopération franco-allemande
était une priorité pour la construction Européenne. Il a
souhaité qu'elle se développe, indiquant qu'à cet effet
avaient été mis en place des groupes de travail
bilatéraux, chargés d'élaborer une position commune pour
la future négociation.
Répondant à la question posée sur l'absence de volet
fiscal du projet de loi d'orientation agricole,
M. Louis Le Pensec,
ministre de l'agriculture et de la pêche,
a souhaité que cette
question soit abordée dans le cadre de textes ultérieurs au
projet de loi d'orientation agricole.
Quant au calendrier de la négociation de la PAC, le ministre a
affirmé qu'il n'avait en aucun cas l'intention de négocier vite,
mais qu'il comptait bien, au contraire, consacrer à ces importantes
discussions le temps qui leur était nécessaire. Sur l'aspect du
financement du budget communautaire agricole, il a considéré
qu'une discipline budgétaire visant à respecter le cadre
fixé par la ligne directrice agricole était le moyen le plus
adapté de répondre aux inquiétudes allemandes,
l'écrêtement des soldes nets des contributions budgétaires
des différents pays étant à son sens inacceptable.
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche
, a
affirmé qu'une solution devait être trouvée pour le secteur
des oléo-protéagineux et qu'il s'agissait là d'un point
essentiel de la position française. A ce sujet, il a jugé que
l'attitude du Gouvernement n'était pas seulement négative
puisque, s'il s'était attaché à rappeler, dans un premier
temps, le caractère inacceptable de certaines propositions de la
Commission, il avait ensuite tenu à apporter une contribution plus
positive à l'avancée du débat.
Le ministre a ensuite répondu aux questions relatives à
l'élevage bovin, en estimant que le Conseil informel de New Castle,
consacré, notamment, à ce sujet, n'avait pas permis
d'avancée significative. Il a rappelé son opposition à la
baisse proposée des prix de 30 %. Il a, en outre, souhaité
que les effets de la baisse du prix des céréales,
améliorant la compétitivité des viandes blanches par
rapport aux viandes rouges, soient pris en compte. Il a jugé que la
possibilité d'une intervention devait être maintenue, permettant
une régulation du marché par un dispositif de contrôle de
l'offre. Il a, ensuite, regretté l'abandon de l'incitation à
l'extensification des élevages, la revalorisation de la prime
spéciale aux bovins mâles étant supérieure à
celle de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes. Il a, enfin,
estimé que la proposition de la Commission d'une modulation nationale
devait être étudiée avec beaucoup d'attention. Il a
souhaité une meilleure prise en compte de la nécessité
d'aménager le territoire et de développer les productions de
qualité.
Répondant à la question posée sur les préretraites,
il a confirmé que la loi d'orientation agricole s'attacherait à
mettre en place un dispositif favorisant l'installation des jeunes.
Sur la politique de la montagne,
M. Louis Le Pensec, ministre de
l'agriculture et de la pêche
, rappelant qu'un grand débat sur
ce thème avait eu lieu à l'occasion du salon de l'agriculture, a
indiqué que la France demandait à ce qu'elle soit davantage prise
en compte dans le cadre du nouvel objectif 2 des fonds structurels, autour
de la politique de développement rural, des indemnités
compensatrices des handicaps naturels et de la modulation des aides. Il a
précisé que la politique de la montagne serait une orientation
forte du futur projet de loi d'orientation agricole, les services du
ministère de l'agriculture s'efforçant de trouver des solutions
techniques pour que la modulation proposée par la Commission au titre de
la subsidiarité réponde aux attentes du monde agricole. Il a
déclaré apprécier l'intérêt que portait la
commission des affaires économiques du Sénat à ce
thème, jugeant que les avis et contributions extérieurs lui
seraient utiles.
Évoquant l'avant-projet de loi d'aménagement du territoire,
actuellement soumis par le ministère qui était chargé de
sa rédaction à la concertation interministérielle,
M. Jean François-Poncet, président
, a fait part au
ministre des vives inquiétudes que lui inspirait cet avant-projet.
M. Louis Le Pensec, ministre de l'agriculture et de la pêche
, a
répondu qu'il ne s'agissait encore que d'une phase préalable de
consultation, au cours de laquelle il allait personnellement veiller à
une meilleure prise en compte de la ruralité.