Retranscription des extraits des reportages vidéos projetés lors du colloque

CHRISTINE MOUGIN, LAURÉATE 2015 DU PRIX RÉGIONAL

FEMMES EN AGRICULTURE DE LORRAINE

Christine Mougin, cheffe d'une exploitation laitière et céréalière dans les Vosges, a été lauréate du prix régional Femmes en agriculture de Lorraine en 2015 (catégorie élevage).

Retranscription d'un passage du portrait vidéo réalisé à cette occasion 17 ( * ) :

« J'ai commencé ma vie professionnelle à dix-huit ans, en tant qu'hôtesse de caisse. J'ai voulu changer de métier et mon mari avait besoin de moi sur l'exploitation. Donc j'ai fait la formation agricole et je me suis dit : « Il faut que tu y ailles ».

« On a rencontré beaucoup de difficultés avec mon mari et comme j'aime me lancer des défis, j'ai dit : « Celui-là, je vais le réussir ».

« Je pense que je réussis petit à petit, et bien.

« Au départ, je [me suis installée] avec mon mari ; [...] j'ai eu beaucoup de mal après son décès. Si j'avais arrêté, j'aurais été très, très déçue de moi-même...

« [Quand on s'est installés], on a énormément emprunté. Je veux essayer d'assainir l'exploitation pour les prochains. Pour moi, l'objectif c'est de pérenniser l'exploitation, d'être valorisée par ce que j'ai accompli. Le travail a pour moi une place très importante [...]. Et j'espère que l'exploitation sera de plus en plus productive.

« J'adore ce que je fais. Je trouve qu'il n'y a pas de plus beau métier. Moi, je ne suis pas paysanne dans l'âme, mais j'aime ce que je fais. Quand [...] je suis à bout de force, je rentre chez moi et je me dis : « Je suis fière de moi ».

« Il faut s'oublier un peu, avoir du caractère [...]. Je me sens comme un homme ! »

MARIE-CLAIRE GREFF, LAURÉATE 2015 DU PRIX SPÉCIAL RÉGIONAL
FEMMES EN AGRICULTURE DE LORRAINE

Marie-Claire Greff, exploitante d'une ferme auberge et d'une exploitation de polyculture-élevage en Moselle, a reçu un prix spécial lors de la remise du prix 2015 Femmes en agriculture de Lorraine.

Retranscription d'un passage du portrait vidéo réalisé à cette occasion 18 ( * ) :

« [Je suis] retraitée, mais quand même encore en activité parce que je n'arrive pas à lever le pied ! [...]

« Avec [notre] premier label Produit fermier , on a eu des écoles qui demandaient à venir. Donc on s'est structuré un peu, avec l'accompagnement de la chambre d'agriculture bien sûr. On a donc démarré [cette activité] et ça, je l'ai fait pendant plus de dix ans. C'était un pur bonheur. On a accueilli [des scolaires] de la maternelle jusqu'au collège. J'ai eu également le label Ferme pédagogique .

« Ensuite on est passé en bio, on a démarré les marchés à la ferme en transformant toujours nos produits : la charcuterie, les produits laitiers mais également la viande, notre propre viande. On vendait tous les mois un ou même deux boeufs et du veau, emballés sous vide, comme au magasin. On a fait ça pendant de longues années [...].

« Je voulais avoir mon activité propre. Donc les écoles, c'était mon domaine à moi. La ferme auberge, c'est mon domaine.

« Actuellement, j'exploite encore la ferme auberge et le gîte rural. C'est un hébergement, c'est-à-dire qu'on loue à la semaine [...]. La ferme auberge, c'est un endroit où on cuisine les produits de la ferme. Il y a une charte à respecter [...].

« Si je devais donner un conseil aux jeunes agricultrices, ce serait pour les inciter à s'engager plus, à faire [mieux] connaître notre métier. Parce que je trouve qu'il est souvent mal vu. Le métier peut parfois être dur, mais c'est une passion. Quand on est passionné comme ça... moi je resignerais tout de suite ! »

AGNÈS KINDT, LAURÉATE DE L'ÉDITION 2016
DE GRAINES D'AGRICULTEURS - LES TROPHÉES DE L'INSTALLATION , ORGANISÉ PAR JEUNES AGRICULTEURS (EXPLOITATION INDIVIDUELLE, MARAÎCHAGE DIVERSIFIÉ ET APICULTURE), AMAP DE LA LYS À PÉRENCHIES DANS LE NORD 19 ( * )

« On est à Halluin, à l' AMAP de la Lys , dans le Nord, au nord de Lille. L'exploitation est une exploitation maraîchère, majoritairement. Je suis installée sur deux hectares [...].

« Pour l'Amap, il fallait une grande diversité de légumes. Donc je produis une cinquantaine d'espèces de légumes différents et, pour chaque légume, il y a plusieurs variétés, donc ça fait à peu près 150 variétés différentes. Je produis mes plants moi-même parce que, si on achète les plants, je pense qu'on n'arrive pas à avoir toute cette diversité, [...].

« [...] Les consommateurs souhaitaient avoir une diversification de ce qu'il y avait dans le panier. J'ai donc décidé de prendre des poules pondeuses. Elles sont en bio aussi, comme les légumes. Puis, pour améliorer la pollinisation des légumes sur l'exploitation, j'ai décidé de prendre aussi quelques ruches. On en a une dizaine, ce qui nous permet de produire entre 50 et 200 kilos de miel, à peu près, par an [...]. Ça permet aux Amapiens d'avoir du miel. Ils savent d'où il vient. Parfois ils viennent même nous aider à le récolter, c'est vraiment un plus pour l'exploitation.

« J'essaie de cultiver au maximum avec la nature, en aménageant des zones de haies, une zone réservée à la biodiversité avec un petit étang. Ce qui me permet d'amener un maximum de petits insectes qui vont m'aider, par exemple, à lutter contre les insectes qui s'attaquent aux plantes. Plus on a de biodiversité et plus le système est équilibré, moins on a de risque d'avoir de dégât sur telle ou telle culture. C'est vraiment ma façon de cultiver. J'essaie d'utiliser toutes les techniques qui peuvent exister pour ne pas utiliser de pesticide, puisque je suis en bio. »

KARELLE PAUTET, FINALISTE DE L'ÉDITION 2013
DE GRAINES D'AGRICULTEURS - LES TROPHÉES DE L'INSTALLATION ,
ORGANISÉE PAR JEUNES AGRICULTEURS (ÉLEVAGE BOVINS VIANDE, NIÈVRE)

« J'ai commencé en Bac agricole au lycée de Nevers-Challuy. J'ai ensuite enchaîné en BTS-ACSE (Analyse et conduite de systèmes d'exploitation).

« On est aujourd'hui sur une surface de 180 hectares avec 130 charolaises, donc des bovins allaitants.

« Je suis en GAEC avec mon père. Ma mère est conjointe collaboratrice sur l'exploitation.

« [...] J'ai fait quelques formations : comme élève-infirmier, et une formation d'ostéopathie. Ma mère aussi [suit] quelques formations [...]. Être en lien avec d'autres agriculteurs, c'est très intéressant, savoir comment d'autres travaillent, [...] s'adapter aux nouvelles pratiques et aux nouvelles techniques qui existent aujourd'hui, [c'est important].

« J'ai été élue quatrième vice-présidente de la chambre d'agriculture récemment, et présidente du conseil d'administration de mon ancien lycée agricole. Ces sont des choses qui me tiennent à coeur. Je trouve qu'on est acteurs de notre métier [...].

« Je suis aussi conseillère municipale, ce qui me permet d'avoir une autre ouverture sur quelque chose de différent de mon métier. » 20 ( * )


* 17 https://webtv.agriculture.gouv.fr/prix-regional-des-femmes-en-agriculture-portrait-de-christine-mougin-video-4215.html

* 18 https://webtv.agriculture.gouv.fr/prix-regional-des-femmes-en-agriculture-portrait-de-marie-claire-greff-video-4217.html

* 19 http://www.graines-agriculteurs.com/nomine-70-agnes-kindt

* 20 Selon les informations transmises par Karelle Pautet, sa situation a changé depuis le tournage de ce portrait : un déménagement a mis fin à son mandat d'élue municipale et elle travaille désormais en GAEC avec sa mère.

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