B. LES RELATIONS CULTURELLES ET SCIENTIFIQUES FRANCO-NÉO-ZÉLANDAISES
1. La coopération culturelle et linguistique : une enveloppe modeste pour répondre à une incontestable attente
Au delà des retombées -relativement modestes en
ce domaine et qui relèvent désormais du passé- des
derniers essais nucléaires français, les échanges
culturels entre la France et la Nouvelle-Zélande souffrent surtout de
l'isolement et de
l'éloignement géographique
de ce pays et
de
l'enveloppe budgétaire très réduite
(2 millions
de francs) qui y est consacrée. Ils bénéficient en
revanche d'atouts non négligeables dans la mesure où ils
répondent, du côté néo-zélandais, à
une attente incontestable
et où l'intérêt de ce pays
pour la culture française est toujours aussi prononcé.
- Notre
partenariat culturel
doit, dans ce contexte, être
particulièrement créatif. Il doit aussi permettre
d'améliorer l'image de la France pour mieux la vendre. Les idées,
parfois négatives, véhiculées d'une France colonisatrice
et polluante doivent céder la place à celles d'une France
ouverte, innovatrice et compétente.
C'est, à titre d'exemple, dans cet esprit que l'événement
culturel majeur, sur le plan local, que constituera en 1998 l'ouverture du
musée de Nouvelle-Zélande pourrait donner lieu à une
exposition de tableaux français du XIXe siècle tandis que
l'éclairage extérieur du musée pourrait être
confié à un artiste français.
- Sur
le plan éducatif
, on constate, là aussi,
malgré une certaine amélioration en 1996,
une
désaffection relative à l'égard de la langue
française.
Ce phénomène a été
accentué par la forte réduction des subventions publiques aux
établissements scolaires et universitaires néo-zélandais
qui a conduit les responsables à réduire ou à
éliminer les enseignements qui n'ont qu'un moindre pouvoir d'attraction
économique. Ainsi, le nombre d'élèves et
d'étudiants néo-zélandais qui apprennent le
français est passé, en une dizaine d'années, de
35 000
en 1985
à à peine plus de
26 000 en 1995.
Ce constat peut toutefois être nuancé par le fait que le
français reste enseigné dans six des sept universités
néo-zélandaises, que 10 % des enfants néo-zélandais
apprennent le français, et que l'engouement pour la langue japonaise
semble s'être davantage réalisé au détriment de
l'allemand que du français. En revanche, un phénomène plus
récent conduit un nombre croissant d'étudiants
néo-zélandais à privilégier désormais
l'espagnol, l'Amérique latine apparaissant comme un partenaire
économique naturel.
L'action linguistique française en Nouvelle-Zélande s'appuie
d'autre part sur un
réseau de 13 alliances françaises
réparties sur l'ensemble du territoire. Trois d'entre elles ont des
activités enseignantes (Auckland, Wellington et Christchurch) et
l'Alliance scolarise chaque année environ 900 étudiants. La
fédération des alliances françaises, avec le soutien du
" Fonds d'amitié France-Nouvelle-Zélande "
(créé en 1991 à la suite du règlement de l'affaire
du Rainbow Warrior), permet de surcroît chaque année des voyages
d'étudiants très positifs entre les deux pays.
- Sur le
plan audiovisuel
enfin, il était très important
d'ouvrir la Nouvelle-Zélande aux images et informations
françaises (ni RFI, ni RFO ne parviennent en effet dans ce pays). Des
progrès sensibles sont à cet égard actuellement accomplis
: les
programmes de CFI et de TV5
sont désormais repris par
plusieurs chaînes de télévision et par certains
cablo-opérateurs. Cette présence de programmes français
dans le paysage audiovisuel néo-zélandais ouvre des perspectives
nouvelles à notre coopération culturelle.
2. Des échanges scientifiques limités mais renforcés
Pour limitée qu'elle soit, la coopération
scientifique bilatérale s'est cependant renforcée dans la
dernière période.
Désormais plus structurés, les échanges en la
matière font l'objet de projets à long terme de trois à
cinq ans et concernent
chaque année une quinzaine de chercheurs
dans des domaines aussi variés que la géologie terrestre et
marine, l'Antarctique, l'agriculture ou la forêt. Ils confirment
l'intérêt pour les Néo-Zélandais de notre recherche
et notre technologie, ainsi que des enseignements tirés par nos
scientifiques de trois siècles de présence française dans
le Pacifique.
La France s'efforce pour sa part de privilégier dans ce cadre les
séjours de jeunes chercheurs et les missions scientifiques de haut
niveau.
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