6. Un environnement de moins en moins maîtrisable
Différents facteurs caractérisent l'accélération du rythme du changement pour les entreprises :
- • L'environnement marché se complexifie rapidement tel que le suggère le croisement des items « contexte consumériste » x « freins » x « accélérateurs »,
- • Le nombre et le rythme des ruptures affectent plus souvent et plus durement l'équilibre économique des entreprises (réglementation, fiscalité, technologie, macroéconomie et sociopolitique...),
- • L'instabilité chronique de l'environnement international.
- • • Dans ce contexte de forte instabilité et compte tenu de leur sensibilité accrue à ces ruptures, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises d'anticiper ou de s'adapter aux nouvelles conditions économiques, elles doivent réagir à vue.
La chimie du croisement « contexte consumériste », « freins » et « accélérateurs »
L'arbitrage entre ces différents éléments donne des orientations aux entreprises par rapport à la localisation de leurs investissements. En effet, le contexte marché dans lequel se trouve la production, la moindre tension aux facteurs de freins à la délocalisation, et l'exposition croissante aux accélérateurs guide les choix de localisation de la production.
L'entreprise est prisonnière des choix des consommateurs et doit en permanence modifier son offre ou son approvisionnement pour maintenir ses parts de marchés. Elle peut dans le même temps plus facilement gérer, dans tous les sens du terme, ses approvisionnements à distance, en offrant une réponse aux exigences de coût bas de la distribution.
L'ensemble de ces éléments constitue en permanence un fond d'écran complexe et mouvant aux prises de décisions des entreprises.
Des ruptures fréquentes sur l'environnement
De nombreuses ruptures affectent en permanence le mode de fonctionnement des entreprises. Fragilisées dans leur organisation, leur rentabilité ou leur fonctionnement, les entreprises ont de plus en plus de mal à apprivoiser les changements d'environnement.
Ces ruptures sont de différentes natures. Le rythme de l'innovation technologique s'est considérablement accéléré, de façon quasi exponentielle, et les mutations enregistrées peuvent affecter significativement les perspectives de croissance des entreprises et renforcer la pression sur les coûts.
Les évolutions concurrentielles (croissance externe, rachats...) qui sont souvent la conséquence des mutations technologiques, peuvent altérer significativement les décisions de localisation des investissements, en créant une pression forte sur la santé de l'entreprise.
Enfin, les évolutions fréquentes du cadre réglementaire sont susceptibles de restreindre ou de favoriser des mouvements d'exode. Les modifications régulières des règles du jeu limitent considérablement les marges de manoeuvre des entreprises et les obligent à chercher en permanence de nouvelles options ou sources d'économies. Comment faire par exemple quand, sur une année, la pression fiscale augmente de façon non prévue et donc non budgétée, voire avec un caractère rétroactif, de près de 1 % et que le niveau de rentabilité de l'entreprise est du même ordre ?
Un environnement de plus en plus défavorable
Plusieurs paramètres tendent à créer un environnement peu favorable pour les entreprises : la forte et rapide inversion, en à peine quelques années, de la parité euro/dollar pénalise les productions nationales et les entreprises exportatrices, l'envol du prix du baril, l'intensité concurrentielle, l'émergence de nouvelles économies... qui là encore limitent les marges de manoeuvre des entreprises, et obscurcissent leur champ de vision autant que leur horizon.
Le partage de valeur ajoutée à la faveur des distributeurs sur le marché français, avec entre autre l'importance croissante des marges arrières contribue également à rendre l'environnement plus incertain.
La libéralisation du commerce mondial, dans le cadre de l'OMC, contribue enfin directement à modifier les règles du jeu et à élargir considérablement le jeu concurrentiel.