III. DANS UN CADRE BUDGÉTAIRE CONTRAINT, UNE GESTION QUASI-EXEMPLAIRE DES DÉPENSES
La stabilité du plafond d'emplois sur la période 2015-2018 explique la faible hausse (+3 %) des dépenses de personnel du CSA , laquelle a été intégralement compensée par des économies sur les dépenses de fonctionnement de l'institution.
Évolution des dépenses du CSA (2015-2018)
(en euros)
Exécution 2015 |
Exécution 2016 |
Exécution 2017 |
Exécution 2018 |
Évolution 2018/2015 |
||
Personnel |
22 311 637 |
22 510 040 |
23 143 188 |
22 924 541 |
+ 612 904 |
3% |
Fonctionnement
|
13 622 638 |
13 113 234 |
12 526 929 |
12 958 486 |
- 664 152 |
-5% |
Investissement |
1 480 000 |
987 730 |
1 298 934 |
1 614 384 |
+ 134 384 |
9% |
Total |
37 414 275 |
36 611 004 |
36 969 052 |
37 497 411 |
+ 83 136 |
0,2 % |
Source : CSA
A. UNE HAUSSE CONTENUE DES DÉPENSES DE PERSONNEL, MALGRÉ UNE GESTION PERFECTIBLE DE LA MASSE SALARIALE
Les dépenses de personnel du CSA représentent plus de 60 % du budget du Conseil . La masse salariale stricto sensu représente environ 91 % de cette enveloppe et s'élève, en moyenne, à 20,9 millions d'euros sur les cinq dernières années . Sur la période 2015-2018, l'évolution de l'enveloppe de personnel demeure contenue à + 3 %, grâce à une optimisation de l'utilisation du plafond d'emplois autorisé pour faire face aux missions supplémentaires confiées par le législateur au CSA (cf. supra ).
L'échelle des rémunérations des agents du CSA fait toutefois apparaître un régime de prime attractif relativement coûteux , en particulier s'agissant des agents contractuels de catégories A et A+, toujours plus nombreux. En raison d'un besoin d'expertise toujours croissant de l'institution, ces agents qualifiés représentent en effet une proportion croissante des effectifs du CSA, s'élevant à 72 % en 2018, contre 64 % en 2015.
Rémunération moyenne des agents du CSA par catégorie
2018 |
|||||||
Statut -
|
Nombre
|
Indice
|
Montant
|
Montant
|
Montant
|
Montant
|
Moyenne
|
CDD |
88 |
688 |
38688 |
4925 |
43613 |
3634 |
35 |
A+ |
10 |
1265 |
71134 |
6713 |
77847 |
6487 |
44 |
A |
77 |
612 |
34414 |
4717 |
39131 |
3261 |
33 |
B |
1 |
442 |
24855 |
2997 |
27852 |
2321 |
45 |
C |
0 |
0 |
0 |
||||
CDI |
156 |
709 |
39869 |
6146 |
46015 |
3835 |
48 |
A+ |
20 |
1183 |
66523 |
9116 |
75639 |
6303 |
50 |
A |
92 |
703 |
39531 |
6178 |
45709 |
3809 |
46 |
B |
40 |
518 |
29128 |
4312 |
33440 |
2787 |
50 |
C |
4 |
420 |
23618 |
2433 |
26051 |
2171 |
46 |
Total général |
244 |
702 |
39475 |
5759 |
45234 |
3770 |
43 |
(1) traitement brut hors indemnité de résidence (IR), supplément familial de traitement (FT), transport, etc. |
|||||||
*valeur du point FP: 56,2323 |
Source : CSA
Ce constat de l'attractivité de la rémunération s'applique également au président et aux six membres du Collège du CSA, comme le montre le tableau ci-dessous :
Rémunération brute annuelle du
président
et des membres du collège du CSA
(en euros)
2018 (réalisation) |
2019 (prévision) |
2020 (prévision) |
|
Président |
188 840 |
189 141 |
189 168 |
Membres |
770 893 |
768 374 |
788 038 |
Nombre de membres |
6 |
6 |
6 |
Nb : la rémunération brute correspond au traitement brut ainsi que l'indemnité de résidence (IR), le supplément familial de traitement (SFT), la nouvelle bonification indiciaire (NBI) et l'ensemble des primes ou indemnités de toutes natures. Elle l'inclut pas les cotisations sociales patronales ni les contributions employeurs au CAS Pensions.
Source : commission des finances du Sénat, à partir des annexes budgétaires
À cet égard, votre rapporteur spécial s'étonne de l'existence, depuis la création du CSA, d'une disposition législative 9 ( * ) permettant aux membres du Collège de continuer à percevoir l'intégralité de leur rémunération (soit environ 11 000 euros bruts par mois) pour une durée d'un an à compter de leur cessation de fonctions . L'existence d'une rémunération attractive est certes justifiée par la nécessité de garantir l'indépendance et la loyauté des membres du Collège durant l'exercice de leurs fonctions. Son maintien pour une durée d'un an au-delà de la cessation de fonctions, coûteux pour les finances publiques (257 000 euros en 2019), apparaît en revanche superfétatoire. À titre de comparaison, s'agissant des anciens membres du Gouvernement , la loi organique 10 ( * ) dispose depuis 2013 que ceux-ci continuent de percevoir leur traitement pour une durée de seulement trois mois à compter de leur cessation de fonctions.
Recommandation n° 4 : Afin de mettre le CSA en pleine conformité avec le devoir d'exemplarité des pouvoirs publics, votre rapporteur spécial appelle donc à revoir cette disposition, par exemple en ramenant d'un an à trois ou six mois la durée du maintien de la rémunération pour les anciens membres du collège du CSA, voire en envisageant la suppression complète de ce dispositif. |
* 9 Article 5 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (loi dite Léotard).
* 10 Article 5 de l'ordonnance n° 58-1099 du 17 novembre 1958 portant loi organique pour l'application de l'article 23 de la Constitution, dans sa rédaction résultant de la loi organique du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique.