C. L'ACTION DES ONG
De très nombreuses organisations gouvernementales (ONG) sont mobilisées en Jordanie. La délégation a pu rencontrer plusieurs d'entre elles. En effet, au-delà même de la Jordanie, un certain nombre d'ONG ont basé à Amman leur antenne régionale. Ces ONG interviennent dans des domaines variés, allant de la santé au développement des infrastructures, comme l'approvisionnement en eau ou la gestion des déchets.
Une plate-forme de coordination des ONG regroupe 62 d'entre elles, afin de permettre des discussions globales avec les autorités, les bailleurs de fond, et la société civile.
Le principal enjeu pour les ONG est de parvenir à transformer progressivement leur action , après huit ans de crise syrienne, pour accompagner le basculement d'une approche humanitaire à court et moyen terme, vers une approche de long terme favorisant le développement . Le risque est naturellement que les bailleurs de fond se détournent progressivement de ces populations au fur et à mesure que la crise syrienne débouche sur la reprise en main du territoire par le régime de Damas.
D. LA SITUATION DES LIBERTÉS PUBLIQUES
Dans le contexte des printemps arabes, le Roi avait ouvert la voie à un renforcement de l'Etat de droit. En septembre 2011, une révision constitutionnelle a étendu les pouvoirs de l'autorité judiciaire, créé une cour constitutionnelle et renforcé les pouvoirs du parlement.
La difficulté du contexte économique, politique et sécuritaire a toutefois conduit, depuis les manifestations de 2018 contre la réforme fiscale, à un certain raidissement de la posture des autorités en matière de libertés publiques . Naturellement, la comparaison avec les pays voisins reste très favorable à la Jordanie. Mais il faut toutefois souligner le risque qu'un durcissement en matière de libertés publiques ne pousse à l'expression du mécontentement dans des formes radicales, le fondamentalisme devenant alors l'alternative à la contestation libérale.
Par ailleurs, la Jordanie a aussi besoin de garder une image positive auprès des opinions publiques occidentales si elle espère une relance de l'activité touristique avec la relative amélioration de la situation sécuritaire dans la région. Dans ce domaine, comme en matière économique ou sociale, le chemin des autorités jordaniennes paraît très étroit.