B. LE CoeUR DE MÉTIER EST-IL SUFFISANT POUR FAIRE RESPIRER LES CREPS ?

Votre rapporteur n'est pas a priori défavorable à ce que l'État se concentre sur certaines formations particulièrement importantes et sur les sportifs qui auront le plus de chances de gagner de grandes compétitions. Cependant, la diminution du nombre de pôles Espoirs pose un problème à moyen terme car les espoirs d'aujourd'hui sont les champions de demain . L'un des directeurs de CREPS auditionné s'est au demeurant fortement inquiété des conséquences de cette stratégie.

Par ailleurs, l'abandon de la politique en faveur de l'éducation populaire peut avoir des conséquences indirectes néfastes. Tous les acteurs que votre rapporteur a rencontrés ont ainsi signalé que les formateurs dans le domaine de l'éducation populaire avaient une action très efficace et très utile en direction des jeunes sportifs , dans le cadre du double projet sportif et éducatif. Les conseillers d'éducation populaire apportent souvent une perspective différente et les directeurs de CREPS se servent beaucoup de leur expérience ; leur disparition serait donc une réelle perte, même pour nos sportifs de haut niveau.

Ainsi, le changement annoncé par le gouvernement du sens de l'acronyme CREPS, en « centre de ressources, d'expertise et de performance sportives », qui révèle un souhait de se concentrer uniquement sur le sport, ne paraît pas pertinent à votre rapporteur.

C. Y-A-T-IL UN PILOTE DANS LA POLITIQUE SPORTIVE ?

L'évolution des missions des établissements s'est accompagnée également d'une modification de la gouvernance, du pilotage et de l'exercice de la tutelle à travers la mise en place d'un dialogue de gestion et de contrats de performance . Au 30 juin 2010, onze contrats de performance - transmis à votre rapporteur - avaient ainsi été signés par les différents chefs d'établissement et le directeur des sports. Les autres contrats de performance seront signés avant la fin de l'année.

Par ailleurs, les CREPS devraient être amenés à développer un travail en réseau dans les champs, notamment, de la performance sportive, de l'accompagnement des sportifs, de la recherche et des relations internationales. Ce réseau technique national, dédié au sport de haut niveau, et dont l'objectif est d'améliorer la diffusion des bonnes pratiques et de contribuer au développement cohérent et à la mise en commun de ressources et d'activités, est constitué des CREPS, des écoles nationales du ministère et de l'INSEP, qui s'en voit confier l'animation .

A cet égard, votre rapporteur considère que le « rôle de tête de réseau » joué par l'INSEP n'est pas encore clarifié. Le ministère va-t-il laisser la tutelle des CREPS à l'INSEP, qui deviendra ainsi le vaisseau amiral de la politique en faveur du sport de haut niveau ? Et ne risque-t-on pas de voir naître une rivalité entre les établissements, qui tenteront chacun de leur côté de créer de nouveaux pôles et d'attirer les meilleurs athlètes ?

La réforme du décret statutaire des CREPS (art R. 211-69 à R. 211-82 du code du sport), actuellement en cours de finalisation, devrait éclaircir la volonté du gouvernement en la matière.

Enfin, des modifications sont également envisagées concernant l'organisation interne des établissements et la composition de leur conseil d'administration. Votre rapporteur considère que le lien avec les collectivités territoriales devra probablement être repensé, notamment dans le domaine de la formation où des rapprochements sont susceptibles d'être réalisés.

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