4. Quelles réponses aux enjeux technologiques et industriels ?
L'existence d'une industrie de défense compétitive et au meilleur niveau technologique, désormais largement européanisée, est un atout majeur pour notre pays, tant par son impact économique direct (180 000 emplois) que par son positionnement sur des activités de pointe favorisant notre avance technologique et produisant de nombreuses retombées à long terme.
C'est également un élément primordial de notre stratégie de défense. Cette « base industrielle et technologique » garantit sur le long terme notre autonomie et celle de l'Europe en matière d'équipement des forces, évitant que nos approvisionnements ou l'utilisation de nos matériels soient suspendus à la bonne volonté d'un Etat tiers.
La réflexion stratégique ne peut faire abstraction de cette dimension technologique et industrielle de notre politique de défense .
Coïncidant avec une phase intensive de production d'équipements, la prochaine loi de programmation verra mécaniquement diminuer la charge de développement des industriels. Seuls les programmes de recherche et technologie permettront d'assurer le maintien des compétences jusqu'au prochain cycle de renouvellement. Il sera donc nécessaire d'identifier et de hiérarchiser les domaines dans lesquels la préservation des capacités technologiques nationales présente un intérêt stratégique, et de les soutenir à travers des plans d'études-amont éventuellement définis en concertation avec nos partenaires ou l'Agence européenne de défense. Il faudra y associer les moyens suffisants, à travers les crédits d'études-amont, réévalués et « sanctuarisés » ces dernières années, mais encore inférieurs au niveau souhaitable.
De même, la préparation de notre future planification en matière d'équipements devra intégrer les enjeux relatifs à l'outil industriel, avec l'objectif de conforter les restructurations intervenues ces dernières années et de favoriser la poursuite des consolidations européennes ou, dans certains secteurs, de les initier.