Audition de Madame Anne de la PRESLE

CCDA

La mise en place d'une «culture presse bouton» pour maîtriser l'utilisation du réseau me semble devoir être un des objectifs de la mission qui vous a été confiée par le Premier Ministre. Par ce biais, la France pourra se positionner sur l'immense marché que représente le contenu de l'Internet.

L'éducation représente, par là-même, la source de la préparation des jeunes générations aux nouveaux moyens de communication et d'information. Elle permettra de rompre l'équation qui a été admise jusqu'à présent : nouvelles technologies de l'information égale dépersonnalisation et économie de personnels. D'autre part, pour nos jeunes générations, les besoins en formation pourraient représenter de nombreux emplois (formateurs et formateurs de formateurs).

Je me permets de vous préciser que je n'ai pas commencé par mentionner l'équipement des écoles. L'échec du plan «informatique pour tous» a démontré que la mise à disposition de matériel informatique ne suffisait pas à implanter de nouvelles habitudes. Même si l'utilisation d'un système propriétaire a pour avantage de fidéliser le client grâce aux services offerts, particulièrement adaptés à ses besoins, il a l'immense inconvénient de cloisonner le marché et d'obliger le client à adopter plusieurs systèmes différents (tous évolutifs, au rythme variable, selon l'interlocuteur).

Concernant le Minitel, il est clair qu'il a des défauts. Il est lent, arborescent et les utilisateurs disent avec raison que sa principale utilité est pour les renseignements ponctuels. Par contre, il est d'un maniement simple. Hélas, pour ceux qui ont eu l'occasion de se connecter à l'Internet, cette simplicité n'est pas suffisante pour représenter une véritable concurrence à terme vis à vis du réseau des réseaux.

En France, les internautes représentent une très petite partie de la population. Les avantages des services Télétel d'intérêt non purement hexagonal, s'ils étaient transférés sur l'Internet permettraient de mieux répondre aux besoins du grand public. En effet, ils ont su cibler les besoins afin de mieux y répondre. Chose qui ne fait qu'apparaître sur l'Internet, où la livraison d'informations pose moins de problèmes que celle des biens matériels.

Dans un autre domaine, toutes les entreprises n'ont pas encore perçu l'utilisation professionnelle des NTIC, alors que cela va représenter un gain de temps fantastique en recherche d'information et en communication. Comme pour l'éducation, la majeure partie du travail de migration vers le réseau sera représenté par la formation et l'assistance. Les entreprises réaliseront rapidement les possibilités qui leur sont offertes pour communiquer soit entre elles, soit vers le grand public. Lorsque j'utilise le terme communiquer, je sous-entends la volonté de proposer l'achat ou la vente d'un bien matériel ou immatériel. Là encore, la notion de «bouquet de services» telle qu'exploitée grâce au système Kiosque de Télétel, avec reroutage apporte une expérience non négligeable.

Pour conclure, il est clair que l'Internet représente un enjeu. Mais nous devons pouvoir rattraper notre retard en utilisant judicieusement les avantages du Minitel. Moins dans le domaine technique que dans l'approche des services proposés, le style éditorial à l'écran étant, en France, souvent de grande qualité.

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