D. LA DÉFENSE DES VALEURS ET DE LA DIGNITÉ HUMAINE

Le quatrième et dernier élément du leadership américain est la disposition des États-Unis à agir au nom de la dignité humaine . « Le soutien de l'Amérique à la démocratie et aux droits de l'homme dépasse le cadre de l'idéalisme : c'est une question de sécurité nationale ». Les démocraties sont leurs amis les plus proches et elles sont bien moins susceptibles de partir en guerre. Les économies fondées sur des marchés libres et ouverts produisent de meilleurs résultats et deviennent des marchés pour leurs exportations. Le respect des droits de l'homme est un antidote contre l'instabilité et les motifs de plainte qui alimentent la violence et la terreur.

Le Président Obama estime que la diplomatie et l'aide des États-Unis, ainsi que le sacrifice de leurs soldats, ont permis à davantage de gens de vivre sous des gouvernements élus, de toute l'histoire de l'humanité, que la technologie de l'information et de la communication donne des moyens d'action à la société civile, que de nouvelles inventions font sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté, et analyse avec compréhension le soulèvement du monde arabe qui « reflète le rejet d'un ordre autoritaire qui était loin d'être stable » .

Comme mise en oeuvre de ces principes, deux exemples sont présentés :

Celui de l'Égypte , avec laquelle les relations sont ancrées dans des intérêts de sécurité - qu'il s'agisse des traités de paix avec Israël ou des efforts communs contre l'« extrémisme violent ». Le renversement du Président élu à la suite du « printemps arabe » et plus encore la répression contre les Frères musulmans et les libéraux qui avaient conduit les manifestations de la place Tahrir ont été condamnés par les États-Unis. Pour autant, les États-Unis n'ont pas mis fin totalement à leur coopération avec le nouveau gouvernement, et pourront ainsi faire pression pour que soient adoptées les réformes exigées par le peuple égyptien (voir infra p. 80).

Celui de la Birmanie , qui était une dictature enracinée et hostile aux États-Unis. Grâce au courage de la population, et aux efforts diplomatiques, des réformes politiques ont été mises en oeuvre, la société s'est ouverte. Le pays est revenu dans le concert régional de l'Asie du sud-est et entretient des relations plus coopératives avec les États-Unis qui soutiennent la réforme et le processus de réconciliation nationale par le biais de l'assistance et des investissements, en émettant parfois des critiques publiques. La tendance pourrait s'inverser, mais si la Birmanie confirme son évolution, les États-Unis auront gagné un nouveau partenaire sans employer la force.

La vision du Président va au-delà. « Dans chacun de ces cas, nous ne devons pas nous attendre à un changement du jour au lendemain. C'est pour cela que nous formons des alliances non seulement avec des gouvernements, mais aussi avec de simples citoyens . Car contrairement à d'autres pays, l'Amérique n'a pas peur d'autonomiser les individus ; leur autonomisation nous renforce 45 ( * ) ».

Il prône également l'utilisation de l'aide au développement comme outil intégré de prévention des conflits, d'accompagnement et de reconstruction .

Selon l'OCDE, en volume, les États-Unis se classent toujours au premier rang des fournisseurs d'aide publique au développement, avec des versements nets de 30,5 milliards de dollars en 2012 46 ( * ) en régression de - 2,8 % en valeur réelle par rapport à 2011. Le rapport APD/RNB des États-Unis est de 0,20 % ce qui est l'un des plus faibles parmi les pays de l'OCDE, mais on doit souligner que de nombreuses fondations privées américaines conduisent des programmes qui ne sont pas intégrés dans l'APD 47 ( * ) .

L'Afrique constitue un investissement important pour l'aide américaine : lutte contre le sida, aide aux agriculteurs à acheminer leurs produits sur les marchés, afin de nourrir les populations naguère menacées par la famine, doublement de l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne pour que les gens puissent être connectés à l'économie mondiale.

« Tout cela crée de nouveaux partenaires et réduit l'espace laissé au terrorisme et au conflit. ». « Cela devrait être l'une des leçons apprises à la dure en Irak et en Afghanistan, où nos forces armées sont devenues les champions les plus résolus de la diplomatie et du développement. Elles ont compris que notre aide à l'étranger n'est pas une pensée après-coup, quelque chose en marge de notre défense nationale, en marge de notre sécurité nationale. Cela fait partie de ce qui nous rend forts. »


* 45 « La société civile nous renforce. La liberté de la presse nous renforce. Les entrepreneurs et les petites entreprises pleins d'élan nous renforcent. Les échanges dans le domaine de l'éducation et les possibilités pour tous, pour les femmes et pour les filles, nous renforcent. Nous sommes comme ça. C'est ce que nous représentons. »

* 46 Grande Bretagne : 13,6, Allemagne : 13, France 12.

* 47 Ce fléchissement est principalement dû à une réduction du montant net des opérations bilatérales d'allègement de la dette, passé de 1,1 milliard de dollars en 2011 à 56,3 millions de dollars en 2012. Les contributions versées par les États-Unis à des organisations internationales ont en revanche atteint un niveau historiquement élevé de 4,9 milliards de dollars (soit une hausse de + 30  % en termes réels par rapport à 2011). En 2012, l'aide bilatérale consentie à l'Afrique subsaharienne par les États-Unis est tombée à 8,8 milliards de dollars (soit une contraction de - 4,5 % en termes réels par rapport à 2011) ; hors allègement de la dette, elle a en revanche progressé de +7,2 %.

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