B. UNE PROBLÉMATIQUE À ÉLARGIR À L'ENSEMBLE EUROPÉEN

Les observations sur la différenciation des modèles de croissance allemand et français s'appliquent plus généralement dans l'ensemble européen dont le panorama économique doit être complété par la prise en compte d'un autre régime de croissance comportant un recours massif à l'endettement.

CONTRIBUTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR À LA CROISSANCE EN VOLUME EN ALLEMAGNE, EN FRANCE ET DANS LA ZONE EURO

1999

2000

2001

2002

2003

Contribution
commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Allemagne

- 0,6

1,9

1,1

3,5

1,8

2,4

2,0

0

- 0,8

- 0,2

France

- 0,4

3,2

- 0,3

4,1

0,1

1,8

- 0,1

1,1

- 0,6

1,1

Zone euro

- 0,6

2,8

0,4

4,0

0,7

1,9

0,5

0,9

- 0,6

0,8

2004

2005

2006

2007

2008

Contribution
commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Contribution commerce extérieur

Croissance

Allemagne

1,3

0,7

0,8

0,9

1,0

3,2

1,4

2,6

- 0,2

1,4

France

- 0,8

2,2

- 0,6

1,9

- 0,3

2,4

- 0,8

2,1

0,1

0,9

Zone euro

0,1

1,9

- 0,2

1,8

0,1

3,0

0,3

2 ?6

0,2

1,0

1. Demande domestique ou dépendance extérieure

Entre 1999 et 2008, la contribution du commerce extérieur à la croissance économique de la zone euro a été légèrement positive (+ 0,1 par an) mais très marginale, la croissance de la zone euro reposant presque exclusivement sur les dynamiques de la demande interne.

On rencontre une situation analogue aux États-Unis mais avec une contribution légèrement négative du commerce extérieur (- 0,2 point de PIB par an) et au niveau de l'OCDE.

Il est assez naturel de faire de tels constats au niveau d'ensembles économiques regroupant des pays qui représentent l'essentiel du commerce international puisque dans ce cadre les déséquilibres des uns et des autres se compensent.

Il est donc plus significatif de se pencher sur les résultats des différents territoires qui composent ces grands ensembles. S'agissant de l'Europe, ils ressortent comme particulièrement disparates .

CROISSANCE ET CONTRIBUTIONS EN VOLUME (1999-2008)

Croissance

Commerce extérieur

Demande intérieure*

Autriche

2,4

+ 0,7

+ 1,7

Belgique

2,2

0,0

+ 2,2

Danemark

1,8

- 0,2

+ 2,0

France

2,1

- 0,4

+ 2,5

Allemagne

1,5

+ 0,8

+ 0,7

Grèce

4,1

- 0,5

+ 4,6

Irlande

5,7

+ 1,8

+ 3,9

Italie

1,2

- 0,1

+ 1,3

Pays-Bas

2,4

+ 0,5

+ 1,9

Portugal

1,6

- 0,2

+ 1,8

Espagne

3,5

- 0,9

+ 4,4

Suède

2,9

+ 0,7

+ 2,2

Royaume-Uni

2,6

- 0,4

+ 3,0

États-Unis

2,6

- 0,2

+ 2,8

Zone euro

2,1

+ 0,1

+ 2,0

OCDE

2,5

- 0,0

+ 2,5

* Variations de stocks comprises.

On peut opposer deux groupes de pays :


ceux qui tirent avantage , en termes de croissance, de leur commerce extérieur : l'Autriche, l'Allemagne, l'Irlande, les Pays-Bas et la Suède ;


ceux pour lesquels le commerce extérieur a pesé sur la croissance : la France, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Espagne, le Portugal, le Danemark...

Pour les premiers pays , les variations du solde commercial extérieur d'une année à l'autre ont, en moyenne, provoqué un supplément d'activité productive (pour un montant moyen 9 ( * ) de 0,9 point de PIB). En bref, leur croissance économique a été nourrie par l'accumulation d'excédents commerciaux correspondant au gonflement du solde net de leurs exportations et de leurs importations 10 ( * ) .

Pour les pays du second groupe , il en est allé de façon symétriquement inverse. Leurs déficits (excédents) ont en moyenne augmenté (se sont réduits) de sorte que leur croissance économique a été affectée par rapport à ce qu'elle aurait été à solde inchangé. Le tableau ci-dessus récapitule par pays et par an l'importance de cet effet en moyenne.

* 9 Cette moyenne est une moyenne arithmétique non pondérée, c'est-à-dire ne rendant pas compte du poids relatif de chaque pays dans le commerce international et l'activité économique du groupe concerné.

* 10 Un tel gonflement peut provenir de combinaisons variables de dynamiques respectives des exportations et des importations.

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