D- Profil des ménages emprunteurs
La segmentation par âge fait apparaître la tranche des 25-34 ans comme les leaders du crédit habitat (en euros par personne et en parts de ressources) - notamment sur le crédit habitat ancien. Ce n'est que pour les seniors et les générations plus anciennes que l'équilibre se fait entre ancien et neuf + travaux. C'est entre 35 et 44 ans que les travaux réalisés dans le logement apparaissent, en moyenne, comme les plus importants : il peut s'agir de travaux réalisés dans un logement que l'on vient d'acquérir ou de travaux d'entretien et/ou d'agrandissement effectués sans rapport avec une acquisition récente.
Figure 45 : Déclinaison du Crédit Logement par classe d'âge en 2000
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Les analyses menées sur les montants globaux des comptes des ménages (ressources et emplois) font ressortir des concentrations fortes de ressources ou d'emplois sur certaines CSP.
A cet égard, les cadres et professions libérales se situent tout à fait au sommet de la hiérarchie. Ils représentent, en effet, seulement 10,6 % des ménages et 12 % des individus, mais forment plus de 21% du total de l'épargne brute et réalisent 36 % des achats de logements neufs, 41 % des achats de logements anciens et 42 % des travaux dans le logement. Rien d'étonnant alors à constater qu'ils souscrivent 38 % de crédits nouveaux à l'habitat ancien et le même pourcentage de crédits nouveaux au logement neuf et aux travaux. En ce qui concerne le poids des remboursements de crédits à l'habitat, les cadres et professions libérales représentent de l'ordre du quart des remboursements totaux de ce type de crédit, ce qui implique probablement une durée d'endettement supérieure à la moyenne (par exemple, peu de crédits au titre des travaux et une proportion importante au titre des acquisitions dans le neuf et l'ancien).
Figure 46 : Déclinaison du Crédit Logement par CSP en 2000
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S'agissant du crédit à l'habitat, nous avons pu mettre en évidence que le profil des remboursements est nettement différent du profil du recours au crédit : c'est que le premier rend compte du poids des encours et le second du comportement à l'égard des flux au cours de l'année 2000. Le poids des remboursements dans le revenu disponible des différents déciles est ainsi presque constamment croissant à mesure que l'on passe des déciles les plus modestes aux plus aisés ; seul le décile le plus aisé fait apparaître un très léger tassement de ce poids. Sur le flux de crédit habitat de l'année 2000, c'est un tout autre profil qui apparaît : le recours au crédit habitat culmine au décile n°5 pour s'abaisser nettement ensuite, à mesure que l'on s'achemine vers les déciles plus aisés.
Au niveau du décile le plus modeste, le recours au crédit habitat atteint 12 % du RDB. Ce fort recours au crédit va, dans ce dernier décile, de paire avec d'importants achats de logements anciens, mais, plus encore, de logements neufs. A côté d'une spécificité liée à l'année 2000 (solvabilité de clientèles modestes par les taux bas), nous pourrions bien avoir dans ce dernier décile une caractéristique structurelle de l'accession à la propriété en France : il y a, en effet, sans doute dans ce décile une certaine proportion de constructions diffuses à la campagne de maisons individuelles. Ce décile pourrait bien aussi receler un certain potentiel de « surendettés » : dans l'instant, la surcharge de remboursement en moyenne n'apparaît pas. Mais, on a certainement affaire ici à une proportion significative de ménages aux revenus fragiles et dont la situation pourrait basculer si les circonstances devenaient défavorables.
Figure 47 : Déclinaison du Crédit
Logement par classe de revenus
en 2000
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