5. Tourisme, hôtellerie
À moyen terme, la consommation des services
touristiques et paratouristiques (662 milliards de francs en 1994, soit 9
% du PIB) croîtrait à un
rythme proche
de celui du PIB
(environ 2 % l'an). Ce secteur connaîtrait cependant de profondes
mutations
:
- d'un côté, la solvabilisation croissante des nouveaux
retraités et le développement de la fragmentation des
congés, notamment sous l'effet des processus de
réduction-annualisation du temps de travail, favoriseraient les
entreprises positionnées sur certaines
niches
(éco-tourisme, tourisme culturel, parcs de loisirs...) ;
- de l'autre, la baisse du prix relatif du transport aérien,
l'émergence de classes moyennes dans les nouveaux pays
industrialisés et les pays d'Europe centrale et orientale, et le
développement d'une offre de qualité dans de nombreux pays en
développement, entraîneraient une
mondialisation
croissante
des flux touristiques et favoriseraient des arbitrages systématiques
coût-qualité de la part des consommateurs.
Dès lors, votre Rapporteur peut déplorer avec le Conseil
économique et social
19(
*
)
l'insuffisance relative de la dotation de l'État à la
promotion
touristique
française à l'étranger.
Par ailleurs, que la mondialisation impliquera un effort de
formation
du
personnel (notamment à l'accueil de touristes étrangers) et
surtout un effort
d'organisation
de l'offre
(labels,
réseaux de partenariat, intégration des billetteries et des
serveurs). En effet, selon le Conseil économique et social, celle-ci
demeurerait trop atomisée en France, en particulier en ce qui concerne
le tourisme de campagne.
Enfin, la résorption durable des déséquilibres
monétaires internationaux serait un enjeu majeur pour les régions
méridionales, dont une partie des flux touristiques pourrait être
détournée vers des pays limitrophes au taux de change plus
favorable (Italie, Espagne) et, à la faveur de la baisse des coûts
du transport aérien, vers les pays " ensoleillés " de
la zone dollar, où la qualité de l'offre s'est d'ores et
déjà accrue.