B. UNE DOUBLE FONCTION D'ACCUEIL ET D'ÉDUCATION, MAIS UNE PRÉDOMINANCE DE LA VOCATION ÉDUCATIVE

Le débat actuel sur les missions de l'école maternelle n'est pas récent. En effet, depuis sa création au début du 19 ème siècle, deux conceptions s'opposent en la matière : pour certains, l'école maternelle doit constituer un lieu d'accueil et de protection ; pour d'autres, elle doit avoir une vocation éducative.

En dépit d'« imprécisions - voire [d'] écarts [...] entre les textes, les orientations ministérielles ou la gestion des situations locale » soulevés par la Cour des comptes, trois éléments principaux caractérisent les missions de l'école maternelle :

- l'école maternelle a une double fonction d'accueil et d'éducation, mais une prédominance est donnée à la seconde ;

- l'enseignement préélémentaire constitue un temps de transition entre la petite enfance et l'accès à l'enseignement élémentaire : à cet égard, la « grande section » - classe accueillant les enfants âgés de cinq ans - relève à la fois du cycle préélémentaire et du cycle élémentaire, et entre dans le périmètre du « socle commun de connaissances » 2 ( * ) ;

- l'école maternelle doit jouer un rôle central dans la maîtrise du langage .

C. DES SPÉCIFICITÉS FRANÇAISES À RELATIVISER

Au regard des autres systèmes éducatifs européens et internationaux, le dispositif français se caractérise :

- d'une part, par une durée particulièrement longue de la scolarisation préélémentaire , ce qui est notamment lié à la possibilité de scolarisation des enfants âgés de deux ans ;

- d'autre part, par l'affirmation de la vocation scolaire de l'école maternelle , ce qui distingue la France des pays scandinaves et germaniques qui privilégient, au sein des « jardins d'enfants », une fonction d'accueil et d'épanouissement personnel.

La Cour des comptes met néanmoins en garde contre l'opposition trop stricte qui pourrait être faite entre , d'une part, un modèle français , voire anglo-saxon, qui affirmerait la vocation scolaire de l'école maternelle, et, d'autre part, un modèle germanique et scandinave qui ferait de l'école maternelle un lieu d'accueil.

* 2 La notion de « socle commun de connaissances » a été introduite par la loi n° 2005-380 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école du 23 avril 2005. L'article 9 de celle-ci dispose que : « la scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l'acquisition d'un socle commun constitué d'un ensemble de connaissances et de compétences qu'il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société » .

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