4. Le portage d'ateliers et de chantiers d'insertion
Les ateliers et chantiers d'insertion (ACI) constituent l'un des supports de l'insertion par l'activité économique (IAE) et sont préférentiellement pris en charge par des associations. Leurs bénéficiaires sont alors dans une relation contractuelle de travail avec l'association qui les emploie ; il s'agit donc ici d'une des modalités de création d'emplois solidaires par ces dernières.
L' utilité des ACI a été globalement saluée par les différentes personnes auditionnées par la mission. « Travaillant au bénéfice du maintien ou de la rénovation du patrimoine », son bénéficiaire va « participer à la vie civile et, par là même, le regard porté par la collectivité locale sur lui va changer », a indiqué Mme Pierrette Catel, chargée de mission au Conseil national des missions locales.
Une association comme Les restos du coeur parvient à réinsérer, selon les chiffres communiqués par son président à la mission, 26 % des personnes qui se trouvent dans ses chantiers d'insertion. « Il s'agit d'un taux considérable », a-t-il fait valoir, « compte tenu du fait que nous n'effectuons aucune sélection à l'entrée des chantiers d'insertion. Nous accueillons tous les publics, y compris ceux très éloignés de l'emploi, à qui nous apportons un accompagnement très renforcé ».
L'objectif des ACI est pluriel , aussi bien économique que social. « Pas seulement un moyen de soutenir l'économie solidaire », comme l'a fait valoir M. Michel de Vorges, responsable du volet insertion des Restos du coeur, mais également « une manière de réduire le chômage de masse et surtout d'aider une personne à revenir dans l'emploi » et de « prendre conscience (...) de l'importance d'avoir un emploi ». Le travail en ACI n'est donc censé être que transitoire, et préparer à un retour sur le marché du travail : « vient un moment où la personne (...) doit franchir la dernière étape de son parcours en trouvant un emploi ».
Toutefois, certaines limites freinent le développement des ACI et réduisent leur efficacité en termes d'insertion. La présidente de la Fnars, qui regroupe la moitié des ACI, a ainsi noté l'insuffisant suivi des travailleurs évoluant sur ces ateliers et chantiers qui, s'ils sont accueillis et accompagnés durant la période de leur contrat aidé, ne sont plus secondés par l'équipe de travailleurs sociaux au-delà.