B. LE « RAPPORT GUILLAUME » : UNE BASE DE TRAVAIL UTILE
1. Dans les cas des dépenses fiscales : environ 40 milliards d'euros sur 60 milliards seraient peu efficaces
Selon le « rapport Guillaume », les dépenses fiscales les moins efficaces (score 0 ou 1) coûteraient environ 40 milliards d'euros, soit les deux tiers du montant total, comme le montre le tableau ci-après.
Les principaux chiffres du « rapport Guillaume » relatifs aux dépenses fiscales
Nombre de mesures |
Enjeux financiers |
|||
Nombre |
% |
Mns € |
% |
|
Mesures évaluées |
339 |
72 |
60 698 |
92 |
Mesures non évaluées |
131 |
28 |
4 935 |
8 |
Total |
470 |
100 |
65 633 |
100 |
Score 0 |
125 |
37 |
11 764 |
19 |
Score 1 |
99 |
29 |
28 236 |
47 |
Score 2 |
46 |
14 |
11 393 |
19 |
Score 3 |
69 |
20 |
9 305 |
15 |
Total |
339 |
100 |
60 698 |
100 |
Score 0 : mesure non efficace. Score de 3 : mesure efficiente (correctement ciblée, coût raisonnable au regard de l'efficacité, outil fiscal/social en lui-même efficient, mesure plus adaptée qu'une dépenses budgétaire ou qu'une mesure non financière).
Source : rapport du comité d'évaluation des dépenses fiscales et des niches sociales, juin 2011
2. Dans le cas des niches sociales : environ 13 milliards d'euros sur 40 milliards seraient peu efficaces
Les niches sociales sont proportionnellement jugées plus efficaces que les dépenses fiscales, puisque celles jugées peu ou pas efficaces correspondent à seulement un tiers du montant total (mais 80 % des dispositifs). Les mesures peu ou pas efficaces (score de 0 ou 1) coûteraient environ 13 milliards d'euros.
Les principaux chiffres du « rapport Guillaume » relatifs aux niches sociales
Nombre de mesures |
Enjeux financiers |
|||
Nombre |
% |
Mns € |
% |
|
Mesures évaluées |
46 |
68 |
35 324 |
92 |
Mesures non évaluées |
22 |
32 |
2 894 |
8 |
Total |
68 |
100 |
38 218 |
100 |
Score 0 |
17 |
37 |
3 311 |
9 |
Score 1 |
20 |
43 |
9 519 |
27 |
Score 2 |
6 |
13 |
1 216 |
3 |
Score 3 |
3 |
7 |
21 278 |
60 |
Total |
46 |
100 |
35 324 |
100 |
Score 0 : mesure non efficace. Score de 3 : mesure efficiente (correctement ciblée, coût raisonnable au regard de l'efficacité, outil fiscal/social en lui-même efficient, mesure plus adaptée qu'une dépenses budgétaire ou qu'une mesure non financière).
Source : rapport du comité d'évaluation des dépenses fiscales et des niches sociales, juin 2011
Cela vient du fait que les niches sociales correspondent pour les deux tiers de leur montant total aux allégements généraux de charges sur les bas salaires , qui coûtent 21 milliards d'euros en 2011 et, selon les études disponibles, permettent l'existence d'environ 800 000 emplois 76 ( * ) . S'il ne cite pas ce chiffre, le « rapport Guillaume » suggère implicitement un ordre de grandeur analogue 77 ( * ) . Ainsi, il donne à ces allégements généraux le score de 3, le plus élevé possible.
* 76 Ce chiffre de 800 000 emplois ressort de la quinzaine d'études qui ont été faites sur le sujet en France, comme le montre un article publié en janvier 2006 par M. Yannick L'Horty (« Dix ans d'évaluation des exonérations sur les bas salaires », in « Connaissance de l'emploi », n° 24, janvier 2006). Il est également mentionné par le Conseil des prélèvements obligatoires dans son étude relative aux « Prélèvements obligatoires dans une économie globalisée », demandée par la commission des finances en application de l'article L. 351-3 du code des juridictions financières, qui lui a été remise le 7 octobre 2009.
* 77 S'interrogeant sur « l'effet sur l'emploi d'une suppression totale des allégements aujourd'hui », le « rapport Guillaume » indique : « A titre indicatif, un ordre de grandeur peut (...) être donné par l'estimation de Crépon-Desplatz (2001), qui retenait pour fourchette basse un effet emploi des allégements Juppé de 300 000 emplois créés ou sauvegardés, pour un coût annuel de 6,4 milliards d'euros en 1997-1998 (soit 9,4 milliards d'euros en actualisant en 2009 sous l'hypothèse d'une évolution homogène de salaires sur la période). On rappelle qu'en 2009, les allégements Fillon représentent une enveloppe de 22,2 milliards d'euros ». Le « rapport Guillaume » suggère donc implicitement un impact de 22,2 / 9,4 300 000 700 000 emplois.