Audition de Jean-Michel BILLAUT |
Directeur de l'Atelier télématique de la Compagnie Bancaire
Résumé : Le développement d'Internet est vital: déjà, aux Etats-Unis, l'économie se réorganise autour du phénomène, qui se développe très rapidement ; le risque pour les français, qui « iront » à Internet, est qu'ils le fasse tardivement ; pendant ce temps, les américains, ayant rodé les nouvelles chaînes de valeur ajoutée liées à son développement, organiseront les nouveaux marchés à leur façon ; il faut donc, au plus haut niveau de l'Etat, que les responsables les plus en vue donnent un coup de pouce, qu'ils montrent simplement leur volonté d'y aller : la force de l'exemplarité jouera beaucoup ; nous entrons dans un nouveau type de démocratie, animée par des politiques remplis d'humilité et travaillant en réseau ; ce changement s'inscrit parmi d'autres, le plus significatif étant l'apparition d'une nouvelle forme de commerce, le commerce on line ; même s'il nous semble que nous n'en sommes qu'à l'orée, cette époque arrive à grands pas ; il faut donc se bouger sinon quoi nous sortiront du circuit.
1. Internet est vital ; aux Etats-Unis, toute l'économie est en train de se réorganiser autour de cela ; c'est un phénomène qui va beaucoup plus vite qu'on ne le croit ; cela va avoir pour nous deux conséquences :
• les autres pays vont devoir suivre, sinon ils
sortiront du circuit ;
• la création d'un nouveau media
entraîne toujours de nouvelles chaînes de valeur ajoutée, et
c'est ce qui est en train de se produire pour Internet ;
2. Ma crainte est que le citoyen français, qui ira à Internet, le fera tardivement et, pendant ce temps, les américains auront rodé chez eux ces nouvelles chaînes de valeur ajoutée ; le risque est donc que les américains organisent les marchés à leur façon ;
3. Ce qu'il faut faire en France ? Que les plus hautes autorités de l'Etat rebondissent sur le sujet, qu'elles montrent simplement leur volonté d'y aller ; et ceci à l'instar de ce qui s'est passé lors de la création de l'Atelier de la Compagnie Bancaire, il y a vingt ans : sa création n'aurait pas abouti si, au sommet, notre Président n'avait pas donné son feu vert. Il faut qu'on se bouge.
4. La Compagnie Bancaire est pragmatique au sens anglo-saxon du terme et consensuelle au sens japonais du terme et l'Atelier, en son sein, est un groupe informel : il accepte tout le monde, si tant est qu'il s'intéresse aux nouvelles technologies ; notre structure est en réseau, et pas du tout hiérarchique ;
5. L'avenir : On rentre dans une nouvelle société , on va vers un nouveau type de démocratie beaucoup plus répartie où les hommes politiques auront beaucoup plus d'humilité, où ils travailleront plus en réseau que par le passé ; l'avenir est plus à des groupes d'hommes qui ensemble réfléchissent pour apporter des solutions et qui emploient tous les outils avec détermination pour faire en sorte que ces idées prennent ;
Le problème qui risque de se poser est que nous ne voyons pas arriver les nouveaux commerçants on line : vont en effet se créer de nouvelles structures commerciales on line qui seront, au départ en tout cas, pas forcément françaises ; imaginez Federal Express se lançant dans la vente de machines à laver on line au niveau mondial... Pour le moment cependant, il n'y a pas véritablement de marché Internet , il n'y a pas les outils pour ; il y a la bonne volonté, les gens sont contents de prendre contact les uns avec les autres, mais on n'est pas à l'époque de l'économie Internet . Mais celle-ci arrive à grands pas.