ANNEXE ARGENTINE - PRÉSENTATION DU PAYS

1. Données générales

Nom officiel : République argentine

Superficie : 2,77 millions km²

Population : 38,7 millions

Capitale : Buenos Aires

Villes principales : Rosario, Santa Fé, Mendoza, Cordoba

Langue (s) officielle (s) : espagnol

Monnaie : peso argentin

Fête nationale : 25 mai

Taux de croissance démographique annuel 2001-2015 : 1

Espérance de vie : 75,7 ans

Taux d'alphabétisation : 97,1

Religion(s) : catholique romaine 92 %, protestante 2 %, juive 2 %, autres 4 %

Indice de développement humain (Classement ONU) : 34 ème /175 (0,849)

PIB 2005 : 186 Mds USD (2001 : 268,8 Mds USD)

PIB par habitant 2005 : 4 800 USD

Taux de croissance PIB 2005 : 9 % (2002 : -10,9 %)

Taux de chômage 2004 : 12 %

Taux d'inflation 2005 : 9,6 % (2004 : 4,4 %)

Solde budgétaire 2005 (excédent courant) : 1,5 % PIB (objectif fixé par le FMI : 3 %)

Balance commerciale 2005 : 12,0 Mds USD

Principaux clients : Union européenne (20 %), Mercosur (19,5 %), ALENA (14 %), Pays asiatiques (17 %)

Principaux fournisseurs : Mercosur (37 %), Union européenne (20 %), ALENA (19 %), Pays asiatiques (13 %)

Part des principaux secteurs d'activités dans le PIB :

- agriculture : 12,2 % ; industrie et mines : 32,4 % ; services : 55,5 %

Exportations de la France vers l'Argentine en 2004 : 538 M Euros

Importations françaises de l'Argentine en 2004: 411 M Euros

Consulat de France : Buenos Aires

Communauté française : 14 000 immatriculés

2. Politique intérieure

Institutions

- Régime présidentiel : le Président est le chef de l'Etat et du gouvernement. Il est élu pour quatre ans au suffrage universel direct. Son mandat est renouvelable une fois.

- Pouvoir législatif : le Congrès bicaméral composé d'une Chambre des députés de 257 membres élus pour quatre ans et d'un Sénat de 72 membres élus pour six ans dans chaque province (trois sièges dont un réservé au parti arrivé second à l'élection ; renouvellement par tiers).

- Système fédéral : les 23 provinces et le district fédéral de Buenos Aires sont dirigés par un exécutif élu pour quatre ans au suffrage universel direct (le Gouverneur et les Secrétaires d'Etat qu'il nomme) et des assemblées régionales. La Constitution réserve au pouvoir central (la Nation) les compétences régaliennes (affaires extérieures, défense, monnaie, crédit) et la sécurité sociale. L'essentiel des impôts est recouvré par le pouvoir central et redistribué aux provinces et aux municipalités qui pourvoient aux biens et services publics.

- La Cour suprême coiffe l'ensemble du système judiciaire. Ses membres sont confirmés par un vote des 2/3 du Sénat.

Situation actuelle

Après des années d'instabilité liées à la crise économique (2000-2002), l'élection présidentielle d'avril 2003 a été marquée par l'éclatement du bipartisme traditionnel entre péronistes (PJ) et radicaux (UCR) et par l'émergence de nouveaux mouvements politiques. Le second tour de l'élection présidentielle, prévu le 18 mai 2003, aurait dû voir s'affronter deux candidats péronistes. Mais le désistement de M. Carlos Menem a donné la victoire, sans vote, à M. Nestor Kirchner (ainsi élu par seulement 22 % des électeurs).

Ancien Gouverneur de la province patagone de Santa Cruz, M. Kirchner a formé un gouvernement péroniste marqué au centre-gauche . Il s'est employé à redonner à son pays la confiance en son avenir que lui avait ôtée la crise. Mais, malgré le redressement économique et l'attention portée par le gouvernement actuel à la lutte contre l'impunité et la corruption, l'Argentine n'a pas encore totalement répondu aux nombreux défis auxquels elle doit faire face : chômage, endettement, insécurité croissante, pauvreté.

Les élections législatives d'octobre 2005 ont confirmé la stabilisation de la situation politique en Argentine. Le président Kirchner est sorti renforcé de ces élections où son mouvement politique a obtenu environ 40 % des suffrages, lui conférant la légitimité démocratique dont il avait été lésé lors de son élection à la présidence. Il possède désormais la majorité au Congrès (42 sénateurs sur 72 et 117 députés sur 257).

3. Situation économique

Situation actuelle


• Pays émergent, l'Argentine conserve une économie peu ouverte et ses exportations sont largement d'origine agricole . La libéralisation engagée dans les années 90 a, dans un premier temps, permis de stabiliser l'économie, après l'hyperinflation des années 80, et d'attirer des investisseurs étrangers. Mais, à partir de 1998, le pays a été confronté à une profonde récession qui l'a contraint, en décembre 2001, à annoncer un moratoire sur le paiement de sa dette externe et à dévaluer sa monnaie.


• L'opération de restructuration de la dette publique réalisée en début d'année 2005 (76 % d'adhésion à l'offre d'échange de titres) a été une réussite. Elle a permis de faire passer la dette publique de 190 Mds de pesos fin 2004 à 125 Mds de pesos . Le ratio dette/PIB est tombé à 72 %, et la part libellée en pesos est passée de 3 % à 37 %.


• On assiste depuis le second semestre 2002 à une nette reprise de l'activité économique : croissance du PIB de 8 % en 2003, 9 % en 2004 et 2005 , forte progression des exportations, amélioration du recouvrement fiscal.


Des difficultés persistent cependant . L'embellie économique résulte pour partie d'un effet de rebond après la crise des années passées. La reprise économique reste fragile. Selon le FMI, les pressions inflationnistes et le manque de progrès en matière structurelle pourraient relativement rapidement altérer les perspectives de croissance . De plus, l'Argentine a, depuis la crise, bénéficié de son défaut de paiement sur sa dette souveraine en ne remboursant pas les créanciers privés. La situation est désormais différente et la charge de remboursement viendra s'ajouter aux contraintes qui pèsent sur le pays.


A moyen terme, l'avenir de l'économie argentine passe par de profondes réformes structurelles (fiscalité, secteur financier et bancaire, renégociation des contrats de service public), qui permettront de mettre en valeur les atouts du pays : ressources agricoles considérables, potentiel industriel conséquent, main-d'oeuvre qualifiée et performante, niveau scientifique et technologique élevé.


• Sur le front social, la situation s'est améliorée , mais elle reste très difficile . La récession, la dévaluation et l'inflation ont conduit à une baisse importante des revenus des agents économiques, qui a mécaniquement entraîné une augmentation de la pauvreté (près de 40 % de la population totale, après avoir culminé à 60 % en 2002) et de l'indigence (15 % de la population) alors que le chômage et le sous-emploi touchent plus du tiers des actifs.


• La politique économique du gouvernement Kirchner présente une orientation néo-keynésienne et une dimension sociale importante, pour faire face à la croissance considérable de la pauvreté provoquée par la crise économique.

Rappel des années antérieures


• Le « plan Cavallo » (du nom du ministre de l'économie du Président Menem) reposait sur une politique monétaire stricte (parité peso/dollar) et sur de profondes réformes de structures de type libéral (ouverture commerciale, déréglementation, réduction drastique du secteur étatique par le biais des privatisations). Ce plan a produit des résultats notables en matière de croissance économique et de stabilité monétaire, qui ont attiré les investisseurs internationaux . Dans un second temps, la perte de compétitivité entraînée par la politique du peso fort s'est traduite par une récession.


• Le coût social de ces mesures a été considérable et la progression de la dette argentine a été importante (de 31 % du PIB en 1994 à 50 % en 2001). Les répercussions financières de la crise mexicaine en 1995, des crises asiatique, russe et brésilienne en 1998-99 ont aggravé une situation budgétaire fragile, tandis que la dévaluation du real brésilien en 1999 réduisait encore la compétitivité des exportations.


• Pour ramener la confiance, la communauté financière internationale a consenti à l'Argentine fin 2000 un « blindage financier » (39,7 Mds de dollars) censé couvrir ses besoins de financement en 2001, et permettre le retour de la croissance dans le cadre du programme négocié avec le FMI.


• Malgré des efforts budgétaires conséquents et le soutien du FMI (8 milliards supplémentaires en août 2001), la croissance n'est pas repartie. En décembre 2001, devant l'imminence d'un défaut sur la dette extérieure, la fuite des capitaux s'est accélérée. Pour éviter l'implosion du système financier, le Gouvernement a gelé les dépôts bancaires le 3 décembre 2001.


• M. Duhalde a ouvert sa présidence par deux décisions majeures: la confirmation du moratoire sur la dette extérieure et la dévaluation du peso. Pour amortir les coûts de la dévaluation, les dettes et les dépôts bancaires en dollars ont été "pesifiés" (transformés en pesos à un taux fixé par le Gouvernement).

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