4. Les élections législatives anticipées et la victoire de l'opposition
Les élections des 29 juin et 6 juillet 1997 se sont
effectuées sous l'empire d'une nouvelle loi électorale. Aux 125
sièges pourvus comme auparavant au scrutin majoritaire, s'ajoutent 40
sièges, et non plus 25, pourvus au scrutin proportionnel, ce qui porte
le nombre de députés de 140 à 155.
La campagne électorale s'est déroulée dans des conditions
difficiles, en raison notamment de menaces ou d'attentats qui ont
entravé la campagne du parti démocratique dans le sud du pays.
Toutefois, l'OSCE a estimé que les conditions de préparation et
de déroulement du scrutin étaient
" satisfaisantes et
acceptables ".
La
coalition de gauche
a emporté
120 des 155 sièges.
Le parti socialiste dispose à lui seul de 105 sièges, ce qui
lui assure une large majorité absolue. Quatre autres partis participent
à la coalition : le parti social-démocrate (9 sièges),
affilié à l'Internationale socialiste, l'Alliance
démocratique (2 sièges), formation de centre gauche, le parti
agraire (1 siège) et le parti de l'Union pour les droits de l'homme (3
sièges), qui émane de la communauté hellénophone du
sud de l'Albanie.
L'
opposition
ne réunit que
32 députés
, dont
27 pour le parti démocratique, 2 pour le parti du mouvement pour la
légalité, d'inspiration royaliste, 1 pour le parti de
l'unité nationale, 1 pour le parti républicain et 1 pour le parti
du Front national. Trois députés étaient en outre non
inscrits.
On peut signaler que s'est déroulé, le jour même des
élections législatives, un référendum
réclamé par le prétendant au trône, Leka 1er, fils
de l'ancien roi Zog, au cours duquel les Albanais ont écarté le
retour à la monarchie.
Le gouvernement qui succède à celui de M. Fino est dirigé
par
M. Fatos Nano
, ancien Premier ministre de Ramiz Alia dans le
gouvernement de transition de 1991, emprisonné depuis 1993 à la
suite d'accusations de corruption. Il associe le parti socialiste, dont M. Nano
est membre, le parti social démocrate et l'Alliance démocratique.
A la suite de la démission de M. Berisha le 23 juillet, le Parlement,
après avoir levé l'état d'urgence et le couvre-feu,
élit
M. Meidani
, membre du parti socialiste,
Président de la République le 29 juillet 1997.