C. LA PROBLÉMATIQUE SPÉCIFIQUE DES PÉTROLES DE SCHISTE SUR L'ÎLE D'ANTICOSTI
Les pétroles de schiste constituent une problématique à part. Contrairement au gaz, compte tenu des cours du baril de pétrole, il y a un intérêt économique à exploiter le pétrole de schiste au Québec. Un gisement a été découvert dans la région de l'île d'Anticosti, dans l'estuaire du Saint-Laurent. Ce gisement est estimé à 48 milliards de barils. L'île en elle-même est peu peuplée, mais il s'agit d'une réserve naturelle protégée. De nombreuses ONG environnementales s'opposent donc au projet d'exploitation.
L'option de favoriser l'indépendance énergétique a toutefois été retenue par le gouvernement québécois. La Première ministre s'est engagée en février dernier à investir 115 millions de dollars dans la recherche d'énergie fossile sur l'île d'Anticosti. Deux années de travaux d'exploration intensifs doivent avoir lieu afin de confirmer le potentiel en pétrole. En cas de découverte d'un gisement conséquent, le Québec pourrait bénéficier de retombées économiques estimées à 45 milliards de dollars sur 30 ans. Ces retombées comprendraient les redevances, les impôts et les bénéfices liés aux prises de participation dans les projets.
Le ministre du développement durable a indiqué qu'une évaluation environnementale approfondie serait lancée en cas d'exploitation du gisement. Le risque d'une catastrophe comparable à celle survenue dans le Golfe du Mexique en avril 2010 à la suite de l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon est en effet à prendre en considération. Le golfe du Saint-Laurent est une mer intérieure semi-fermée, composée d'écosystèmes fragiles et protégés.
Ces exemples montrent, en tout état de cause, l'importance de la manière dont on présente un projet pour son acceptabilité sociale. Face à la question de la perception du risque, l'enjeu d'information et de transparence est crucial.