II. UN SCÉNARIO DE SORTIE DE LA TRAJECTOIRE DES ANNÉES 2000 QUI N'INVERSERAIT PAS NÉCESSAIREMENT LE SENS DE LA RELATION ÉCONOMIQUE FRANCO-ALLEMANDE
A. UNE RECOMPOSITION DE LA CROISSANCE SERAIT BÉNÉFIQUE À L'ALLEMAGNE
Les effets d'une recomposition des moteurs de la croissance sont débattus.
Une étude du FMI, qui remarque que, dans les faits, les pays en excédents prennent assez rarement l'initiative délibérée d'ajuster leur équilibre économique, suggère que l'impact sur la croissance économique de tels épisodes est variable en fonction des mécanismes sous-jacents à ces excédents, des mesures adoptées pour les réduire et du contexte international.
L'étude indique que la probabilité d'une baisse de la croissance à court terme est faible mais non nulle.
En réalité, les effets d'une réduction de l'excédent courant sur la croissance sont très dispersés, allant de - 5,1 à + 9,4 points de PIB.
On peut donc considérer que pour les pays concernés, il existe un risque de voir leur croissance atteinte par la baisse de leurs excédents même si, en moyenne, la croissance est plus élevée de l'ordre de 0,4 point de PIB, après corrections des excédents courants.
Les effets positifs de ces épisodes sont plus assurés quand la correction passe par une relance de la demande intérieure alors que l'appréciation du taux de chômage réel donne des résultats généralement moins favorables.
Ce résultat s'explique par le fait que dans le second cas la réduction de l'excédent repose sur une baisse de la demande extérieure (via une diminution des exportations) qui n'est pas compensée par une augmentation de la demande intérieure.
L'étude du FMI porte sur des épisodes passés dont l'adéquation avec la situation actuelle de l'Allemagne peut être discutée de sorte que les enseignements qu'elle comporte peuvent ne pas être immédiatement utiles.
Cependant, elle suggère qu'une réduction de l'excédent courant étant plus efficace quand elle passe par une relance de la demande intérieure, la question est d'envisager si l'Allemagne dispose des moyens de cette relance.
Par ailleurs, et cet aspect de l'étude est important pour les partenaires de l'Allemagne, elle indique qu'une appréciation du taux de change réel offre moins de perspective de croissance pour un pays qui entreprend de résorber ces excédents.
Une simulation réalisée par la DGTPE du ministère de l'économie et des finances suggère que l'Allemagne tirerait avantage d'une accélération vigoureuse de sa demande interne.
Une augmentation de la consommation et de l'investissement de 4 et 7 % respectivement augmenterait le PIB allemand de l'ordre de 1,4 point à un horizon de cinq ans au prix d'une réduction de 1,8 point de PIB de l'excédent courant.
Les épisodes passés montrent que l'accélération de la croissance économique en Allemagne y a été précédée par une détérioration de la balance commerciale qui, ainsi, n'a pas nui à la croissance économique du pays.