II. PROPOSITIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PRÉSENCE AUDIOVISUELLE FRANÇAISE EN ASIE
Le marché audiovisuel de l'Asie orientale constitue
- pour notre pays - l'un des enjeux les plus importants des
prochaines années. Or, l'audiovisuel français est, dans cette
région, beaucoup trop peu présent
.
La diffusion numérique y démarre lentement en raison d'un pouvoir
d'achat encore faible (sauf au Japon) et des problèmes de
compatibilité de normes. Mais
l'explosion de la demande de programmes
est prévisible à très court terme. Il est cependant
à craindre qu'en l'état actuel de son industrie audiovisuelle, la
France soit, au sein de ce marché, exclue pour longtemps de la bataille
des images.
A. NE PAS SOUS ESTIMER LES OBSTACLES
Les obstacles au développement de la présence
audiovisuelle française en Asie sont nombreux.
Le paysage audiovisuel asiatique est suffisamment riche et fourni pour ne pas
attendre les opérateurs ou les fictions françaises, qui doivent,
au contraire, s'imposer. Dans bien des cas, les chaînes ou les programmes
français sont demandeurs. L'humilité s'impose. Il faut
impérativement nous adapter aux spécificités des
marchés asiatiques.
1. Une forte concurrence
Le premier obstacle au développement de la
présence audiovisuelle française en Asie tient à la
concurrence très efficace des opérateurs anglo-saxons qui sont de
rang international. Ils sont partout présents, même dans des pays
qui dénoncent l'impérialisme culturel américain.
Ce sont
CNN
et
CNBC
. L'offre de programmes des bouquets du groupe
Murdoch,
Star TV,
est également attractive. On annonce une
présentation asiatique de
DirecTV.
Le projet japonais
PerfecTV !
- qui comprend une chaîne en espagnol, une en
portugais et
BBC-World -
, est aussi très séduisant.
Le contrôle des bouquets numériques et des systèmes
d'accès par quelques grands groupes, peu disposés à
accepter de diffuser nos images, demeurera un obstacle important pour le
développement de notre présence audiovisuelle en Asie orientale.
Ces obstacles ne doivent pas être sous-estimés car ils ont
parfois influencé la stratégie de nos opérateurs
nationaux
. Ainsi, il aurait été logique que TV5, chaîne
non commerciale et qui obéit à une logique de promotion
culturelle, soit diffusée en mode analogique et en libre accès.
Or, d'après les entretiens que votre rapporteur a conduits avec les
dirigeants d'Asiasat, le principal client de leurs satellites, le groupe
Murdoch, ne voulait nullement de la présence d'un bouquet
européen qui ne lui aurait rien rapporté et aurait
concurrencé ses propres chaînes. Cet élément
explique, en partie, pourquoi TV5 est diffusée en numérique, donc
en crypté...