3. Un endettement dont les caractéristiques sont protectrices
Ainsi qu'on l'a relevé, les ménages français sont principalement endettés à long terme et à taux fixes .
Cette situation les immunise contre les effets directs d'une tension sur les taux. Toutefois, elle pose certains problèmes lorsque les taux d'intérêt diminuent. L'impact d'une détente monétaire dépend alors, pour les encours, de la capacité des ménages endettés à renégocier leurs prêts. La réglementation en vigueur semble insuffisamment propre à le permettre ( v. infra ).
Par ailleurs, il faut observer qu'en théorie du moins la protection des emprunteurs à taux fixes contre les risques d'un resserrement monétaire n'est pas « gratuite ». Les taux appliqués par les offreurs de crédit dans les systèmes de taux fixes couvrent une partie de ces risques. Ainsi, à mêmes conditions de refinancement, les taux fixes sont, théoriquement, plus élevés que les taux variables qui ne comportent pas de prime de risque.
Symétriquement, dans les pays où les dettes des ménages sont affectées d'un coût variable, comme au Royaume-Uni, les tensions sur les conditions du crédit se répercutent sur la situation financière des ménages 6 ( * ) .
* 6 Cette sensibilité dépend de la nature des tensions monétaires - les taux courts sont-ils affectés ou, au contraire, s'agit-il des taux longs ? - et de l'impact des hausses des taux d'intérêt sur le coût des ressources bancaires. Toutefois, le « rapport Miles », remis en 2004, au Chancelier de l'Échiquier souligne la vulnérabilité des emprunteurs anglais à un durcissement de la politique monétaire britannique, et, partant, les problèmes rencontrés par celle-ci du fait des caractéristiques de l'endettement des ménages Outre-Manche.