B. L'EXISTENCE DE PLUSIEURS PÔLES FINANCIERS RÉGIONAUX
L'existence de pôles financiers régionaux actifs semble répondre à un double besoin : diversifier le contenu de la croissance tout en assurant le recyclage « optimal » des gigantesques avoirs détenus.
Dès le milieu des années 1970, le Royaume de Bahreïn s'est donc doté des moyens nécessaires, parmi lesquels le développement de son système bancaire et l'accueil d'établissement sous statut offshore, afin d'accroître son attractivité et de faire de Manama la place financière de référence dans la région du Golfe, prenant ainsi le relais de Beyrouth.
En outre, sa proximité géographique avec l'Arabie Saoudite et la « qualité de vie » qui y règne ont constitué des raisons supplémentaires à l'installation locale de tous les principaux établissements financiers. Le royaume héberge aujourd'hui plus de 360 institutions financières. C'est en particulier un pôle de la finance islamique (26 banques islamiques, 6 assureurs islamiques et 45 fonds islamiques).
Mais cette position dominante est désormais convoitée par Dubaï dont le DIFC s'est inspiré des pratiques et du très grand professionnalisme de la City, afin de s'imposer comme une place financière véritablement crédible. La capacité du DIFC à concurrencer pleinement la confiance capitalisée par Bahreïn ne pourra cependant s'apprécier que d'ici 2 ou 3 ans. En l'absence de nouvel entrant, on peut supposer à terme qu'il y aura un « partage du marché ».
Le cas du marché boursier saoudien, certes assez « étroit », ne doit pas pour autant être négligé. Riyad ne possède pas, physiquement, de corbeille mais 87 sociétés sont cotées avec environ 350 milliards de dollars de capitalisation et un très grand nombre de petits actionnaires (plus de 10 millions de personnes).
Ces places boursières demeurent cependant fragiles et ont connu en 2006 une sévère correction : - 56 % pour l'Arabie Saoudite et - 65 % pour Dubaï, effaçant la hausse des cours depuis 2000.