5. La victoire de Mir Hossein Moussavi aurait-elle changé en profondeur l'orientation de la politique iranienne ?
C'est peu probable. La vigueur avec laquelle l'intéressé s'est opposé à Mahmoud Ahmadinejad avait fait croire aux observateurs qu'il initierait un renouveau politique et se prêterait à l'ouverture d'un dialogue constructif avec l'Occident. Rien n'est moins sûr.
Mir Hossein Moussavi avait été directeur politique du Parti de la République islamique et artisan efficace de l'ascension de l'imam Khomeiny. Il avait été brièvement ministre des Affaires étrangères lors de la prise d'otages à l'ambassade américaine en 1980, avant de devenir, de 1981 à 1989, le Premier ministre de la guerre irako-iranienne, connu comme un « faucon » et partisan de l'exportation de la Révolution.
Pendant la campagne électorale, il se prononça pour la poursuite du programme nucléaire, ce qui n'a rien d'étonnant si l'on se souvient que, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), il approuva, en mars 1987, les premiers achats clandestins de centrifugeuses.