B. DES MOYENS HUMAINS EN HAUSSE EN DÉPIT DE DIFFICULTÉS RÉCURRENTES DE RECRUTEMENT EN RESSOURCES CYBER
Conformément à la trajectoire visée de 5 000 cyber-combattants2(*) en 2025, le nombre de postes effectivement ouverts en 2023 s'établissait à 4 600. La LPM 2024-2030 prolonge cette hausse de 953 emplois supplémentaires, soit un total de plus de 5 553 postes à l'horizon 2030.
Ventilation de l'augmentation d'effectifs sur la période 2024-2030
ETPTE |
|
État-major des armées |
351 |
DGA |
192 |
DGSE |
386 |
Autres |
24 |
TOTAL |
953 |
Source : réponses du ministère des armées au questionnaire de la commission
Mais sur ce total de 4 600 en 2023, seuls 3 502 postes sont comptabilisés comme « armés », ce qui représente un déficit de près de 1 100 emplois non pourvus.
L'ensemble des acteurs publics comme privés font part de difficultés de recrutement pour deux raisons essentielles : l'insuffisance de l'offre de formation et l'inadéquation des salaires proposés par les armées par rapport à l'offre du marché contractuel.
La DGA-MI a dressé un état de ses difficultés de recrutement eu égard aux profils recherchés, au « prix du marché » et à la concurrence sur les salaires que se livrent les services de l'État entre eux :
· « Les activités métiers Cyber exercées à la DGA requièrent un haut niveau de technicité qui ne peut s'acquérir que dans la durée avec, pour certaines activités, le suivi d'une formation interne longue, prérequis pour pouvoir réaliser certaines tâches. Il faut compter environ deux ans pour que ces profils commencent à devenir autonomes, d'où un fort besoin de fidélisation des agents formés en poste.
· « Fort d'un même constat pour attirer les talents dans le domaine Cyber, d'autres services de l'état ont fait évoluer sensiblement leur grille de salaire pour continuer à être attractif par rapport au secteur privé. La DGA est de ce fait moins attractive que le privé mais également moins attractive que les autres services de l'état implantés dans les mêmes bassins d'emploi que la DGA. »
Pour la DGA, la fidélisation des agents en poste nécessiterait une évolution des rémunérations afin d'une part de minimiser les démissions pour des questions de salaire, d'autre part d'améliorer le recrutement de profils expérimentés. À cet effet, la direction interministérielle du numérique a élaboré un référentiel de rémunération des 56 métiers de la filière numérique et des systèmes d'information et de communication3(*).
Constats :
- Un déficit de ressources humaines sur le marché de l'emploi cyber ;
- 1 100 postes de cyber-combattants sont encore non pourvus.
Recommandations :
- Prioriser les recrutements sur les postes non encore « armés » ;
- Harmoniser les pratiques de recrutement sur la base du référentiel de rémunération des 56 métiers de la filière numérique et des systèmes d'information et de communication pour fidéliser les agents en poste et recruter des profils expérimentés (direction interministérielle du numérique).
* 2 770 cyber-combattants en plus des 1 100 initialement prévus par la LPM 2019-2025 pour porter à 5 000 le nombre de cyber-combattants en 2025 (ministère des armées - https://archives.defense.gouv.fr/portail/actualites2/fic-2021-florence-parly-annonce-le-recrutement-de-770-cyber-combattants-supplementaires-d-ici-a-2025.html)
* 3 https://www.numerique.gouv.fr/uploads/note-referentiel-remuneration-filiere-numerique.pdf