D. AUDITION DE M. GÉRARD PASCAL, DIRECTEUR DU CENTRE NATIONAL D'ÉTUDES ET DE RECOMMANDATIONS SUR LA NUTRITION ET L'ALIMENTATION ET DE M. JEAN-MARIE AYNAUD, DIRECTEUR DE RECHERCHE À LA DIRECTION SCIENTIFIQUE DES PRODUCTIONS ANIMALES, REPRÉSENTANTS DE L'INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE (INRA)

M. Jean-Marie AYNAUD.- M. Gérard Pascal est plutôt tourné vers les problèmes d'alimentation et de sécurité alimentaire et moi vers les maladies animales, les recherches vétérinaires.

Au niveau des productions animales, nous avons une structuration en départements de recherche et nous avons un département que nous appelions auparavant " recherches vétérinaires " et qui s'appelle désormais " pathologie animale ".

Ce département a pour mission de développer des recherches concernant la protection des productions animales et d'assurer la salubrité des matières premières qui vont servir pour les industries agro-alimentaires et la protection du consommateur. On agit très en amont au niveau de l'animal vivant.

J'ai dirigé ce département pendant six ans et demi, et j'ai été remplacé, à ma demande, par Jean-Pierre Lafond qui a pris ma suite au mois de septembre. Il est le nouveau chef du département et a été intronisé par le Conseil scientifique de l'INRA hier après-midi.

Je pensais attirer votre attention sur des problèmes de santé animale qui ont des répercussions en santé publique et voir en quoi nous avons un dispositif qui est opérationnel sur certains points, moins pour d'autres, etc.

J'ai repris, dans cette optique, un document présenté à nos conférences budgétaires à l'INRA en septembre, avec Jean-Pierre Lafond, pour attirer l'attention de notre Direction générale sur des problèmes de santé animale qui peuvent avoir des répercussions pour l'avenir, des sujets potentiellement chauds, comme l'ont été, dans les années 1990-1991, les encéphalites spongiformes qui sont devenues, depuis mars 1996, une véritable crise. On a des problèmes que j'ai listés sur lesquels je pourrai très rapidement faire des commentaires.

Il y a trois rubriques, d'une part, les problèmes de santé animale ayant une incidence en santé publique, d'autre part, le problème des résidus de médicaments dans les aliments pour le consommateur -je laisserai peut-être M. Gérard Pascal en parler, c'est son problème surtout- et un troisième problème, les mycotoxines dans les aliments.

Ces problèmes sont mal connus mais peuvent nous réserver des surprises pour l'avenir dans le lait, les céréales, les fromages, les problèmes de santé animale ayant une incidence en santé publique.

Tout d'abord, les toxi-infections, les autres infections humaines d'origine animale ou que l'on suspecte d'être d'origine animale, la résistance des bactéries aux antibiotiques, gros problème qui surexcite nos collègues médecins hospitaliers, certaines maladies parasitaires et les maladies à virus.

Je reprends les toxi-infections d'origine animale.

Un gros problème actuellement, est celui des salmonelloses : vous savez qu'un oeuf sur dix mille est contaminé par les salmonelles pathogènes pour l'homme. Quand cet oeuf est mal cuit ou sert à faire une mayonnaise, on a un problème. C'est un sujet difficile.

Autre problème, les infections à salmonelle en élevage bovin laitier. On a des vaches porteuses de salmonelles au niveau du tube digestif et qui les éliminent dans les matières fécales. Ces salmonelles peuvent être pathogènes pour l'homme. C'est un problème préoccupant. Des recherches sont développées à l'INRA à Rennes et à Tours. Enfin, vous avez les salmonelles félines avec des risques pour l'enfant, par les animaux de compagnie. C'est un problème sur lequel il n'y a pas grand monde qui travaille. C'est un problème qui est pour l'instant secondaire mais potentiel.

S'agissant des salmonelles en filière agricole ou bovine, il y a des équipes structurées à l'INRA. C'est une priorité en hygiène des aliments. Les équipes structurées sont dans plusieurs départements. Il y a également le CNEVA qui est partie prenante ; un groupe permanent hygiène se réunit fréquemment, chargé de la veille scientifique, de la veille sanitaire et qui a créé un réseau entre le CNEVA et l'INRA. C'est un outil fortement structuré et je pense que nous avons un dispositif qui permet de maîtriser la situation.

Enfin, les campylobactères. Des recherches sont conduites à l'INRA à Nantes dans le secteur de Gérard Pascal. C'est une bactérie que l'on retrouve dans le tube digestif des volailles et des porcs. Dans la mesure où ces viandes sont consommées très cuites, le danger est bien maîtrisé.

Autre problème qui est en train de monter en puissance, les colibacilles entérohémorragiques.

On a eu des cas chez les enfants avec mortalité en Allemagne et beaucoup au Japon. 9.000 personnes ont été contaminées au Japon. Pour l'instant, en France, le problème est actuellement maîtrisé ou absent, mais il y a une veille extrêmement active par deux équipes, l'une à l'INRA, à l'école vétérinaire de Toulouse et l'autre à l'Institut Pasteur. C'est un problème sérieux. Ces colibacilles sont hébergés par les bovins et on les retrouve dans les viandes hachées en particulier.

Puis, les colibacilles systémiques des enfants nouveau-nés dont l'origine animale n'est pas encore prouvée. C'est un problème sous-jacent pour le moment.

Enfin, les listérioses des ruminants, vous connaissez tous les accidents qui ont eu lieu. Les listérioses chez l'homme sont une maladie rare, mais quand elle sévit chez un individu, elle est généralement mortelle alors que les salmonelloses sont fréquentes, mais sont généralement très bien soignées par les antibiotiques. Cela provoque des diarrhées spectaculaires, qui durent deux ou trois jours, mais il n'y a généralement pas de mortalité.

Voilà le tableau général dès toxi-infection. Pour les listérioses, un groupe de recherche est très actif à l'INRA de Tours, à l'Institut Pasteur et à l'Hôpital Necker.

Il y a là un réseau épidémiologique, de bons spécialistes, le problème est bien maîtrisé, mais on n'est jamais à l'abri d'une contamination dans la chaîne alimentaire de la part d'un atelier de fabrication dont l'hygiène est mal maîtrisée.

Les listérias concernent les fromages, la charcuterie, les pâtés, etc.

C'est un problème difficile à résoudre car il survient à la fois chez l'animal et dans l'environnement. Les ruminants se contaminent au niveau du sol, par des aliments tels que l'ensilage de maïs. Il y a un problème d'environnement lié à ces infections de l'animal et de l'homme, ce qui nécessite des recherches assez complexes.

Une autre infection humaine d'origine animale, la brucellose, est éradiquée en France en matière bovine. En revanche, la brucellose des petits ruminants nous pose encore des problèmes dans tous les pays du pourtour méditerranéen : la Corse, l'Espagne, l'Italie, etc., avec des risques de contamination des fromages de chèvre.

On sait très bien qu'il y a toujours une augmentation du nombre de cas de brucellose au retour des vacances, quand les gens reviennent d'Espagne, parce qu'ils ont consommé des fromages crus à partir du lait de chèvre sans précaution.

La chlamydiose des petits ruminants est un problème moins important. C'est fréquent chez les petits ruminants en France et dans toute l'Europe. Il y a des vaccins et on maîtrise bien chez l'homme.

La fièvre Q est un problème sporadique. On en rencontre de temps en temps chez les vétérinaires. C'est une bactérie qui se transmet à l'homme par manipulation des viandes ou par contamination respiratoire dans les bergeries.

La tuberculose, éradiquée en France chez les ruminants d'élevage, sévit à nouveau chez les cervidés sauvages ou d'élevage en raison d'importations mal maîtrisées au point de vue sanitaire. Dès que l'animal est en liberté, on n'arrive pas à faire une veille sanitaire correcte. Il y a un problème potentiel.

Autre problème, la résistance des bactéries pathogènes aux antibiotiques. C'est un sujet qui surexcite les bactériologiques hospitaliers car ils cherchent un bouc émissaire et l'animal en élevage intensif, les porcs et les volailles, pour lesquels les antibiotiques sont utilisés à grande échelle pour certaines maladies, sont des responsables tout désignés.

Ceci dit, un réseau est en place entre le CNEVA et l'INRA pour surveiller la circulation des bactéries antibiorésistantes dans les élevages de ruminants.

Rapidement, j'évoquerai aussi les maladies parasitaires contagieuses de l'animal à l'homme, la cryptosporidiose, avec le problème de l'eau de boisson dans les villes. La cryptosporidiose des ruminants, en particulier des veaux, est éliminée par les matières fécales et les effluents. C'est un protozoaire mal contrôlé et mal stérilisé actuellement. La cible, chez l'homme, est constituée des immunodéprimés, les sidéens en particulier.

En ce qui concerne la toxoplasmose des ruminants et des chats, les immunodéprimés en sont également la cible. La viande mal cuite des ruminants est une source de problèmes pour l'homme et le chat est un réservoir très important. Tous les jeunes chats éliminent des toxoplasmes dans leurs matières fécales.

Les parasitoses du chien sont un problème secondaire. Pour les toxoplasmes et les cryptosporidioses, deux équipes très fortement structurées s'intéressent à la maîtrise au niveau immunité, vaccins et produits thérapeutiques comme des sérums pour traiter les sidéens.

Je voudrais aussi mentionner les maladies à virus : le rétrovirus du porc contaminant potentiel des xénogreffes, avec les prions en particulier. Les possibilités de xénogreffes du porc à l'homme ont connu, en 1991-1995, beaucoup de publicité. La priorité est de contrôler qu'il n'y a pas de possibilité de contamination à partir des tissus de l'animal pour l'homme. L'exemple des prions a alerté l'opinion publique. On essaie de voir si le porc n'a pas de rétrovirus. Le porc et le chien sont les deux animaux où il n'y a pas de rétrovirus connu.

Le problème des lentivirus des petits ruminants est qu'ils sont très répandus dans les populations d'ovins, en France et en Europe en particulier. Ils ont une parenté avec le HIV. Des chèvres transgéniques étant utilisées par l'industrie pharmaceutique pour produire des molécules à vocation thérapeutique humaine, il faudra bien contrôler que les chèvres sont indemnes de lentivirus pour qu'il n'y ait pas de contamination.

Les Américains utilisent la BSD, de l'hormone de croissance qui a fait l'objet d'un gros dossier au niveau européen.

Ils souhaiteraient que l'Europe accepte d'utiliser ces hormones de croissance qui augmentent la production de lait de 15 à 20 %. Or l'INRA a bien montré depuis deux ans que ces hormones de croissance favorisent l'expression de pathogènes au niveau de la glande mammaire des ruminants, en particulier des lentivirus. Pour les animaux chroniquement infectés traités massivement pour augmenter leur production de lait par la BSS, pour ne pas la nommer, on a bien montré que cela stimule l'expression du pathogène. Nous voulons absolument expérimenter plus avant et voir si tous les pathogènes excrétés par la mamelle des vaches laitières traitées par un certain nombre de combinants ne pourraient pas excréter d'autres pathogènes, je pense notamment aux listérias.

Il y a là un problème extrêmement intéressant ; nous essayons de fournir aux autorités de Bruxelles des arguments pour nous opposer, sur le plan scientifique, à ce que l'on donne le feu vert aux Américains pour l'utiliser.

M. Gérard PASCAL.- J'opère dans un domaine tout à fait différent, mais tout à fait complémentaire de mon collègue Aynaud.

Je vais, en deux mots, resituer mes activités. J'ai créé, à l'INRA, le département de sécurité alimentaire en 1989, je l'ai dirigé jusque fin 1992. J'ai ensuite pris la direction du centre national d'étude et de recommandations sur la nutrition et l'alimentation qui est à la fois une unité du CNRS et un groupement scientifique auquel adhèrent cinq organismes de recherche, le CNRS, l'INRA, l'INSERM, le CNEVA et l'ACTIA et les trois directions concernées par l'alimentation, à savoir la DGS, la DGA et la DGCCRF. Le CNERNA est l'interface entre les organismes de recherche concernés par les problèmes d'alimentation et de santé, et les départements ministériels qui ont à réglementer en matière de qualité de l'alimentation, la Santé, l'Agriculture et la Répression des Fraudes.

J'ai abandonné ce département nutrition dont je viens de reprendre la Direction hier pour des raisons conjoncturelles. J'ai abandonné cette activité parce que, depuis dix ans, je siège au comité scientifique d'alimentation humaine à Bruxelles, qui dépend de la Direction générale 3 de l'Industrie. Il s'agit d'un comité qui a conseillé la commission sur les relations entre l'alimentation et la santé, les conséquences des nouvelles technologies ou des nouvelles méthodes de production, sur la qualité ou la sécurité des aliments, ce qui était une responsabilité importante. En 1992, j'ai été élu Président de ce Comité, je le suis encore, ce qui m'avait obligé, à l'époque, à quitter le département à l'INRA.

J'ai aussi présidé la section de nutrition et d'alimentation du conseil supérieur de l'hygiène publique en France -équivalent du Comité bruxellois. Dans tous ces comités, nous sont soumis tous les problèmes de sécurité alimentaire et de qualité des aliments qui ne ressortent pas de ceux qui ont été exposés par M. Jean-Marie Aynaud. C'est le reste.

De quoi s'agit-il ?

Il faut commencer par les problèmes qui nous préoccupent en ce moment. On va retrouver l'ESB et les maladies à prions. Je pense que vous allez rencontrer M. Dormont qui, sur le plan scientifique et de son engagement national et international est plus directement impliqué que nous.

Je pense que c'est une expérience intéressante de manque d'intégration des réflexions entre les différents organismes.

M. Charles DESCOURS, président.- C'est bien notre sentiment.

M. Gérard PASCAL.- Dans les comités dans lesquels j'ai été amené à siéger, où que j'ai présidés, nous n'avons jamais été consultés sur les affaires d'ESB que lorsqu'il s'agissait de produits transformés, industriels. 75 % aujourd'hui de notre alimentation a subi une transformation. Ils sont passés dans les mains de l'industrie depuis plus ou moins longtemps. On ne nous a consulté que lorsque s'est posé un problème d'utilisation de certains abats bovins dans les aliments pour bébé, les petits pots, et dans certains compléments alimentaires.

Cela a eu lieu relativement tardivement, en 1992 pour la France et en 1993, voire 1994 pour Bruxelles.

Nous avons été de nouveau consultés sur la même question parce que les Allemands avaient trouvé que la France avait pris la bonne décision de fermeté et de prudence en matière d'utilisation des abats pour les aliments pour bébé. Très rapidement, toujours cette année, nous avons été consultés sur les problèmes de gélatine, de suif, de phosphates, qui sont des produits industriels, mais jamais sur les produits d'origine animale non transformés.

Il n'y a jamais eu de rencontre, avant cette année, entre des comités scientifiques qui s'intéressent aux mêmes problèmes.

Ceci est vrai à Bruxelles, c'est plus ou moins aussi vrai en France. Il y a des secteurs qui sont bien séparés.

Il y a eu des incompréhensions. Vous avez dû suivre d'assez près ce qui s'est dit et écrit à Bruxelles, les résultats, les enquêtes du Parlement européen, les déclarations des uns et des autres. Il y a manifestement eu un manque de coordination entre les uns et les autres.

Prenons l'exemple français -on trouverait la même chose au plan européen en matière de sécurité alimentaire ou de veille sanitaire-, trois ministères sont plus directement impliqués, l'Agriculture, la Santé et les Finances par le biais de la Répression des Fraudes.

J'assiste depuis dix ans à une lutte d'influence de ces trois départements ministériels avec des alliances tournantes, mais cela conduit en permanence à un manque de concertation assez évident, même si les directeurs généraux se rencontrent assez fréquemment. Mais cela repose sur des relations humaines qui sont bonnes ou pas bonnes. De toute façon, les directeurs généraux défendent leur département ministériel.

Depuis plus de dix ans, mes prédécesseurs s'étaient déjà battus pour cela ; les responsables, à différents niveaux, ont essayé d'obtenir une meilleure concertation sans succès, sans jamais obtenir l'arbitrage du Premier ministre. Plusieurs gouvernements se sont succédés sans jamais se prononcer.

J'ai une analyse très critique et je comprends que ces trois départements ministériels tiennent à assumer ces responsabilités.

M. Charles DESCOURS, président.- Que préconisez-vous ? Cette situation est intolérable.

M. Gérard PASCAL.- Le président du Conseil national de l'alimentation, plusieurs médecins nutritionnistes, le professeur Louisot qui est maintenant le Président de l'INSERM, ont, avec nous, plaidé pour une agence nationale de l'alimentation française.

Nous nous apercevons que c'est trop ambitieux, donc il y a trop d'obstacles politiques, il faudrait donc plaider pour une agence scientifique, administrative.

Il existe une Agence du médicament. Elle a été un progrès par rapport à la situation précédente, mais nous nous imaginions, sans doute un peu naïvement, que l'on pouvait proposer une agence nationale d'alimentation, comme cela existe en Suède, au Danemark, comme il existe des structures centralisées aux Pays-Bas qui sont des pays extrêmement influents au plan de l'Union européenne dans les domaines de la veille sanitaire et de la qualité de l'alimentation.

Peut-être pourrait-on proposer quelque chose qui ne dépasse pas le niveau scientifique, sinon on va se heurter à des difficultés politiques majeures.

M. Charles DESCOURS, président.- L'administration suivra-t-elle ?

M. Gérard PASCAL.- J'ai passé pas mal de temps à discuter avec les différents directeurs généraux. Chacun est d'accord pour reconnaître qu'il faudrait une coordination, un certain regroupement, à la condition que ce soit rattaché à son ministère. Si ce n'est pas le cas, ils sont contre. C'est une situation claire.

M. Charles DESCOURS, président.- C'est le coeur de notre problème. On ne peut pas tolérer cela.

M. Gérard PASCAL.- Ceci nous met dans une situation de faiblesse au plan international qui n'est pas justifiée par les moyens qui existent en France en matière de recherche, d'expertise et de compétences scientifiques.

Je participe en ce moment à des comités scientifiques plus largement internationaux à l'OMS, sur, en particulier, le génie génétique. Il faut évaluer les conséquences en matière de sécurité alimentaire.

On voit que les petits pays que j'ai évoqués tout à l'heure, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, les Anglais bien sûr, ont une influence considérable sur ces comités internationaux et que la France n'en a pas.

Je pense que ce n'est pas dû à un manque de compétence mais à un manque de moyens investis dans différents endroits. On n'arrive jamais à regrouper les efforts et à obtenir une position nationale forte pour se battre à l'extérieur contre les Américains ou les partenaires européens. C'est le constat que je fais après dix ans d'activité.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Votre critique porte-t-elle surtout sur la dispersion des moyens et des informations en matière de veille sanitaire ou pour l'ensemble des problèmes auxquels la mission est amenée à s'intéresser ?

M. Gérard PASCAL.- Je ne peux pas me prononcer sur tous les points évoqués par M. Jean-Marie Aynaud, mais pour tous les autres problèmes, les problèmes de contaminants en général, il est très difficile de faire de la prospective ; faire de la veille, c'est possible.

Un rapport de l'Académie des sciences va paraître avant la fin de l'année ou début janvier. Il apparaît que le problème de l'expertise est crucial, on a des intérêts à défendre, et ce sont les experts qui les défendent au plan scientifique et politique.

Ces experts ne peuvent faire correctement leur travail que s'ils s'appuient sur des structures, une logistique et des laboratoires, des scientifiques avec lesquels dialoguer pour définir une position scientifique qui sera définie par la suite.

Il n'y a pas d'appui, pas de structure, cela apparaît très clairement dans le rapport, mais on peut faire le même constat dans d'autres domaines, alors que des gens existent. Il y a trop d'organismes, trop de dispersion.

M. Jean-Marie AYNAUD.- Pour les maladies à prions, un effort considérable a été effectué depuis la création du programme de mobilisation interorganismes mis en place par les ministères.

M. Charles DESCOURS, président.- Quand ?

M. Jean-Marie AYNAUD.- Je fais partie du comité d'experts de M. Dormont, de la cellule exécutive de coordination interorganismes. C'est le premier programme interorganismes et interministériel qui se met en place.

M. Charles DESCOURS, président.- Vous êtes au coeur du problème.

M. Jean-Marie AYNAUD.- On attend cela depuis des années. Il est plus facile de fédérer les scientifiques des différents organismes. C'est long à faire, mais cela se met en place, avec le programme ESB. Les personnes du CEA, de l'INSERM, du CNEVA, de l'INRA et d'autres travaillent ensemble, se réunissent, créent des réseaux.

Cela fonctionne bien parce qu'il y a un appel d'offre avec de l'argent à la clef et une volonté des gens de travailler ensemble. La problématique existe pour tout le monde.

M. Charles DESCOURS, président.- L'administration suit ?

M. Jean-Marie AYNAUD.- Le problème, c'est l'Administration. Ce sont les directeurs généraux qui ne veulent absolument pas se fédérer.

M. Charles DESCOURS, président.- Ce que vous avez dit est très intéressant, mais pourquoi cela et pas autre chose ? Qui doit prendre les décisions ?

Il y a sûrement d'autres problèmes. On a attendu dix ans de maladie de vache folle en Angleterre pour s'en inquiéter.

M. Jean-Marie AYNAUD.- Jusque fin 1995, le problème français était médical, essentiellement avec la maladie de Creutzfeld Jacob, les enfants contaminés.

L'autre problème portait sur la biosécurité dans les cliniques de neurochirurgie. Tous les chirurgiens avaient la crainte de ne pas pouvoir stériliser leurs instruments correctement quand ils opéraient le cerveau d'un patient.

C'étaient les deux grands problèmes, mais l'ESB n'était pas présente en France en termes d'épidémie. Il n'y avait pas d'ESB. Il n'y avait que la tremblante que tout le monde connaît et nous vivons avec. Le problème de l'ESB se posait en Angleterre.

M. Gérard PASCAL.- Il y avait un principe de non transmissibilité de l'animal à l'homme.

M. Jean-Marie AYNAUD.- Cela explique pourquoi on ne s'est pas beaucoup mobilisé.

M. Gérard PASCAL.- Dans les problèmes dont je m'occupe, combien de personnes s'en occupent au ministère de la santé ? Il y a une sous-direction de la veille sanitaire. Combien de personnes se préoccupent-elles des problèmes d'alimentation ? Deux !

M. Jean-Marie AYNAUD.- Nous avons un message très clair à vous faire passer. On ne peut pas tout faire en même temps pour fédérer tout le monde, mais il faut profiter du fait que l'ESB provoque une crise et qu'il y a un programme mobilisateur interorganismes pour que les scientifiques se mettent ensemble pour obliger toutes les administrations à travailler ensemble. Si on réussi cela, ils seront obligés d'y aller. Les gens sont traumatisés

M. Charles DESCOURS, président.- Il n'y a pas que cela. On sort du sang contaminé, on est dans l'amiante, il y a l'ESB, l'hépatite C arrive, le génie génétique, plus tout le reste. On ne peut plus fonctionner ainsi.

M. Gérard PASCAL.- Il y a d'autres problèmes sous-jacents qui risquent d'exploser.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Je souhaiterais vous poser une question en prenant la listériose comme exemple. J'ai appris, à l'occasion du début de cette mission, que la listériose avait été largement pris en charge par la DGCCRF. Existe-t-il des relations fonctionnelles et pas seulement humaines qui permettraient d'optimiser les moyens en laboratoires et de coordonner les recherches ou bien pratique-t-on le chacun pour soi avec des laboratoires qui fonctionnent exclusivement pour eux-mêmes, ne serait-ce que pour se garder des avantages en termes de publications scientifiques et d'effets d'annonce ?

Le système lui-même est-il sclérosé au point d'en faire table rase ou est-il optimisable à travers des dispositions contractuelles ?

M. Charles DESCOURS, président.- Au-delà des laboratoires, les directions dépendant des différents ministères ou les laboratoires dépendant des ministères ne sont-ils pas figés en raison de leurs appartenances administratives ?

Il faudrait qu'il y ait des protocoles, des check lists, que cela fonctionne, comme cela se passe en matière de sécurité nucléaire.

M. Jean-Marie AYNAUD.- Pour l'ESB, cela se met en place. Il y a une convention interorganismes que les directeurs généraux de l'administration ont signée.

M. Gérard PASCAL.- C'est le seul cas. Sinon, les liens entre les trois départements ministériels ne consistent qu'en des réunions des directeurs généraux.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Il n'y a pas d'optimisation des moyens.

M. Gérard PASCAL.- Concernant les contaminants, il n'y a même pas d'information mutuelle entre les laboratoires qui sont rattachés à la même direction générale. Toutes les actions, toutes les enquêtes déclenchées -ce n'est pas une critique sur la qualité du travail des laboratoires- le sont avec des objectifs différents, selon des méthodologies différentes et on ne peut pas agréger les données, les informations, parce que ce n'est pas possible, y compris à l'intérieur d'un même ministère.

M. Jean-Marie AYNAUD.- Il faut les obliger à travailler en réseau. Pour l'ESB, cela se met en place.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Faut-il modifier fondamentalement l'organisation des structures administratives ?

M. Jean-Marie AYNAUD.- Il faut peut-être commencer par une étape exemplaire comme l'ESB, puis passer ensuite à autre chose ?

M. Gérard PASCAL.- On sera toujours en retard d'une guerre.

M. Dominique LECLERC.- On vient de cerner le problème. Je crois que se pose une question assez difficile à trancher, à savoir désigner un chef.

M. Gérard PASCAL.- C'est le problème du " chef " que l'on n'arrive pas à régler depuis 20 ans.

M. Charles DESCOURS, président.- La gestion de l'énergie atomique a été pendant des années rattachée au Premier ministre.

M. Gérard PASCAL.- C'est la proposition que nous avions faite d'une agence de l'alimentation rattachée au Premier Ministre. Je ne suis pas sûr qu'un Premier Ministre soit partant pour ajouter une telle institution à ses services.

M. Jean-Marie AYNAUD.- La mise en réseau fonctionnera d'autant mieux s'il y a des moyens incitatifs. Pour l'ESB, cela fonctionne parce qu'il y a une volonté commune.

E. AUDITION DE MME LAURENCE SCHAFFAR, EN REMPLACEMENT DE M. GRISCELLI, DIRECTEUR GÉNÉRAL A L'INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE (INSERM)

Mme Laurence SCHAFFAR.- Je tiens d'abord à présenter les excuses de M. Griscelli.

Je suis responsable d'un service : "Incitation et coordination pour les actions de recherches directes". Nous sommes rattachés à la Direction générale chargée de la définition de la stratégie de l'INSERM, pour la mise en place des programmes incitatifs et nous avons également une activité concernant la recherche clinique et la réglementation.

Nous aidons les chercheurs à appliquer la réglementation en vigueur dans la recherche clinique.

M. Charles DESCOURS, président.- Vous connaissez l'objet de la mission : " conditions du renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité des produits thérapeutiques en France ".

Comment agit l'INSERM dans cette optique ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Je pense que l'on pourrait définir trois niveaux d'activité de l'INSERM. Le premier consiste en une réflexion sur la veille médicale, la veille scientifique en santé publique. Elle va être renforcée au mois de janvier par la mise en place de la mission scientifique de l'INSERM, qui sera constituée d'une petite dizaine de chargés de mission chargés de conseiller les directeurs scientifiques.

Cette mission va s'appuyer sur des instances qui existent déjà au sein de l'INSERM, telles que les commissions statutaires ou les commissions scientifiques spécialisées dans ces questions.

Le deuxième niveau d'activité concerne l'expertise collective, dont vous avez probablement entendu parler pour l'amiante, et qui consiste à faire un état des lieux tout à fait critique et contradictoire dans un cadre professionnel, animé par des professionnels, sur des problèmes sanitaires internationaux ou nationaux.

Le troisième niveau concerne les activités de recherche autour de la veille sanitaire, les réseaux sentinelles qui sont montés avec le réseau national de la santé publique.

M. Charles DESCOURS, président.- Pouvez-vous nous parler des relations que l'INSERM entretient avec d'autres organismes qui travaillent dans le même domaine ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Avec les organismes finalisés tels que l'INRA ou le CNRS, nous avons une coordination par les comités de suivi entre les directions générales des deux organismes qui nous permettent d'aborder tous les problèmes, sanitaires ou de veille. Dans certains cas, des programmes scientifiques peuvent être décidés. Il en est ainsi au sujet des prions avec un programme qui vient juste de démarrer.

M. Charles DESCOURS, président.- Tout le monde nous cite cet exemple. Or, il existait des maladies avant les prions.

Mme Laurence SCHAFFAR.- En effet, ce sujet a cristallisé les choses.

M. Charles DESCOURS, président.- Expliquez-nous pourquoi ce n'est pas ainsi dans d'autres domaines.

Mme Laurence SCHAFFAR.- Quand on regarde la politique incitative de l'INSERM, tout ceci est tout de même lié. Il y a un affichage de priorités par l'INSERM. Il est certain qu'une politique incitative est en cours de développement. Cela n'existait pas tant que cela il y a quelques mois ou quelques années.

M. Charles DESCOURS, président.- Qu'est-ce qui a mené cette politique ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- La Direction générale avec ses tutelles. Les tutelles nous indiquent les thèmes prioritaires. Actuellement, ce sont le cancer, la génétique, les maladies neurosensorielles.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Pouvez-vous développer l'idée d'incitation ? A quoi cela correspond-il ? Quel est le rôle effectif de l'INSERM ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Au niveau national, il s'agit de coordonner des programmes, des actions dans une direction privilégiée, vers un thème privilégié, ou pour répondre à une question posée. Le cas des prions est facile à comprendre encore que cette question soit très complexe sur le plan scientifique.

Chacun des organismes peut avoir un rôle particulier de coordination qui lui est confié. Mais cette coordination s'entend aussi avec d'autres organismes, qui sont des partenaires dans ce cas. Par exemple, nous réfléchissons à un programme de pathologies infectieuses dont la réflexion nous a été confiée par le Ministère de la recherche. Dans le cadre de cette réflexion, nous allons nous pencher sur les aspects qui peuvent être développés par le CNRS, l'INRA. La coordination que nous assurerons se fera avec les partenaires.

M. Charles DESCOURS, président.- Existe-t-il des liaisons fonctionnelles établies et officielles qui ne dépendraient pas de la nature des rapports entre les directeurs ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Il peut y avoir deux sortes de liaisons directes : d'une part des liaisons directes entre les laboratoires qui peuvent être intéressés à collaborer entre eux ; d'autre part, des équipes de l'INRA travaillent avec l'INSERM.

M. Charles DESCOURS, président.- Connaissez-vous les travaux que font les laboratoires ? Nous avons auditionné les représentants de l'INRA ; êtes-vous au courant des travaux qu'ils mènent et des résultats qu'ils ont obtenus ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Nous sommes au courant des travaux qu'ils mènent et, au cours des réunions de direction auxquelles sont invités des experts scientifiques, nous échangeons nos préoccupations dans les domaines qui peuvent donner lieu à une action particulière.

Nous l'avons fait avec l'IFREMER sur des domaines tels que les risques de contamination des coquillages pour lesquels nous allons préparer des ateliers parce que le thème est apparu au cours de nos rencontres. Pour les résultats, l'accès se fait via la littérature scientifique.

Pour l'utilisation de certains produits thérapeutiques, nous avons créé une intercommission qui s'appelle " Utilisation de produits humains et de substitution ". Elle se penche sur l'utilisation thérapeutique de ce que l'on appelle les greffes, les xénogreffes, etc.

Cette réflexion associe statutairement un représentant de l'établissement français des greffes, de l'Agence française du sang, du CNRS.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Par rapport aux missions de l'établissement français des greffes, comment se situe cette intercommission ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Une des réflexions premières a été de regarder la place qu'elle pouvait avoir par rapport à l'établissement français des greffes. On s'est rendu compte qu'elle était en situation privilégiée de partenariat avec l'établissement français des greffes, car il s'agissait de susciter des recherches sur les risques liés aux greffes, des recherches qui pouvaient se faire dans les laboratoires INSERM ou dans d'autres laboratoires.

Nous avons deux sujets : les risques infectieux liés aux xénogreffes, qui sont une véritable préoccupation, et les modalités d'évaluation des thérapeutiques.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Dans les laboratoires INSERM, vous avez une seule unité par domaine ou plusieurs ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Sur le même site, il peut y avoir plusieurs unités pour le même domaine.

Il y a une politique de site qui est celle des instituts fédératifs de recherche et qui visent, sur un même site, à permettre les échanges entre les unités de recherche, avec les autres organismes, les unités de recherche du CNRS, de l'INSERM, de l'INRA et l'hôpital.

M. Charles DESCOURS, président.- Pensez-vous que la coordination marche bien dans le domaine de la santé ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Il y a certainement des progrès à faire.

M. Charles DESCOURS, président.- Existe-t-il des cloisonnements ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Notre sentiment est peut-être que cette coordination se met en place lentement, mais qu'elle existait beaucoup moins auparavant. Il y a certainement encore des progrès à faire.

M. Charles DESCOURS, président.- Le fait que des directions administratives soient rattachées à plusieurs ministères n'empêche-t-il pas la mise en réseau des résultats, des laboratoires ? Quels contacts avez-vous avec la DGCCRF ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Il est vrai que nous avons extrêmement peu de contacts et avec eux.

M. Charles DESCOURS, président.- Et les écoles vétérinaires ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- On commence à les connaître grâce au programme sur l'ESB.

M. Charles DESCOURS, président.- Elles dépendent du Ministère de l'Agriculture.

Mme Laurence SCHAFFAR.- Avec le CNEVA, nous n'avons pas de relations. C'est exact.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Votre première partie concerne la sécurité des produits. Vous avez évoqué le rôle de l'INSERM en matière de veille. Pouvez-vous aller plus loin ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Je peux reparler de l'expertise et, par ailleurs, de ce qui existe en relation avec le RNSP.

L'expertise peut être réalisée, soit sur une demande propre interne à l'INSERM, soit sur une demande de partenaires extérieurs, soit encore sur demande de la tutelle.

Il s'agit de rassembler, pendant une durée relativement courte, un certain nombre d'experts qui peuvent avoir des visions très contradictoires d'un sujet pour qu'ils en fassent une revue complète. Il ne s'agit pas d'arriver à un consensus.

Cet état des lieux est ensuite publié ou conservé par celui qui nous l'a demandé. Nous avons ainsi été sollicités par la direction générale de la santé sur l'amiante.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Une fois que vous avez fait cet état des lieux en matière de veille, en montrant les incidents ou les accidents sûrement imputables à telle ou telle substance, c'est le ministère de la santé qui en est destinataire quel que soit le commanditaire ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- L'industriel peut passer commande à titre confidentiel. On lui remet le rapport. Si le rapport peut être plus largement diffusé, il l'est auprès des tutelles.

M. Claude HURIET, rapporteur.- On peut considérer que cela peut fonctionner ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- On connaît tous les inconvénients des études que l'on demande à des équipes isolées et pour lesquelles on n'est pas sûr de la qualité du débat.

Je pense que c'est très efficace au niveau de la procédure elle-même. Je crois que l'on aimerait bien être sollicité davantage par le ministère de tutelle. On est à l'écoute de leurs demandes.

M. Charles DESCOURS, président.- Que se passe-t-il en matière de nutrition ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Dans le cadre de la convention générale, le thème nutrition est mentionné. Il réapparaît au niveau de l'intercommission qui s'appelle " comportement en matière de consommation " et qui fait l'objet d'un partenariat ponctuel avec l'INRA. L'INRA est représentée. Par ailleurs, on devrait normalement trouver des programmes incitatifs communs sur ces thèmes.

M. Claude HURIET, rapporteur.- Au niveau des relations entre CNRS et INSERM en matière de recherche, pouvez-vous avoir des programmes qui sont très proches les uns des autres ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Nous avons des échanges entre les Directions générales et entre chercheurs. Nous avons ainsi énormément de chercheurs qui sont dans nos laboratoires et dans ceux du CNRS. Cela ne signifie pas qu'il ne faille pas améliorer la coordination. Il y a une interpénétration entre les deux organismes.

M. Charles DESCOURS, président.- Il n'y a pas de mise en réseau avec tous ceux avec qui vous pourriez l'être ?

Mme Laurence SCHAFFAR.- Non. Ce serait une très bonne idée.

M. Claude HURIET, rapporteur.- On a constaté le rôle mobilisateur extraordinaire du prion, de la vache folle : se met en place une organisation que certains souhaitaient depuis longtemps.

Mme Laurence SCHAFFAR.- C'est souvent le cas. C'est un exemple particulier qui permet de cristalliser.

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