3. Le développement d'un langage commun : les projets inter-formation et le décloisonnement des filières
Les formations en France sont marquées par un cloisonnement disciplinaire très important. Les étudiants en différentes disciplines (même s'ils poursuivent des études longues jusqu'au doctorat) n'ont que peu de chances d'interagir. Cette situation aboutit au fait qu'en arrivant dans le monde du travail, les nouveaux diplômés ne disposent pas d'un langage et d'une culture commune alors qu'ils sont amenés à travailler ensemble. Des ingénieurs, des commerciaux, des juristes ou encore des responsables des ressources humaines ou des relations publiques doivent communiquer entre eux sans l'avoir jamais fait auparavant.
Il apparaît donc indispensable de repenser une partie de la pédagogie afin de laisser plus de place à des projets interdisciplinaires faisant interagir des étudiants de différentes disciplines. Nous souhaitons que les passerelles soient facilitées entre disciplines ainsi qu'entre universités et grandes écoles.
Par ailleurs, la réforme LMD qui devait aboutir à décloisonner les formations et permettre aux étudiants de plus facilement moduler leurs formations n'a que très partiellement rempli son objectif. Il est évident que la multidisciplinarité ne doit pas se faire au détriment de l'excellence. Néanmoins, une pédagogie de projets interdisciplinaires doit aussi permettre, en se basant sur le coeur de compétences de chacun des membres du groupe, de renforcer la pluridisciplinarité des formations sans pour autant nuire à la qualité de la formation disciplinaire.
La modularité des formations devrait enfin renforcer les filières les plus théoriques et les plus éloignées du monde du travail en permettant aux étudiants de ne pas s'enfermer dans une voie à issue très étroite.