B. UNE RÉUSSITE PORTEUSE DE PROMESSES POUR LA FILIÈRE

Si le pari était ambitieux, la mobilisation de la sécurité privée pour les besoins des JOP est un indéniable succès. Celui-ci a été rendu possible par une mobilisation sans précédent des services de l'État et des collectivités territoriales, afin de donner à la filière les moyens de faire face à ce défi. La mission d'information tient à saluer le professionnalisme et l'engagement sans faille de l'ensemble des acteurs impliqués, qui atteste du savoir-faire de la France pour l'organisation de très grands évènements.

De ce point de vue, le changement de dimension de la filière de la sécurité privée fait partie intégrante de l'héritage des Jeux. Le vivier d'agents de sécurité a été considérablement rehaussé, du fait du recrutement de nouveaux agents spécifiquement pour les besoins des JOP. Selon le CNAPS, 295 000 personnes sont désormais titulaires d'une carte professionnelle contre 280 000 avant les JOP. Si le nombre total d'entreprises liées à sécurité privée est resté stable (12 000), le secteur a néanmoins été profondément reconfiguré. L'affirmation des entreprises de sécurité privée de taille moyenne comme la montée en compétences de petites structures de l'évènementiel sont en effet des leçons clés des JOP.

Au-delà de ce constat prometteur dans l'ensemble, certains progrès demanderont à être confirmés. Le regain d'attractivité du secteur, notamment auprès des demandeurs d'emploi et des étudiants, fait partie de ces éléments qui ne peuvent encore être considérés comme acquis. À ce titre, le maintien de la carte professionnelle SGE pourrait éventuellement revêtir un intérêt. La mission d'information sera, a minima, attentive à ce que les 7 234 personnes titulaires d'une carte SGE puissent effectivement être orientées vers le certificat complémentaire de compétences permettant l'octroi d'une carte classique.

Au vu de leur efficacité, la prolongation de certains dispositifs prévus spécialement pour les besoins des JOP pourrait en outre être utilement envisagée. C'est par exemple le cas des procédures simplifiées et dématérialisées de délivrance des cartes professionnelles par le CNAPS et des canaux d'échanges mis en place entre le service public de l'emploi et la filière de la sécurité privée. Sur ce point, la mission d'information ne peut que reprendre à son compte la conclusion formulée par le préfet de la région Île-de-France au cours de son audition : « dans l'immédiat, la filière de sécurité privée a gagné en crédibilité grâce à la qualité de ses prestations pendant les Jeux, et à la bonne maîtrise par la grande majorité des entreprises de leurs sous-traitants. Le maintien dans l'avenir d'une proximité entre les entreprises de ce secteur et le service public de l'emploi serait un héritage important, concourant à la qualité des recrutements ultérieurs, et à la moralisation du secteur ».

Au-delà des JOP, le secteur de la sécurité privée demeure confronté à de nombreux défis, au premier rang desquels un déficit d'agents estimé à environ 20 000 personnes par le CNAPS. Le développement et la professionnalisation du secteur demeurent donc des enjeux prioritaires. Si l'important soutien de l'État a permis de surmonter certaines carences, notamment en matière de ressources humaines, celui-ci ne peut en effet se prolonger à l'excès au-delà des JOP. La mission d'information appelle donc la filière à capitaliser sur la dynamique créée par l'évènement pour poursuivre sa montée en puissance, en particulier en prévision de la tenue des jeux Olympiques d'hiver dans les Alpes françaises en 2030.

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