c) Vers de nouvelles révisions à la baisse des prévisions de croissance pour 2008 ?
On peut remarquer, à cet égard, que les conjoncturistes sont généralement assez démunis quand il s'agit de prévoir un infléchissement de la conjoncture. Ainsi, comme le montre le graphique ci-après, l'impact de l'explosion de la « bulle internet » du début des années 2000 a été largement sous-estimé en 2001, 2002 et 2003, les conjoncturistes prévoyant à chaque fois un retour à la normale, qui ne s'est produit qu'en 2004.
La croissance du PIB : prévision et exécution
(en %)
(1) Commission économique de la Nation, fin septembre ou début octobre.
Sources : Insee, projets de lois de finances, Commission économique de la Nation
Comme on voit mal d'où pourrait provenir une « bonne surprise », la prévision de croissance moyenne de 1,7 % pour la France semble devoir être considérée comme situé dans le « haut de la fourchette », les aléas étant plutôt à la baisse.
Au-delà de la crise financière, il faut en particulier garder à l'esprit que le prix du pétrole constitue un aléa important. Ainsi, alors que les prévisions de prix du pétrole étaient de l'ordre de 70 dollars le baril en septembre 2007, elles sont désormais de l'ordre de 120 dollars le baril, et continuent d'augmenter, comme le montre le graphique ci-après.
L'évolution des prévisions de prix du baril de brut (1)
(en dollars)
(1) West Texas intermediate.
Source : Consensus Forecasts
On rappelle que, selon les estimations usuelles, la première année :
- un prix du pétrole supérieur de 10 % réduit la croissance du PIB de la zone euro de 0,2 point ;
- un taux de change euro/dollar surévalué de 10 % réduit la croissance du PIB de la zone euro de 0,5 point.
- une hausse des taux d'intérêt (courts et longs) de 100 points de base réduit la croissance du PIB de la zone euro de 0,2 point.