C. UNE PHASE DE « RETOUR À LA NORMALE » APRÈS LES ENGAGEMENTS EN AFGHANISTAN ET EN IRAK (LA THÉORIE DES CYCLES)
Pour relativiser, il faut admettre que les budgets de défense ont considérablement augmenté durant la décennie 2000, il s'agit donc d'un retour à un niveau plus « normal » (et cohérent avec les retraits d'Irak et d'Afghanistan). Cette situation n'est pas s'en rappeler la déflation des budgets de la défense qui ont succédé aux précédents conflits (Corée, Vietnam, première guerre d'Irak) comme le montre le graphique ci-dessous (1).
M. Justin Vaïsse, directeur du centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des affaires étrangères lors de son audition par la commission 26 ( * ) esquissait une sorte de théorie des cycles : « On voit bien comment, aux États-Unis, on a ces vagues d'introversion et d'extraversion qui coïncident souvent avec une baisse ou une hausse des budgets de la défense. Généralement, ce sont les décennies paires qui sont marquées par une intervention forte dans les affaires du monde : les années 40 avec la Seconde Guerre mondiale, les années 60 avec la guerre froide et l'engagement au Vietnam, les années 80 avec Reagan et l'initiative de la guerre des étoiles, les années 2000 avec l'engagement en Afghanistan et en Irak. Au contraire, les années impaires sont des années de retour vers les préoccupations intérieures et de diminution des budgets militaires, les années 50 avec Eisenhower, les années 70 avec le retrait du Vietnam et la contraction opérée par Nixon, les années 90 dans une moindre mesure et les années 2010 où l'on voit également ce double phénomène ».
L'observation des cycles historiques plaide, en cette période de retrait d'Irak et d'Afghanistan, pour le retour d'un Congrès à la fois plus influent et plus isolationniste, ainsi qu'on l'a observé à chaque période de fin de guerre aux États-Unis.
* 26 http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20140203/etr.html#toc6