III. DES VOIES D'AMÉLIORATION POSSIBLES
A. UNE CLARIFICATION BIENVENUE DE L'ARTICULATION AVEC LA FONDATION DES ALLIANCES FRANÇAISES
La clarification de la répartition des missions entre l'Institut français et la Fondation des alliances françaises est également appréciable. Annoncé en 2017 par le Président de la République, un rapprochement entre l'Institut
français et la Fondation alliance française , devenue Fondation des alliances françaises, a été esquissé dans le cadre d'une convention tripartite (IF/FAF/MEAE) en date du 2 octobre 2019. Cette clarification s'est faite sur la base des préconisations d'un rapport de M. Pierre Vimont, Ambassadeur de France.
Le soutien au français langue étrangère, la professionnalisation des agents du réseau des Alliances françaises sont confiés à l'Institut français tandis que les missions de la Fondation des alliances françaises sont recentrées sur la régulation et l'animation du réseau des Alliances françaises. La Fondation est notamment propriétaire de la marque « Alliance Française ».
Dans ce nouveau contexte, il serait intéressant de prévoir des indicateurs de nature à mesurer la part d'activité de l'Institut français s'adressant au réseau culturel public (services de coopération et d'action culturelle des ambassades et Instituts français) et la part venant en soutien des Alliances françaises .
Le rapport de M. Pierre Vimont préconisait, par ailleurs, une co- localisation des deux entités , pour le moment reportée. Ce rapprochement reste toutefois à l'étude. Il doit permettre une baisse des coûts de structure de l'Institut français. Il sera favorisé par le règlement, en octobre 2019, du litige immobilier entre la Fondation et l'Alliance Française de Paris Ile-de- France portant sur l'occupation des locaux du boulevard Raspail. Le COP demande à l'IF d'établir un projet d'implantation immobilière en co- localisation avec la Fondation des Alliances françaises à l'horizon 2022.
B. DES ORIENTATIONS PRENANT EN COMPTE LES MUTATIONS DE LA DIPLOMATIE CULTURELLE ET D'INFLUENCE
Le COP pérennise les missions de l'Institut français tout en prenant en compte les mutations nécessaires de la diplomatie culturelle et d'influence , au regard d'une compétition internationale forte et des conséquences de la crise sanitaire. L'innovation, le numérique sont des priorités bienvenues dans le contexte actuel.
Il aurait pu être intéressant de souligner, en outre, l'intérêt de manifestations hybrides, dites aussi co-modales , c'est-à-dire simultanément en « présentiel » et en « distanciel », que ce soit pour les salons, spectacles, Saisons ou pour les cours de langue. Cette modalité permet de préserver la tenue d'événements entravés par le contexte sanitaire. Au-delà de la crise actuelle, ce peut aussi être un moyen d'élargir l'audience des évènements, au-delà de leurs publics habituels, et de faire connaître les activités de l'Institut français.
C. UNE RÉFLEXION À APPROFONDIR SUR LA DEMANDE DE CULTURE FRANÇAISE DANS LE MONDE ET SES MODES DE DIFFUSION
La demande de culture française à l'étranger est multiforme et probablement variable selon les régions du monde. L'Institut français n'a vocation à répondre qu'à une partie de cette demande, à laquelle répondent aussi d'autres organismes (musées...). La programmation est adaptée dans les faits grâce au dialogue constant entre l'Institut français et le réseau culturel, public et associatif, qui met en oeuvre au quotidien la diplomatie culturelle.
Il est essentiel de prendre en compte la demande de ces réseaux , qui sont les mieux placés pour percevoir la nature de la demande de culture française à l'étranger en fonction du profil des publics cibles. Ils sont également les mieux à même de définir des contenus et des modes de diffusion permettant de trouver de nouveaux publics et d'élargir la diffusion de la culture française.
Le COP ne prévoit aucun indicateur qui permettrait d'évaluer l'impact en termes d'audience de l'action de l'Institut français dans le domaine de la promotion de la création artistique contemporaine. L'action de l'opérateur est envisagée et évaluée essentiellement en termes d'offre (part du budget consacré à la jeune création, part consacrée au soutien aux ICC).
Les opérateurs de l'audiovisuel extérieur , qui sont susceptibles de favoriser une diffusion vers de plus larges publics, ne sont pas mentionnés. Des partenariats existent pourtant. Il serait utile de disposer d'indicateurs sur le nombre et les effets de ces partenariats entre l'Institut français et les opérateurs de l'audiovisuel extérieur.