B. UNE STRATÉGIE PARADOXALE EN MATIÈRE DE SOUTIEN AU HAUT NIVEAU

La réforme de la politique des CREPS en matière de soutien au haut niveau a été inscrite dans celle de l'ensemble de la filière, qui s'est restructurée depuis 2008 autour des « parcours de l'excellence sportive » (PES).

La mise en place des PES a traduit la volonté d'un accompagnement plus individualisé du sportif et d'une plus grande souplesse dans la reconnaissance des dispositifs d'entraînement et de formation qui contribuent à la mise en oeuvre de la stratégie en matière de sport de haut niveau de chaque fédération.

53 des 58 fédérations sportives ayant au moins une discipline reconnue de haut niveau ont en effet obtenu la validation, par le ministre chargé des sports, de leur PES en 2009 et 2010, pour la période allant jusqu'au 30 juin 2013 15 ( * ) .

Ainsi, durant la saison 2009/2010, 226 pôles étaient accueillis en établissement dont 196 dans les CREPS , 26 à l'INSEP et 4 dans les écoles nationales. Il s'agissait de 85 pôles France, 22 pôles France Jeune et 119 pôles Espoirs.

Les principes sur lesquels s'appuient les PES sont les suivants :

- la reconnaissance d'une plus grande diversité de structures contribuant au haut niveau : associatives (clubs), commerciales, familiales, notamment, en plus des pôles (France, France Jeune, Espoirs) ;

- l'ajustement du dispositif d'émergence des talents, de formation sportive, de préparation des équipes de France dans une perspective d'amélioration des performances individuelles et collectives au regard des évolutions de la concurrence internationale ;

- et le resserrement du dispositif dans une logique de concentration des moyens sur l'élite sportive . Ainsi, le projet annuel de performances pour 2011 « sport, jeunesse et vie associative » prévoit-il que la part des sportifs de haut niveau accueillis dans le réseau passe à 60 % en 2012 contre 53 % aujourd'hui.

Le ministère considère que la diminution du nombre des CREPS s'inscrit ainsi dans une réforme plus globale du soutien au sport de haut niveau, puisqu'ils sont appelés à se concentrer davantage sur le haut niveau et sur des missions nationales .

S'il comprend la logique de regroupement des moyens sur les sportifs dits « de haut niveau », votre rapporteur considère toutefois qu'elle n'implique aucunement une diminution du nombre de CREPS . En effet, il aurait été tout à fait envisageable, et bien plus cohérent sur le plan territorial, de poursuivre cet objectif avec un nombre de CREPS inchangé .

Cela aurait été d'autant plus logique que le ministère souhaite par ailleurs que la priorité soit donnée « à l'accueil en établissement des pôles France ».

Sur les trois dernières saisons, on constate effectivement que le nombre de pôles accueillis au sein des CREPS a légèrement augmenté , passant de 192 à 196. La progression est même assez forte en ce qui concerne les pôles France (de 61 à 78). Certes, le nombre de pôle Espoirs en CREPS est en diminution (de 131 à 118), mais une nouvelle catégorie de pôles France, regroupant, à titre principal, des sportifs de haut niveau inscrits sur la liste ministérielle en catégorie « Jeune », et donc dénommés « pôles France Jeune » (PFJ) a été créée.

Ces pôles sont donc répartis sur un nombre moins important de CREPS, ce qui posera à n'en point douter des difficultés en matière d'hébergement et d'utilisation des infrastructures, sans que les effets d'une éventuelle mutualisation des moyens ne soit démontrée.


* 15 Les disciplines d'hiver (ski, sports de glace et hockey sur glace) disposent d'un calendrier spécifique cohérent avec leur olympiade et le rythme des élections fédérales (2011 - 2015).

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