ANNEXES
Premier jour (23 avril)
- Visite du mont Kemmel
- Visite de la nécropole nationale d'Ypres (qui abrite
3.547 soldats morts au cours des batailles des Flandres) avec le
Délégué-adjoint à la mémoire, le Directeur
de la direction interdépartementale de Lille, le Consul
général de France à Bruxelles, l'Attaché des Forces
terrestres près l'Ambassade et le responsable, au sein de la mission
militaire, des problèmes techniques et budgétaires. Discussion
sur le financement de l'entretien des nécropoles nationales en Belgique
et à l'étranger.
- Visite de la nécropole nationale de Neuville- Saint-Vaast (dit
" la Targette ") et du cimetière britannique la côtoyant.
- Déjeuner avec le Délégué à la
mémoire et le Directeur de la direction interdépartementale des
anciens combattants de Lille.
- Visite de Notre Dame de Lorette (nécropole nationale qui abrite
40.057 soldats morts au cours des batailles d'Artois)
- Visite dans la Somme de Dompierre-Becquincourt. (nécropole nationale
qui abrite 7.033 soldats morts au cours des batailles de la Somme) et de
Villers-Carbonnel avec le Directeur de la direction interdépartementale
de Rouen.
Deuxième jour (29 avril)
- Visite du camp d'internement des Milles près d'Aix-en-Provence avec le
Directeur de la direction interdépartementale de Marseille.
- Visite de la nécropole nationale de Luynes (qui contient 11.424 corps).
- Visite du mémorial du débarquement du Mont-Faron.
- Déjeuner à Toulon avec le Délégué-adjoint
à la mémoire et le Directeur de la direction
interdépartementale de Marseille.
- Visite du mémorial des guerres en Indochine de Fréjus
Troisième jour (15 mai)
- Visite des carrés militaires de Reims avec l'Adjoint au maire
responsable des cimetières, le Délégué-adjoint
à la mémoire et le Directeur de la direction
interdépartementale des anciens combattants de Metz-Nancy. Discussion
sur le financement des carrés communaux.
- Visite de la nécropole nationale de Minaucourt qui abrite 21.319
soldats morts au cours de la bataille de Champagne et dont la rénovation
vient juste d'être achevée.
- Déjeuner à Verdun.
- Visite de la nécropole nationale de Fleury-devant-Douaumont qui abrite
16.142 soldats morts au cours des batailles de Verdun.
- Visite du village détruit de Fleury et discussion avec le
Président de l'Association Nationale du Souvenir de la Bataille du
Verdun sur l'entretien et la valorisation du site.
- Visite d'un cimetière militaire allemand.
Quatrième jour (22 mai)
- Visite dans le Bas-Rhin du mémorial de la déportation de
Natzweiler-Struthof avec le Délégué et le
Délégué-adjoint à la mémoire.
- Visite de la nécropole nationale "Cronenbourg" qui abrite 5.462
soldats et dont la rénovation est financée grâce à
un fonds de concours du "Souvenir français" de 600.000 francs.
Discussion avec le colonel Durupt, Président de la section locale de
cette association sur l'action menée par le " Souvenir
français " en Alsace.
Cinquième jour (27 mai)
-Visite du mémorial des Martyrs et de la déportation à
l'île de la Cité en compagnie du
Délégué-adjoint à la mémoire et du Directeur
de la direction interdépartementale des anciens combattants de Paris.
- Visite de l'exposition sur " les combattants français en Afrique
du Nord, 1954-1962 " à l'Arc de Triomphe.
Compte-rendu de l'audition de M. Roger Jouet,
délégué à la mémoire et à
l'information historique.
Monsieur Roger Jouet a tout d'abord présenté la
Délégation à la Mémoire et à l'Information
Historique (D.M.I.H).
Il a décrit les tâches traditionnelles de la D.M.I.H, à
savoir l'instruction des dossiers concernant les Morts pour la France et les
Morts en déportation, l'entretien des nécropoles nationales, la
conservation des hauts lieux de mémoire et, enfin, l'organisation des
cérémonies officielles (journée nationale de la
déportation le dernier dimanche d'avril, 8 mai, journée de la
persécution le 1er dimanche après le 16 juillet, 11 novembre,
ainsi que toutes les commémorations exceptionnelles).
Il a ensuite énuméré les tâches plus nouvelles de la
D.M.I.H concernant l'effort de mémoire et d'information.
Il a ainsi évoqué le centre de documentation sur les conflits
contemporains qui regroupe l'ensemble de la presse combattante et publie les
récits de guerre à faible tirage.
Il a également cité l'action provenant du service de la
documentation du comité d'histoire de la deuxième guerre
mondiale. Celui-ci dispose de très nombreux documents photographiques.
Il s'attache aussi au développement d'une vidéothèque et
de CDroms.
Monsieur Jouet a par ailleurs insisté sur la vulgarisation
d'épisodes de l'histoire de la France à travers des expositions.
Il a précisé qu'outre les deux expositions annuelles
obligatoires, la D.M.I.H mettait à la disposition des
collectivités territoriales et des écoles des kits exposition
contenant chacune 30 à 40 clichés sur une vingtaine de sujets.
Il a aussi rappelé que la D.M.I.H publiait des brochures et
cofinançait des productions cinématographiques et
d'édition selon deux critères : le bel ouvrage et l'objectif
utilitaire (publication de travail).
Monsieur Jouet a ensuite insisté sur l'effort entrepris par la D.M.I.H
en direction de la jeunesse. Il a évoqué le concours national de
la résistance et de la déportation, les aides aux programmes
d'actions éducatives ainsi que les initiatives de voyages de
mémoire (camps de concentration, plages du débarquement, grands
musées...).
Il a précisé qu'au-delà des actions menées an
niveau national, la D.M.I.H déléguait des crédits aux
commissions départementales pour l'information historique et pour la
paix qui sont présidées par le préfet et qui sont
chargées d'organiser l'action de mémoire de l'Etat au niveau
départemental : expositions, publications, cérémonies...
Il a également souligné que la D.M.I.H menait une politique
active de vigilance face au développement du négationnisme et du
révisionnisme, notamment à travers l'organisation d'expositions
et de colloques.
En matière de communication, la D.M.I.H s'appuie sur
les chemins de
la mémoire
, brochure tirée à 15.000 exemplaires pour
une clientèle d'abonnés très fidèle.
Monsieur Jouet a conclu sa présentation sur la politique de
présence de la D.M.I.H par l'intermédiaire de petites
subventions. Il a ainsi donné l'exemple de la participation du
ministère des anciens combattants à la restauration des monuments
aux morts communaux (20 % de la somme avec un maximum de
10.000 francs).
Il a déclaré que la D.M.I.H avait pour objectif de
délivrer un message qui va dans le sens de l'unité nationale et
de la mémoire. A ce sujet, il a rappelé que
l'année 1998 correspondait au 80e anniversaire de l'armistice
de 1918 et a souligné la signification particulière de cette
date. D'une part, ce serait certainement le dernier anniversaire susceptible
d'avoir lieu avec des vétérans. D'autre part, il s'agirait d'une
date charnière avec le 21e siècle. Il a donc souhaité
vivement que les crédits qui seront accordés à cette
commémoration soient à la hauteur de son importance.
Monsieur Jacques Baudot a alors demandé de plus amples renseignements
sur les actions de la D.M.I.H prévues pour 1997.
En réponse, Monsieur Jouet a déclaré que les
crédits votés pour 1997 suffisaient à peine pour le
financement des cérémonies officielles et ne laissaient en
conséquence que peu de marge de manoeuvre à la D.M.I.H. Il a
toutefois souligné que grâce aux crédits non reconductibles
votés par le Sénat, la D.M.I.H serait en mesure de
commémorer le 50e anniversaire de la mort du général
Leclerc.
Il a également précisé que le ministre des anciens
combattants se rendrait probablement à Brest pour assister aux
festivités organisées par la ville à l'occasion du
50e anniversaire de l'entrée des Américains dans la
deuxième guerre mondiale.
Il a ajouté qu'un timbre serait spécialement émis le
10 mai pour commémorer les Français intervenus en
Algérie.
Monsieur Jacques Baudot s'est ensuite interrogé sur l'évolution
de la fréquentation des musées.
En réponse, Monsieur jouet a reconnu que la tendance était
à la baisse malgré la remontée en 1994/1995. Il a ainsi
constaté un tassement du nombre des visites au mémorial du
Struthof et une diminution spectaculaire au mémorial du Mont-Faron.
Par ailleurs, il s'est montré réticent à la multiplication
des musées et a pronostiqué un bouleversement important dans la
gestion des hauts lieux. En effet, jusqu'à présent, beaucoup
étaient administrés par des associations. Or, celles-ci sont de
moins en moins capables de poursuivre leurs actions du fait de la diminution de
leurs membres, et, en conséquence, de leurs crédits. L'Etat est
donc de plus en plus sollicité pour devenir propriétaire des
hauts lieux et assurer leur gestion. Dans la mesure où une reprise de
l'ensemble des monuments est à exclure, il est donc indispensable que
l'Etat détermine une stratégie cohérente pour
sélectionner les hauts lieux qu'il souhaite voir sauvés.
Pour illustrer les difficultés rencontrées par les associations,
Monsieur Jouet a cité le cas du mémorial de Dormans qui a fait
l'objet de quatre donations successives infructueuses à l'Etat pour
être en fin de compte repris par la ville.
Monsieur Jacques Baudot a également demandé des précisions
sur les relations entre le ministère de la culture et le
ministère des anciens combattants.
En réponse, Monsieur Jouet a précisé que le Vieil-Armand
et le village martyr d'Oradour-sur-Glane appartenaient au ministère de
la culture mais que le patrimoine du 20e siècle échappait en
règle générale à ce dernier. Il a ajouté que
ce ministère était concerné pour la préparation des
célébrations nationales, qu'il prêtait des locaux comme
l'Arc de triomphe ou le Panthéon pour des expositions et qu'il
intervenait dans la commission des musées.
Monsieur Jacques Baudot a ensuite demandé quelle était la
stratégie de la D.M.I.H face à la jeunesse.
En réponse, Monsieur Jouet a déclaré que la D.M.I.H
disposait de moyens d'action ponctuels, à la demande, et a
insisté sur la nécessité de relais dans les
collèges et les lycées. Il a également
évoqué le prix de la résistance.
Il a par ailleurs indiqué que la D.M.I.H observait une recrudescence des
demandes de renseignements sur les morts lors des conflits dans lesquels la
France s'est trouvé impliquée et a cité le nombre de 4.000
lettres, correspondant à 12.000 demandes.
En réponse à Monsieur Jacques Baudot sur l'action du Souvenir
français, Monsieur Jouet a précisé que cette association
avait une mission complémentaire à celle du ministère et
s'occupait notamment de l'entretien des tombes en dehors des nécropoles
nationales, propriété exclusive de l'Etat. Toutefois, le Souvenir
français apporte régulièrement un fonds de concours pour
la rénovation de ces dernières.
Monsieur Jouet a ensuite expliqué la répartition des
crédits pour les sépultures de guerre. Il a ainsi
déclaré que l'entretien courant était financé par
des crédits du titre III délégués aux services
déconcentrés, que le titre V était destiné aux
travaux de rénovation et que le titre IV servait pour le financement de
travaux spécifiques.
Il a ajouté que l'absence de ligne dans le titre V pour la
rénovation des musées et hauts lieux engendrait certaines
gênes dans le déroulement des travaux mais s'expliquait par le
faible montant des crédits en jeu. Il a fait remarquer que ce
n'était que depuis les difficultés rencontrées lors du
financement du mémorial de Fréjus sur le titre III qu'avait
été ouverte une ligne dans le titre V pour la
rénovation des nécropoles nationales. En effet, de 1987 à
1993, tous les crédits de fonctionnement avaient alors été
monopolisés (soit 35 millions de francs) aux dépens des autres
nécropoles nationales.
Monsieur Jouet a par ailleurs exprimé le souhait de parvenir un jour
à l'informatisation totale des fichiers. Il a expliqué que la
construction du mémorial de Fréjus avait été
l'occasion de créer un logiciel et de rentrer sur ordinateur toutes les
données concernant les morts d'Indochine. Il a toutefois souligné
que cette opération avait coûté 800.000 francs et ne
représentait que 2 % des fichiers du ministère des anciens
combattants. Les services de la direction des affaires générales
ont fixé à 20 à 30 millions le coût de la
saisie de la totalité des fichiers.
Concernant les nécropoles françaises à l'étranger,
il a indiqué que les crédits pour leur entretien étaient
délégués aux ambassades qui elles-mêmes traitaient
soit avec des entreprises locales, soit recrutaient du personnel sur place.
Selon les pays, un attaché de défense ou un agent du
ministère des anciens combattants supervise les opérations et
effectue des tournées d'inspection.
Monsieur Jouet a également évoqué les difficultés
rencontrées par la France à l'étranger. Il a reconnu
qu'à Alger, l'ambassade continuait de payer du personnel pour
l'entretien des nécropoles nationales, mais qu'aucune inspection n'avait
eu lieu depuis deux ans. Il s'est félicité que la
nécropole de Beyrouth, qui avait été détruite lors
des combats pendant la guerre civile, avait été reconstruite. En
revanche, il a fait part des négociations ardues entre la France et
l'Ukraine pour la reconstruction de la grande nécropole nationale faite
à la demande de Napoléon III. Il a également
évoqué à titre d'exemple les tiraillements avec le
gouvernement de Taiwan qui souhaite récupérer le terrain sur
lequel a été érigée la nécropole nationale
pour les morts ayant combattu en 1883/1884. Il a aussi cité le cas du
Vietnam où la France souhaiterait créer un ossuaire pour les
corps retrouvés sporadiquement et a précisé qu'un rapport
détaillé sur cette question avait été
commandé à l'ambassadeur.
Il a achevé son discours sur les nécropoles nationales en
insistant sur le bilan plutôt positif de la France malgré des
moyens limités. Il a reconnu que les cimetières du Commonwealth
étaient particulièrement bien entretenus mais a ajouté que
les crédits mis à leur disposition étaient bien plus
élevés. Ainsi, une croix britannique coûte
1.500 francs alors que le prix d'une croix française
s'élève à 150 francs. De même, plus de
400 agents s'occupent de l'entretien des cimetières du Commonwealth
alors que les nécropoles françaises n'ont que 200 agents
à leur disposition. Il a aussi ajouté que, pour des pays comme le
Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et même, dans une moindre
mesure, les Etats-Unis, les deux guerres mondiales étaient leur unique
patrimoine, ce qui permet de mieux comprendre les efforts fournis pour le
conserver.
En conclusion, Monsieur Jouet s'est entretenu avec Monsieur Baudot la
création éventuelle d'un mémorial de la déportation
à Compiègne.
Il a rappelé que ce projet, soutenu par le sénateur-maire
Philippe Marini, vice-président de la commission des finances du
Sénat, a été élaboré à la suite de
l'annonce de la dissolution du 25ème régiment du
génie de l'air en 1993. A cette époque, la restructuration de
l'armée commençait à peine. Le Premier ministre a
proposé en 1996 de mettre 1 million de francs à disposition
pour financer les études de ce projet de mémorial. Un plan
précis de réalisation existe mais il se heurte à l'absence
de crédits. En effet, un tel monument dont le coût est
évalué à 20 millions au minimum, exige le vote de
moyens en conséquence. La décision ne semble pas aisée
à arrêter dans la mesure où, outre l'aspect financier
déjà essentiel, plusieurs projets de grand mémorial de la
déportation sont en concurrence. Le gouvernement ne semble pas encore
avoir tranché la question de son emplacement. Monsieur Jouet a toutefois
affirmé qu'il était favorable à un tel projet mais qu'il
ne pouvait rien entreprendre sans moyens pour le financer.
Compte-rendu de l'audition du
général Servranckx, Président du Souvenir
français.
Le général Servranckx a tout d'abord
rappelé que l'action du Souvenir français s'inscrivait en
complémentarité avec les missions exercées par l'Etat.
Puis, il a souhaité faire certaines remarques sur la politique de l'Etat
en matière de nécropoles nationales et de coopération avec
le Souvenir français.
Il s'est félicité de la publication de l'atlas des
nécropoles nationales tout en espérant qu'une brochure identique
sera imprimée pour les nécropoles françaises à
l'étranger.
Le général Servranckx a réaffirmé que les
nécropoles nationales étaient propriété exclusive
de l'Etat et que ce dernier avait une obligation légale d'entretenir les
sépultures perpétuelles des Morts pour la France. Il a toutefois
ajouté qu'en l'absence de moyens suffisants, l'Etat était
incapable de remplir sa mission de manière satisfaisante. En
conséquence, depuis 1987, le Souvenir français apporte
systématiquement un fonds de concours au ministère des anciens
combattants pour faciliter la rénovation des nécropoles
nationales. A cet égard, il a émis le souhait de voir le
rôle de son association reconnu pleinement, par exemple à travers
le rappel de sa contribution à la rénovation sur le panneau
d'information.
Le général Servranckx a par ailleurs regretté le
caractère dispersé et terne des cimetières français
par rapport à ses homologues américains ou du Commonwealth. Il a
ainsi souligné que la France comptait 271 nécropoles
nationales contre 11 pour les Américains. Il a également
comparé les tombes françaises, construites en béton et les
tombes américaines (en marbre) ou du Commonwealth (en pierre de taille).
Il a également insisté sur l'attachement des militaires au
mât des couleurs et a estimé que ce dernier n'était pas
assez visible dans la plupart des nécropoles nationales
françaises.
Il a en outre regretté que l'équipement des cimetières
français laisse à désirer et a rappelé la
nécessité d'une liste des morts rassemblés dans chaque
cimetière ainsi qu'un plan des tombes pour pouvoir retrouver facilement
la personne recherchée.
Le général Servranckx a ensuite évoqué l'action du
Souvenir français dans la zone rouge. Il a précisé que
l'Etat avait racheté les terrains dévastés par la
première guerre mondiale et les avait cédés à
l'Office national des forêts. Peu à peu, les tombes ont
été regroupées et les cimetières ont
été remplacés par des chapelles à la mémoire
des soldats tombés pour la France. En outre, de nombreux monuments ont
été érigés par des associations et des
régiments, dont l'entretien a entre-temps été
cédé à l'Etat et aux associations restantes. Le Souvenir
français joue à cet égard un rôle actif, en
collaboration avec le SIVOM créé à cet effet. Il
reçoit un complément de financement de l'Etat.
Le général Servranckx a ensuite présenté la grande
hétérogénéité qui régnait dans les
carrés militaires communaux. Outre les sépultures
perpétuelles à la charge de l'Etat dont l'entretien est
délégué aux communes, ces cimetières contiennent
également des tombes mixtes (à savoir des caveaux familiaux
contenant un ou des morts pour la France dont les restes mortels ont
été rendus aux familles et dont, par conséquent, l'Etat
n'est plus responsable). Lorsque ces derniers tombent en
déshérence, le Souvenir français se fait un devoir moral
de veiller à leur entretien. Il perçoit alors de l'Etat
l'indemnité forfaitaire (8 francs par tombe) prévue pour
l'entretien des sépultures perpétuelles.
Le général Servranckx a également présenté
le Souvenir français en insistant sur le fait que celui-ci ne recevait
pas un seul franc de l'Etat pour assurer son fonctionnement. Les deux aides de
l'Etat correspondaient aux 8 francs par tombes et à l'enveloppe
financière pour l'entretien de la zone rouge. Il a déclaré
que les ressources du Souvenir français provenaient de cotisations, de
dons, de legs et des abonnements à la revue de l'association.
En conclusion, le général Servranckx a regretté la
multiplication des journées du souvenir en France alors que l'Allemagne,
la Grande-Bretagne ou encore les Etats-Unis ont une date unique.
LE DEFI DE LA MEMOIRE
Rapport sur la politique de la Mémoire menée par le
Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre
La mémoire collective constitue un ciment puissant pour
chaque société puisqu'elle véhicule son histoire et
transmet ses valeurs d'une génération à l'autre. Il s'agit
donc d'un patrimoine qu'il faut savoir à la fois protéger,
entretenir et partager, surtout avec les jeunes.
Pourtant, l'analyse de la politique de la mémoire menée par les
pouvoirs publics conduit à un bilan mitigé : si le
ministère des anciens combattants semble en mesure, notamment
grâce au dévouement de ses fonctionnaires, d'entretenir
correctement les nécropoles nationales et les lieux de mémoire,
les actions de célébration de la mémoire pêchent par
un manque de vision globale et à long terme.
Or, le devoir de mémoire est essentiel, car c'est lui qui entretient et
conforte le sentiment d'appartenance à la Nation. En outre, il constitue
l'avenir du ministère des anciens combattants, dont les tâches
traditionnelles sont amenées à disparaître avec la
diminution du nombre des anciens combattants.
En définitive, c'est à une véritable réflexion sur
les missions et le rôle de ce ministère qu'invitent les
conclusions de ce rapport.