C. DE MULTIPLES POSSIBILITÉS À EXPLORER
L'attention accordée presque exclusivement aux risques revient à ignorer les multiples opportunités qu'ouvrent les monnaies virtuelles . Ce n'est pas parce qu'une innovation vient mettre au défi nos conceptions traditionnelles de l'économie et de la souveraineté qu'il faut les rejeter en bloc, d'autant qu'il serait très difficile d'empêcher les particuliers d'en faire usage sur des plateformes offshore , hébergées à l'étranger.
D'abord, en tant qu'alternative aux monnaies légales, les monnaies virtuelles n'ont sans doute pas encore déployé tout leur potentiel. Les plus optimistes parlent ainsi de mettre en place des offres de crédit ou encore de financement participatif ( crowdfunding ) en bitcoins .
Mais surtout, plus encore qu'une « monnaie », le bitcoin est une technologie , un protocole de validation des transactions entièrement décentralisé, « auditable » par tous et très sécurisé. En effet, dans le protocole bitcoin , aucun « tiers de confiance » n'est jamais en possession de l'information complète, celle-ci étant néanmoins parfaitement vérifiée. Or, s'il est possible de valider des transactions par cette méthode, pourquoi ne pas s'en servir pour valider autre chose ? Par exemple, des mots de passe, des titres d'identités, des diplômes et autres certificats, ou même des votes électroniques. La fraude sur l'authenticité de nombreux documents ou procédures pourrait s'en trouver considérablement réduite.
D'ailleurs, le bitcoin n'est pas la seule « monnaie virtuelle », loin s'en faut : il y en a eu d'autres hier ( Liberty Reserve , e-Gold ), il y en aura d'autres demain (le litecoin est par exemple inspiré du bitcoin ). Il est donc très important pour les pouvoirs publics de ne pas rester en retrait et d'accompagner ces innovations par une régulation adaptée.