2. Le secteur public face à l'intensification de la concurrence : entre cloisonnement et vocation à l'exemplarité.
Les organismes publics et parapublics représentent , selon les dernières statistiques de la DARES, un cinquième du marché de la formation continue . Leur chiffre d'affaires est en baisse par rapport à 2003. Pourtant, le nombre de stagiaires qu'ils accueillent a progressé significativement (+ 4,5 %), ainsi que le nombre d'heures stagiaires (+ 6,7 %), ce qui s'explique par la diminution tendancielle et générale des durées de formation.
Majoritairement créés dans le prolongement de la loi de 1971 pour les GRETA et les centres de formation continue des universités, ou antérieurement pour des organismes tels que l'AFPA ou le CNAM, les opérateurs du secteur public ont la formation continue comme activité principale et, dans bien des cas, exclusive. Ces structures ont été créées à l'initiative de la puissance publique pour répondre à un large éventail de besoins et de publics (salariés, demandeurs d'emploi ou individuels), ou avec une mission précise de promotion sociale individuelle.
a) Les progrès et la restructuration de l'AFPA
L'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) est le principal organisme de formation continue du secteur public.
(1) Une mission traditionnelle : la formation des publics non qualifiés sur l'ensemble du territoire
Comme l'ont rappelé divers intervenants, l'action en faveur des personnes les plus éloignées de l'emploi est au coeur de la mission d'intérêt général de l'AFPA .
Essentiellement orientée vers les premiers niveaux de qualification, l'AFPA a accueilli 47 702 salariés en 2005 et est, par ailleurs, particulièrement impliquée dans l'insertion :
- des demandeurs d'emploi : 103 409 ont, en partenariat avec l'ANPE, bénéficié d'une formation ;
- des personnes handicapées : en 2005, 14 697 ont été accueillies en formation, y compris en formation à distance, ce qui représente une augmentation régulière depuis 2000 ;
- des militaires en reconversion : en 2005, 541 ont été formés en centre AFPA ;
- des demandeurs d'emploi ultramarins : 1 031 pour cette même année ;
- et des détenus : les prestations de l'AFPA réalisées s'inscrivent en complémentarité des programmes régionaux définis en coopération avec l'administration pénitentiaire pour accompagner la réinsertion sociale et professionnelle des détenus (1 648 services d'appui au projet de formation, 357 parcours de formation à distance, 113 000 heures de formation présentielle en 2002).
Les stagiaires accueillis à l'AFPA sont très majoritairement d'un niveau scolaire inférieur au CAP/BEP. Près de la moitié des demandeurs d'emploi sont dépourvus de diplôme professionnel avant d'entrer en formation à l'AFPA (49 %) ; en revanche, les salariés sont plus diplômés (69 %).
La mission souligne que cet organisme joue ainsi un rôle de rééquilibrage au sein d'un système de formation où perdurent de fortes inégalités territoriales et où « la formation va aux mieux formés ».